The Dark Knight
Home Sweet Home.

"Parfois il me semble rêver. A ma façon, j'ai aussi traversé la vie avec philosophie, et j'ai une fois encore emprunté des sentiers familiers. Je suis peut-être déjà mort, il y a longtemps, dans une suffisance arrogante, et ce jour là j'ai prié pour une seconde chance avec une telle ferveur ... que l'instinct d'une lumière nouvelle a transcendé la mort. La vie n'a pas été totalement obscurcie, mais a parsemé ma route de débris qui se sont mués en lointains souvenirs. Comme aujourd'hui, où il me semble une fois de plus, que j'ai à nouveau une chance d'atteindre mon but." (Paracelse - Robert Browning)

Debout, sur les hauteurs qui environnent les coins les plus reculés de Gotham City, depuis une hauteur qui surplombe le manoir Wayne, je guette, vêtu d'un simple pantalon noir et d'une veste grise, ma chemise blanche est déboutonnée à partir du haut, je scrute les terres environnantes, il est à peu près six heures du matin. Je ne suis pas en tenue, non, je me devais de voir ce qu'advenait mon héritage : Le Manoir Wayne. Depuis sa destruction, Alfred avait veillé sur mon héritage et sur mes avoirs avec Lucius Fox, une bonne chose, une excellente chose. Wayne Enterprises avait investi beaucoup d'argent, Knightfall étant officiellement mort, je pouvais maintenant reprendre mes affaires dans la Batcave. Les ouvriers avaient fait du très bon travail, en reprenant appui sur les travaux et sur les ruines qui existaient déjà. J'avais fait condamné la porte de la Batcave et aucun ouvrier ne trouva l'entrée de celle-ci. Lucius Fox m'a aidé à reconfigurer cette Batcave et en fournissant un nouvel accès bien moins compliqué. Lucius avait prévu le coup, derrière une horloge bien implantée, il suffirait d'utiliser un bouton pour accéder aux plus profondes ténèbres de la Batcave. La supervision fut rapide et le Manoir retrouva sa splendeur d'antan. La douceur fraiche de la brise effleurait ma peau, je sentais les flagrances et les odeurs qui annonçaient la fin de l'hiver, et le début du printemps. Il serait agréable pour moi, les nuits deviendraient un peu plus longues et elles permettraient à Batman de semer la terreur encore un peu plus longtemps. La reconstruction se faisait, doucement. Mais surement. Surplombant la vallée, j'observais d'un air patient ce qui m'entourait. La reconstruction du Manoir semblait terminée, les ajouts de mobilier avaient été suivit par Alfred lui-même, il voulait que le mobilier soit pratiquement le même, du temps de mon père et de ma mère, d'ailleurs, les peintres qui ont conçu de nombreux portraits de ma familles, du moins, les collections et autres ateliers, grâce à l'argent envoyé, nous ont refait certaines toiles, dont le tableau de ma mère et de mon père, dans la salle du grand bureau, là où se trouvait la Batcave dissimulée. J'entends des bruits de pas, sobres, presque lents et pourtant bien assuré, je reconnais la démarche d'Alfred, habillé en noir et vêtu de son chapeau melon. Je regarde les alentours, et je continue de fixer le Manoir Wayne achevé. On avait mis pas mal de temps, certaines ailes du Manoir étaient toujours en reconstruction, mais maintenant, c'était officiellement terminé.

"J'ai contacté monsieur Fox, le Manoir est maintenant terminé."

"Vous avez eu le temps d'organiser les dernières réparations ?"

"Un majordome sans demeure n'est plus un majordome, monsieur Bruce. Je m'ennuyais de nettoyer le service à thé de votre aïeul, Silas Wayne. De plus, un manoir non achevé ne permet pas d'inviter des membres de l'élite de Gotham City. Pensez aux réceptions qui nous attendent."

"Vous aimez bien vous imaginer que j'ai un côté social à revendre envers les vieux crapauds et les vieilles harpies de la haute société de cette ville ... Vous aimez toujours ajouter un soupçon d'ironie dans votre café matinal, n'est-ce pas Alfred ?"

"Toujours, monsieur. Toujours."

"Comment est le manoir ?"

"Il est parfait en tout point, c'est dommage néanmoins pour certains lieux qui ont survécut à la guerre de sécession. Mais nous ferons avec, je pense."

"En effet."

"Dois-je vous rappeler que monsieur Dent doit passer au Manoir ?"

Nous redescendons. Alors que nous nous dirigions vers un petit sentier qui nous ramenait à la limousine qui avait quitté la Tour Wayne, je me remet à réfléchir sur les nouveaux systèmes de sécurité. Cette fois, hors de questions de laisser le moindre intrus pénétrer sur mes terres, et encore moins dans le Manoir Wayne. Lucius m'avait préparé tout un tas de défenses pour protéger le Manoir Wayne et les terres autour. Les intrus seraient détectés, les chiens seraient lancés, nourris et logés par Harrold Allnut, et enfin, des systèmes de dissuasion se permettraient de mettre un terme aux menaces. Tout serait parfaitement organisé, et le Manoir serait pratiquement inviolable. Oui, c'était le but, transformer mon manoir en quartier général, pour la guerre. Un lieu imprenable. Ce qui s'était passé au début de Knightfall, cela ne devait pas se reproduire, jamais. Et pour tout dire, je me préparais à ajouter de nouvelles défenses pour la Batcave. On ne sait jamais, mais le crime peut tout oser, et je l'ai encore vu avec la Cour des Hiboux et Lincoln March. Aux dernières nouvelles, ce-dernier aurait perdu la mémoire. Une excellente chose. Les médecins le gardent à Arkham, et même si j'ai peu foi en son personnel, March ne serait plus un soucis immédiat. Maintenant, je pouvais me pencher sur des problèmes plus dangereux, comme le Joker notamment. La limousine qu'Alfred conduit nous ramène dix minutes après, nous pénétrons dans le Manoir Wayne ... Cela sent le neuf, la peinture, pas une once de poussière, avec Alfred, il n'y en aurait presque jamais ... Je me dirige d'un pas lent vers le grand salon, et je m'attarde devant le tableau de mes parents. Quelques minutes à les observer, puis j'actionne le passage secret. Alfred me demande si je vais bien. Non. Cela n'ira jamais bien, la ville a toujours besoin de Batman, plus encore que jamais. Batman se doit de continuer, et malgré tout ce que j'ai enduré, la fatigue, la colère, la dépression, tout cela doit passer au second plan. Sans cesse. Ma promesse faite sur la tombe de mes parents doit continuer. Toujours. Encore. Inlassablement. La sonnette retentit alors, et Alfred s'empresse d'aller ouvrir. Non sans flegme, Alfred eut un léger sourire en découvrant un nouvel Harvey Dent.

"Monsieur Dent, ravi de vous revoir entier. Permettez-moi de vous conduire à monsieur Bruce."