Règlement à OK Gotham [PV Nightwing, Elio, Liam, Batman]

Putain de bordel de merde.

Ce foutu bordel et cette foutue panne, une vraie enculerie. La machinerie de ma décharge qui lâche, bordel. On se farcissait non seulement les problèmes de vue, mais en plus on devait utiliser les phares de bagnoles pour bien distinguer la nuit. C'est pas que je suis un putain de consommateur d'électricité, mais bordel, y'avait du catch ce soir. Avec une bonne bière, c'est un indémodable. Mais fallait s'faire une putain de raison, j'allais devoir innover un peu. J'avais laissé Jimmy et Tonio se charger de la protection du lieu. Mes deux bras droits. Ce soir, je devais m'affirmer en tant que chef, et bientôt, la grande réunion des mafieux se fera, claire, nette et elle permettra de reprendre cette foutue ville aux métèques, aux boucaques et aux chinetoques qui essaient de nous mordre la queue pour nous arracher le visage après. Quel merde, vraiment. Sans compter les lavettes de l'asile. Bordel, ce que je donnerais pour arracher la gueule de cette connasse de Fish Mooney. Bref, ce soir, alors que je tentais de réparer deux trois petites choses que j'avais jamais eu le temps de faire, notamment réparer un camion blindé et en faire une espèce de "maison" portative dans le conteneur relié, car fallait le dire, depuis que j'étais de retour en ville, je craignais sincèrement pour ma putain de santé personnelle. Tandis que je chantais un vieil air italien appelé la "Tarentelle Italienne", résonnaient les réparations et l'écho métallique donnant une ambiance presque irréelle et passionnée dans le travail que j'effectuais. Entre les justiciers, et la Cour des Hiboux qui peut te péter à la figure, rien de tel pour les entêtés. J'aurais voulu quitter la ville, mais hélas, c'était déjà trop tard, trop merdeuse la situation. Après avoir gérer ce petit soucis avec le camion, on allait passer aux choses sérieuses. Je referme le capot du camion et je redescends l'échelle.

> Bien, au boulot Carl.

Carl, c'était le mec que j'avais surpris en train d'espionner près de mon lieu de travail. Un coup de clé à molette derrière la nuque et il dormait comme un bébé. Après un premier interrogatoire, il disait bosser pour un gang qui s'était planqué à Blüdhaven. Carl était un mec que j'appréciais déjà. Il avait le sens de la fratrie, mais malheureusement, sa peau légèrement basanée m'empêchait d'apprécier le reste de potentiel qu'il avait en lui. M'essuyant les mains pleines de cambouis, je me prend un petit cigare, bien roulé, un de mes derniers, avant de l'allumer et d'inspirer grandement. Carl était dans les vapes, ligoté à la chaise, son corps réclamait de l'eau. Pas de chance, ici, on a de l'huile de moteur. Pour le réveiller j'avais une méthode simple, mais efficace.

> Debout fiston.

J'écrase mon cigare contre sa joue. Le mec hurle à la mort. Et oui, ce genre de marque vous grille non seulement la peau, mais en plus ça laissait une sale cicatrice. Reprenant mon cigare que je ralluma, le mec me suppliait de le laisser en vie, de ne pas le buter, et toutes ces conneries. J'étais un putain d'orfèvre en terme de bordel à cul, et en terme de tortures aussi, fallait que j'y arrive, et que je puisse le faire parler. Toutes ces conneries, ça me les cassaient sévèrement.

> Ta gueule et écoute.

Je tranche net dans ses conneries. J'aimais pas me répéter, pas spécialement. Les connards de loubards, j'en avalais cinq six au petit déj, et j'avais même encore le temps de beurrer les biscottes. Quand je vois ce genre de connard, j'pense à Sonia, ma fille. Quand je pense qu'elle pourrait très bien être avec un connard qui ose la souiller et la toucher. Pas que je tombe dans l'inceste, mais j'aimais ma fille, et la savoir qui pourrait être avec une ordure, ça me titillait le nez. J'avais quand même la cinquantaine, mais j'étais bien conservé, pour mon grand âge. Un homme mûr, dans la pleine possession de ses moyens, et qui avaient des baloches, comme ça ! Qui les posaient sous le nez de tous ces connards qui essayaient de me niquer mon business. J'suis un putain d'mec, moi, j'suis motherfucking Tony Zucco, et pas une tarlouze qui vit dans les beaux quartiers.

> Tu sais, si tu me dis pas ce que tu foutais dans ma propriété ...

Je sors alors un tournevis et je lui plante dans la cuisse. Le mec hurle à la mort. On y va en modo allegro les enfants, et encore, je ne me suis pas encore échauffé. Le mec gueulait, puis il s'arrêta en me suppliant, encore, putain de lavette. Cela fait les malins dans la rues, dans leurs bagnoles et quand ils tombent sur plus fort et plus salaud qu'eux, ils deviennent des merdes, incapables d'assumer leurs conneries. Le calme, le silence, puis, le tintement de la petite alarme improvisée se fit entendre. Des boites d'alu qui étaient reliées, quelqu'un était entré dans la propriété. Bordel, encore heureux que j'avais fait établir un périmètre.

> T'as des amis qui te cherchent, Carl ?

Je lui fous un gros coup de clé à molette dans la gueule. Y'a des dents qui volent et qui atterrissent sur le sol. Je sors de la pièce et je me dirige vers l'enclos. Speed et Rax, mes deux dobermans, ils allaient s'amuser un peu. Y'avait longtemps que je les avais pas nourri. En fait, c'était pas vraiment mes chiens, mais disons que recueillir des animaux, et les dresser, c'était surtout parce que Sonia avait aimé les chiens, elle les aimait, et les voir, ça me faisait penser à elle.

> Speed ! Rax ! Cherchez !

Et les deux clébards s'élancèrent alors dans la grande propriété qui m'appartenait. Mes deux hommes de mains suivent les chiens. Moi, je reste pour m'occuper de Carl mais aussi pour charger mon fusil. Ici, c'était la liberté de propriété, et le mec qui venait d'entrer, il allait le sentir passer. Que Dieu bénisse cette putain d'Amérique, ça va chier du poney.

Les vieux souvenirs
qui ravivent les plaies

Une année entière s’était écoulée depuis que Nightwing avait retrouvé la trace d’Anthony Zucco. Ce nom était, malheureusement pour Dick, rattaché à celui de sa famille. On ne pouvait pas parler de Mary et John Grayson sans que celui de Zucco vienne entacher le leur, sans qu’il continue encore des années après à salir la mémoire de ses parents. Lorsqu’il était gamin, quand Bruce l’avait recueilli et que Batman commençait la formation du premier Robin, celui-ci avait réussi à canaliser ses émotions. Il les avait transformé en quelque chose de bien, de vraiment merveilleux pour Gotham. Grâce à son second costume, après celui des flying grayson, Dick avait pu tourner la page et faire son deuil. Il n’avait d’ailleurs, pendant plusieurs années, pas cherché à croiser la route du mafieux. Ni même à tenter de le trouver. C’était par hasard, alors qu’il emménagea à Bludhäven il y a quelques années, que l’impitoyable personnage du rital refit surface. En réapparaissant, il avait raviver en Dick des souvenirs qu’il était certain de se remémorer encore d’innombrables fois. La présence de Zucco dans sa ville étant inacceptable, Nightwing l’avait suit de nombreuses fois, l’avait espionné dans l’espoir d’un faux pas. C’était dans les règles qu’il désirait réduire cet homme à néant.

Ce soir ne faisait pas exception aux centaines d’autre ; l’oiseau bleu était accroupi, le dos courbé, sur le faîte d’un conteneur à moitié détruit. Son masque lui permettait de distinguer les sources de chaleur derrière les obstacles le séparant de son but, et le résultat était sans appel ; au moins trois hommes et deux sources très claires dont Dick avait déjà eu connaissance; les dobermann. Je dois me rapprocher, souffla-t-il à l’intention de son mentor dont il ignorait encore la position mais dont il savait avoir toute l’attention. Son mentor était tout autant que lui touché, à sa manière, par ce que représentait le mafieux pour Dick. Aaah, j’aurai dû apporter les friandises de Haley ! blagua le justicier sur un ton néanmoins sérieux, laissant planer le doute sur sa volonté d’être humoristique en cette situation compliquée émotionnellement. Émotionnellement seulement, car dans la pratique, Nightwing comptait tout faire pour que la mission se passe sans note dramatique. Il en avait assez eu pour toute une vie. Batman, quelle est ta position ? Je vais devoir me rapprocher avant qu’il amoche définitivement ce pauvre mec.

Nightwing venait d’envoyer un batarang sur ces boites d’aluminium reliées entre elles, histoire d’attirer l’attention de Tony ailleurs que sur le malheureux entre ses griffes. L’élément de surprise était perdu mais Dick n’en avait pas besoin. Bien qu’il était là depuis un petit moment, le périmètre de sécurité de Zucco avait été un jeu d’enfants à court-circuiter. Ces hommes étaient de stupides gorilles racistes et sans cervelle qui n’avaient opposé aucun challenge à l’homme masqué. Et, Batman, n’oublie pas… C’est personnel. Il faut qu’il finisse enfermé à Blackgate pour le restant de ces jours, il le faut. Nightwing inspirait profondément au milieu des cris de la victime qui s’élevaient. Il hurlait tellement fort que Dick pouvait distinctement l’entendre. Ses pas se faisaient silencieux, sur la propriété du rital. Il vient de lâcher ses chiens, informa-t-il tandis que son cheminement ne comportait aucune pause. Les deux animaux avaient un flair digne de leur race et ils ne mirent pas longtemps à se diriger vers la position du justicier. Lentement, il sortit ses bâtons, d’où surgissait ces petites décharges reflétant la couleur bleue emblématique de l’oiseau. Un silence, ce silence même qui s'abattait avant une catastrophe, était en train de se produire à l’instant. Quand faut y aller… murmura Nightwing, faut y aller. Il fit une roulade avant, au même moment, l’un des dobermann surgissait dans un saut la gueule béant. Foutre une raclée à des animaux n’était pas son fort, sauf quand il s’agissait de Zucco lui-même qui était sans doute plus bestial que ces deux cabots réunis, mais ces chiens étaient des machines à tuer. Leur dent ne ferait qu’une bouchée de la carotide de l’acrobate, qui cherchait à brouiller sa position et à gérer ce premier canidé avant que le second ne débarque. Batman, où es-tu ?!

Fiche par (c) Miss Amazing

The Dark Knight

Le signal de Dick, selon la rumeur, il avait retrouvé la trace de Tony Zucco, une des pires ordures à l'origine de son histoire. Pas le temps d'attendre, on m'indique que ce serait un coup à saisir et à enfermer pour de bon. D'après la rumeur, Zucco était toujours dans les sales coups, et le seul moyen de le stopper net, c'était de se débarrasser des problèmes. Que disait mon père à ce sujet déjà ? Premièrement, il fallait éliminer les éléments dangereux et les isoler. Alors que je me dirige en Batmobile vers Burnside, j'utilise le turbo de Fox pour améliorer mes performances en terme de rapidité. La voix d'Alfred résonne à travers mon communicateur, sobre, toujours présent, Alfred parle et me donne les derniers relevés enregistrés par le GCPD et par les témoins de la scène du crime. La voix est grave, mais on sent qu'il a bien potassé le dossier, Alfred connaissait son travail, et comme Cassandra n'était pas encore disponible, et Tim encore moins, je préférai y'aller en solitaire. Pour tout dire, je ne les voyais pas s'attaquer à quelqu'un de dangereux comme Tony Zucco, pas seuls du moins. Il est un de mes pires ennemi, et j'ai encore en tête ce qu'il avait fait à Dick.

"Il semble que Tony Zucco se cache dans une ancienne casse, monsieur."

"Adapté pour un déchet de son espèce."

"Êtes-vous satisfait des aménagements de la Batmobile ? Lucius Fox dit qu'il a donné toute sa motivation pour l'améliorer."

"Elle est beaucoup mieux, en effet."

"Votre Batmobile dispose d'un système de désarmement poussé, et d'une capacité à intercepter les voitures. En cas de besoin, son armure se renforce à l'avant et elle peut perforer des murs de bâtiments. Si vous en avez besoin bien entendu."

"J'essaierai."

"Soyez prudent monsieur, j'ai peur que ce fantôme du passé ne pousse monsieur Dick dans ses derniers retranchements. J'ai peur qu'il ne fasse quelque chose qui puisse ... Le changer à jamais."

"Je veillerai, Alfred."

Alfred avait raison, j'avais peur que Dick ne se mette à vouloir tuer Zucco, sur un coup de colère, sur un coup de haine, sur un coup de revanche. J'en avais peur, et s'il franchissait cette ligne ? Je ne pouvais pas lui permettre de faire un tel acte. Certainement pas. Si je le devais, ce serait moi qui devrait tuer Zucco, dans le pire des cas. Jamais je ne pourrais laisser Dick accomplir un tel acte. Jamais. Je coupe la transmission. J'en allume une autre. Celle reliée à Liam Faith, le jeune policier que j'avais croisé. La position que je lui indiquais était la casse de Zucco. Libre à lui de venir seul, ou avec une équipe, c'était son choix. Faire alliance avec ce jeune policier pouvait être bénéfique, mais je ne m'attendais pas à grand chose il faut dire. J'avais trop de fois, offert ma confiance à des gens qui l'avaient gâchée. Ce qui n'était pas pour me réfréner mais à un moment, on perd espoir en ses propres alliés. Cette fois, j'étais à portée de la casse, j'entends l'appel de Nightwing qui me prévient et qui me cherche. J'enclenche alors la Batmobile pour qu'elle prenne un maximum de puissance. Ce sera la première fois que j'enclenche ce tout nouveau système, mais Lucius m'avait dit qu'il marchait parfaitement, donc je n'avais rien à craindre. Wayne Enterprises savait et connaissait son travail. Lucius avait le talent et les ressources, donc je n'avais strictement pas à me plaindre de son travail. Je calcule les coordonnées, et je me fais propulser par le système de la Batmobile, je virevolte grâce à ma cape et je me pose sur le toit d'une des voitures épaves. Lucius avait bien bossé, du bon travail, c'était un professionnel en qui je pouvais avoir vraiment confiance, et mine de rien, il avait toujours la ressource nécessaire pour satisfaire chacun de mes désirs en ce qui comprenait mon armement et mes gadgets. Je reprend une connexion envers le masque de Nightwing.

"Sois prudent, j'arrive."

La nuit est froide, l'eau de pluie ruisselle sur mon armure, et je me sens bien. Le spectacle désolé de cette casse me rappelait que tout ça n'était qu'une jungle urbaine, que nous entrions dans un territoire hostile, et qu'il faudrait faire attention. Zucco connaissait parfaitement l'endroit, et il pourrait très bien nous surprendre. Quand un chien est acculé, il redouble d'efforts pour mordre là où ça fait mal. De là où je suis, j'observe la scène. La hauteur me donne une vue d'ensemble sur ce qui se passe. Nightwing est aux prises avec des chiens, des chiens qui appartenaient à Zucco. Comment cette ordure avait osé revenir à Gotham City après tout ce temps ? Je serre les dents, et aussitôt, je prépare mon plan d'attaque. Zucco ne le verra pas arriver lui-même. Aussitôt, la Batmobile fonce à travers les grilles de la décharge, se renforçant à l'avant et se servir de son armure pour créer un bélier, une arme puissante pour perforer et créer une diversion suffisante pour nous permettre de mieux jauger ce qui nous attendait. Dans un gigantesque bruit, la voiture pénètre dans le lieu. Je repère Nightwing, aux prises avec les chiens. Je fonce. Mon sang ne fait qu'un tour, il est temps pour moi d'agir, et d'agir très vite.

"TON MASQUE !"

Dis-je sur un ton presque dur, tout en hurlant. Tandis que je sors des grenades à gaz soporifique. Le mieux pour neutraliser les animaux sans leur faire le moindre mal. Je ne suis pas un assassin d'animaux, mais quitte à avoir quelque chose contre eux, autant se servir de nos meilleures armes. Le gaz agit, et les bestioles commencent à tomber, groggy, endormies, elles tombent. Leur sommeil durerait deux bonnes heures. Ce qui était assez pour gérer le problème que nous avions en commun. Je n'oublie pas que je dois quelque chose à Tony Zucco, et qu'il n'échappera pas à son jugement cette fois. Mais comme Dick l'avait demandé, ce sera à lui de gérer ça. Pas à moi. D'un regard, je fixe Dick, avant de reprendre.

"Tu n'as rien ?"

Fiche par (c) Miss Amazing

Règlement à OK Gotham

Ambiance musicale pour la lecture:

Il est tard, une fois de plus, au GCPD, mais la lumière reste allumée dans le bureau des officiers Faith et Phillips. Une éternelle histoire de dossier à terminer, de notes à corriger et de planning à vérifier. La soirée est morne, il faut dire, et il n’y a pas grand-chose de plus à faire, si ce n’est rentrer chez soi, s’enfiler un verre de quelque chose et se mettre au chaud. Mais Liam et Elio ne sont pas tout le monde. Le devoir avant tout, l’abnégation, le courage et la foi en un monde meilleur bâti à la force des convictions et d’un travail acharné (ou la menace, oui, ça marche aussi la menace, pour Elio j’entends).

Mais alors que l’heure tourne, que le monde finit par partir et que même Liam se retrouve à court d’idées pour faire travailler Elio et qu’il s’apprête à rejoindre la GCPD cave qu’est la salle des archives, un petit émetteur s’active et se met à vibrer dans le tiroir de l’officier Faith. Un échange de regard avec Elio, chargé de curiosité a lieu, puis, enfin, la révélation. Il se rue telle une valkyrie (masculine) et ouvre ce dernier dans un geste brusque pour en sortir le Graal.

Un coup d’œil lui suffit cependant pour comprendre que ce n’est pas ce pourquoi il attendait une réponse. Les coordonnées ne correspondent pas. Mais … mais c’est un appel qu’il ne peut ignorer. Que va-t-il faire ? Il hésite un instant, le regard figé dans d’éternelles secondes, sur les informations que lui partage le gadget. Puis, lentement, il finit par aviser Elio d’un regard mortellement sérieux où vibre une nuance plus passionnée, celle du flic idéaliste qui veut agir, faire quelque chose et qui lui rend enfin son âge, si jeune encore.

Le Batman, a enfin répondu et Liam, après sa phase d’euphorie à moitié induite par le manque de sommeil et la tension des enquêtes se rembrunit un peu. Veut-il vraiment s’engager dans cette voie. Il avait un deal, un accord temporaire pour un but bien précis, celui d’apporter la justice à ce pauvre homme retrouvé mort dans cette ruelle, seul dans la neige et la nuit. Mais pour autant, peut-il refuser une occasion de servir la justice, même si elle se fait dans de mauvaises conditions ? La fin, justifie-t-elle les moyens ? Non, bien sûr que non. Mais il ne va pas laisser s’échapper un criminel non plus, celle ville en est infestée et il ne peut pas se permettre de faire la fine bouche.

– Ecoute partenaire. Si tu veux les réponses à tes questions, tu viens avec moi, sans me ralentir, maintenant, ou jamais. Il n’y aura peut-être pas d’autres occasions. Je t’explique tout, du début jusqu’à la fin, mais pour ça il faut que tu me fasses confiance et que tu acceptes d’être avec moi. Pas de demi-mesure ce soir Elio.

Et sans attendre, il se rue pour enfiler sa veste de flic et visser sur sa tête la casquette symbolique de sa fonction, celle qui va de pair avec l’insigne brillant qui est accroché au niveau de son cœur. Il n’attend pas de réponse, les mots étant superflus. Soit Elio viendra, soit il restera ici. Mais Liam ne traînera pas. Les clefs de la voiture sont déjà dans sa main et il vérifie son le chargeur de son arme d’un geste expert et assuré. S’il y a du grabuge ce soir, alors l’aide tant attendue arrivera de l’est. Liam sera la lueur salvatrice du cinquième matin, si tant est qu’on est encore besoin de son aide … Cela va de soi. Vu l’émetteur, il est fort probable pour qu’il n’arrive qu’à temps pour emporter le butin et faire vibrer le cor de la justice sur Gotham.

Le bruit de ses pas et leur cadence témoigne du pas de course et résonne dans les couloirs jusqu’au garage. Il enchaîne avec précision le parcours : activer l’ouverture des portes, mettre le contact, checker mentalement la route à prendre pour arriver au plus vite sur les lieux et, enfin, allumer les gyrophares. La charge du GCPD sera impitoyable et personne ne leur échappera. Il ne s’accorde qu’une seconde pour regarder si quelqu’un ouvre la portière côté passager avant d’écraser l’accélérateur.

VROUM VROUM !!!

Règlement à
OK Gotham

Elio se souvient de cet entretien avec le Dr Hurt, qui lui avait demandé s’il avait déjà pensé au suicide. La réponse était « non ». Pourtant, alors qu’il observe son collègue inventer du travail là où il n’y en a pas, l’officier se demande si cela ferait vraiment mal de se planter un crayon dans la gorge. Ou combien d’années de prison il risque s’il assassine Faith avec le crayon. Il ne le fera pas. Mais il pourrait. Même son ingénieux – et effrayant – partenaire semble ne pas savoir que foutre, et Elio se tient prêt à prendre la fuite pour rentrer chez lui dès que le prédateur sera parti dans son lieu préféré – la salle des archives, pour une raison qui lui échappe. Il se doute qu’il ne va pas là-bas pour rencontrer avec une jolie policière, ce qui est bien dommage car cela le détendrait un peu.

Son début de ricanement est coupé par une étrange vibration. Ils échangent un regard, avant que ses yeux ne s’écarquillent lorsque son collègue se jette sur son tiroir, telle une adolescente venant de recevoir un message de son crush. Beaucoup de blagues salaces lui viennent à l’esprit, alors que le mystérieux objet vibre. Il n’ose en sortir aucune à Liam. L’officier reconnait l’étrange boitier qu’il avait posé sur la table, devant Lisbeth. Et oh bordel de merde, il commence à connaitre ce regard. La signification, c’est que son collègue devrait vraiment penser à consulter avant de péter les plombs pour de bon. Elio n’a pas le temps de demander pourquoi ce changement d’avis, quant à lui révéler ses cachoteries, que l’autre homme disparait. Bon. Cela il avait l’habitude. Soit on lui faisait comprendre de partir, soit son interlocuteur partait sans plus d’explication.

Sa décision est prise rapidement ; il a pu sauver les fesses d’Elena Volgin, il sauvera celles de Faith si besoin, même si elles étaient bien moins jolies. Il s’empare de sa casquette et se lance à la poursuite de son partenaire, vérifiant son arme en cours de route. Il n’a jamais tiré sur quelqu’un avec. Quelques mois auparavant il s’imaginait mal faire du mal à autrui. Aujourd’hui, il se pense être prêt à tuer cela signifie protéger quelqu’un à qui il tient. Mais cela personne n’est obligé de le savoir. Il a à peine le temps de se glisser dans la voiture qu’il démarre. Elio ferme la porte tant bien que mal, avant que le vent ne l’arrache. Il est un peu jaloux. Il apprécie conduire en faisant un doigt aux panneaux de signalisation et au code de la route. Il n’a totalement jamais fait ça alors qu’il était en civil. Non. Ce n’est pas son genre.

L’ambiance est trop sérieuse à son goût. Pour plaisanter il aimerait dire « avouez que c’est vous Batman » mais il n’ose ouvrir la bouche de peur que son collègue le pense inutile, et le jette de la voiture en marche. L’officier patiente alors, curieux de savoir où il l’emmenait.

Nobody gonna take my vroum vroumI'm gonna race it to the ground

gitano

Quel bordel ! Quel genre de saloperie venait encore se foutre dans ma gueule ? Déjà que j'avais la salope du bar à putes qui m'avait déjà gueulé dessus avant que je lui envoie la sauce dans la gueule, alors si en plus, on venait me casser les couilles dans ma propriété, ça allait vraiment pas le faire. Alors que je remonte mon fute et que je m'allume une sèche en plaçant soigneusement deux câbles reliés à la batteries de mon camion, aux couilles de Carl, la gégène c'était rigolo, je savoure le spectacle alors que j'entends quelque chose qui va pas. J'allume les caméras de la décharge. Mes chiens gueulent et sont apeurés, comme si un fils de chien venait de leur faire peur. Et puis soudain, plus rien. Putain, j'aimais pas ça, c'était le genre de coup qui se terminait avec ma gueule dans la boue pendant qu'une botte m'écrase la gueule face contre terre. Cela sentait le Batman à plein nez, et même si je m'attendais à sa visite, j'avais une de ces envies de chier dans le ben. Freinant mon envie de me soulager et de laisser une trace odorante et collante dans le caleçon made in America, je décide de sortir mon fusil à pompe.

> T'es venu dans le mauvais secteur, enculeur de mouches !

Vraiment pas de bol, vraiment pas. J'pensais passer un petit moment tranquille, avec une petite séance de torture, une pute qui me lèche mes couilles biens vinaigrées et un bon gros cigare pendant qu'elle me gobe le pépère. Malheureusement, j'allais devoir me taper une partie de chasse à la chauve-souris. Dans le genre merdeux, on allait devoir changer les plans. Speed et Rax sont à terre. Visiblement, j'avais pas de cul en voyant sur mes caméras, que c'étaient ces deux emmerdeurs de Batman et Nightwing. Putain, ça c'est pas de bol, vraiment. Bon, dans ce genre de cas, y'avait qu'une seule chose à faire. Sortir la sulfateuse et foutre un de ces merdiers pas possibles. Dans mon garage, je vois le merdier, et Carl qui est toujours sur la chaise, à moitié claqué. J'remarque que le sang coule à flot. Il va claquer c'merdeux. Pas tant que j'en aurais pas fini avec lui. Heureusement qu'il me restait Jimmy et Tonio qui étaient dans les parages. J'prends mon talkie walkie avant de leur parler.

> On a deux emmerdeurs, démerdez-vous pour qu'ils m'emmerdent pas. Sortez le grand jeu.

C'étaient deux cons, mais deux cons utiles, ils emmerderaient Batman et machin pendant que je préparais mes affaires pour fuir le coin à nouveau. Carl attendrait, enfin, s'il survivait. Dans ce genre de cas, valait mieux que je prenne la poudre d'escampette. Une bagnole de prête, quelques affaires en vrac. La pute qui était dans la caravane se fera serrer par les flics. Jimmy et Tonio finiront au poste, et moi je me tirerai comme le plus salaud de tous. Putain, ce que je donnerais pour un bon verre de whisky bordel. Je me prépare mentalement à me sentir prêt à l'attaque. On sait jamais ce qui peut sortir de ce genre de merdier avec tous ces crétins de justiciers. Les chauves-souris mangeaient-elles les mouches ? J'en savais foutrement rien bon Dieu, mais j'avais pas d'idée d'insultes qui percutaient, et puis, dans un sens, au moins, ça me rassurerait d'utiliser un peu d'humour dans une situation vraiment merdique. J'entends Carl qui se paie ma gueule, il me dit que Batman va me faire ma fête, qu'il va m'en foutre plein dans la gueule, la peur, la voila la maudite salope qui allait me baiser si je faisais pas gaffe. Dans ma tête, ça défile, j'observe, je regarde partout, même les plafonds ! Rien, pas de bruit, rien sur le métal du toit. Rien, le hangar reste calme. Mais où sont passés les potes ? Merde ... C'était la chiasse ces conneries, ça allait encore me tomber sur la gueule et j'allais finir à Blackgate. Non ... Non ... NON NON NON PUTAIN NON ! Alors que le rire de Carl se fait insistant, il semble pénétrer dans mon esprit, et essaie de me faire douter. Je règle la batterie sur optimal, et je le vois en train de griller sous mes yeux. Satan va enfin avoir des couilles grillées au barbecue ce soir. Il n'en fallait pas plus, Carl venait de succomber au coup fatal. Un peu trop d'électricité, perdue oui, ouais mais nécessaire pour traiter la merde, c'était le seul moyen, et puis, si un héros était dans le coin, il tarderait pas à venir me faire ma fête, autant montrer que j'en avais, et que cette fois, j'étais prêt. Le vieux Zucco en a encore dans le slibard, des grosses, des épaisses, et qui débordent. J'étais un putain de mâle alpha, et je me devais d'agir en conséquence. Carl et Tonio, quand à eux, étaient en train de prendre un camion et une pelleteuse pour s'occuper des rats volants. Moi, je me préparais mentalement, devant une glace. Je me préparais. Je les attendais.

> Putain, je suis trop vieux pour ces conneries. T'as pas envie de finir comme Carl hein ? Alors casse-toi de ma putain de propriété ! Saloperie ! Saloperie ! Saloperie. J'vais t'arracher la tête et te chier dans le cou ! J'vais t'niquer !

Carl s'écroulait, inerte, crevé, moi, je suais à grosses gouttes, seul contre un, deux, ou trois fils de putes. Ma cigarette était déjà fumée et je la crache par terre. J'empeste le tabac, et j'ai cette odeur de clope dans le bec, une infection chéri, une infection mais j'ai une bonne nouvelle pour toi, t'es accroc, et quand tu seras à Blackgate, tu seras forcé de te baisser pour avoir ta dose. Putain, plutôt crever ouais, dans les douches, j'aurais salement intérêt à muscler les fesses pour broyer les verges qui tenteront de m'enfiler. Pas question de jouer au petit train là-bas, certainement pas. J'étais motherfucking Anthony Zucco merde ! J'étais un as, j'étais un boss, et je servirais certainement pas de salope à un gros tatoué, qui risque en plus d'être un basané de merde. Faut que je reprenne des forces, un peu de coke dans le nez, on renifle, on se prépare. Dehors, les deux gros engins démarraient et allaient écraser des gueules.

> T'as peur de te mesurer à moi, d'homme à homme, fillette ?

Je crache un glaviot à terre. C'était un lâche, Batman était un lâche qui attaquait dans les ombres, et qui se battait comme une mauviette. Je lui chiais dessus moi à ce connard déguisé ! Il allait comprendre qu'on ne rigole pas avec Anthony Zucco. Et que s'il venait à lui, mano i mano, il allait comprendre pourquoi j'avais trainé dans les clubs de boxe de la petite Italy de Gotham City dans ma prime jeunesse.

Les vieux souvenirs
qui ravivent les plaies

Les deux mots qui résonnèrent aux oreilles du jeune justicier le firent instinctivement réagir. C’était cette voix dure et paternelle à la fois qui lui avait fait tourner la tête en direction du Chevalier Noir, surgit comme à son habitude, de l’obscurité. Alors que les deux dobermann s’effondraient brusquement sur le sol de la casse, les aboiements intempestifs cessèrent, laissant le silence retomber aussitôt. L’acrobate jaugea son mentor d’un air qui se voulait neutre, faisant un premier pas vers sa silhouette massive. “Ca va, je n’ai rien. Tel maître, tels chiens.” lâcha-t-il, agacé par le retour à la surface de Zucco. Il s’était très bien accommodé d’un monde sans que le nom du meurtrier de ses parents ne lui envenime l’esprit. Son naturel optimiste en avait pris un coup lorsque son enquête sur le mafieux prit de l’ampleur, le rapprochant toujours plus de ce fantôme du passé.

“Je ne les ai pas encore localisé mais Zucco est pas seul, des hommes sont avec lui.” Il ôta son masque tandis qu’il grimpa sur la plus petite montagne de voitures, accroupi. Il était évident qu’un lâche comme ce criminel n’irait pas arpenter les rues de Gotham sans une garde personnelle pour défendre ses arrières. “On le connait et il va cavaler en laissant tout derrière lui dès qu’il en aura l’opportunité. A part l’entrée principale, il y a un autre endroit d’où il peut se tirer, à quelques mètres au nord-ouest de la cage.”
Ses paroles se fondaient dans le décor aux carcasses d’acier, sous le torrent de pluie qui ne semblait pas vouloir se calmer. Sous la musique irritante des gouttes d’eau s’écrasant sur le toit des voitures, Dick combattait les souvenirs douloureux qui cherchaient à l’assaillir. Non, il ne s’allait sombrer dans cette nuit tragique où la corde fut brisée, il était hors de question de donner ce pouvoir au rital.

“J’vais voir à l’intérieur.” Nightwing reprit la marche silencieuse vers son but, un but qu’il s’était déjà fixé lorsqu’il avait 11 ans. A l’époque, son envie de vengeance s’était résumée à ôter le dernier souffle de son ennemi, mais Bruce lui avait enlevé ce venin de l’esprit. Il l’en avait guéri, et par moment, Dick pensait que son mentor s’était chargé de ce fardeau en plus pour alléger le sien. L’espace d’une seconde, l’acrobate regarda par dessus son épaule. Mais Batman avait déjà prit un autre chemin, disparaissant toujours sans crier gare. Un bâton dans chaque paume, que ses mains serraient fort tant Dick était tendu par les enjeux de cette mission, il arpentait les allées de la propriété en restant à l’affut. Alors qu’il tournait à une intersection, Nightwing tomba nez à nez avec un des sbires de l’italien. Son premier réflexe fut de se baisser vivement au coup de poing, avant de répliquer par un croche pied qui cloua le mec au sol. Celui-ci dégaina son arme et tira au hasard droit devant lui, ratant sa cible toujours en mouvement. La semelle du justicier vint écraser le radius du pauvre malheureux, qui lâcha le flingue projeté plus loin.

Prenant l’homme de main par le col, d’un air grave et sévère, Dick le toisa. Son regard empli de colère était masqué par la fibre blanche du masque, vision sans doute plus terrifiante pour l’adversaire au tapis. “Où est Zucco ?”
Les tremblements du rital ne calmaient pas Nightwing, qui se fichait pas mal en cet instant précis de paraître insensible aux yeux de ce citoyen. “PARLE ! Combien vous êtes ?” Son pied écrasa davantage l’avant-bras du bonhomme, qui se mit à parler après avoir hurlé. Le cri donnait à Batman tout comme à Anthony sa localisation approximative, mais tant pis. “trois, on est trois ! retire ton pied putain de merde ça fait un mal de chien ! tu m’as brisé mon putain d’bras enfoiré !” pestait-il, les veines de son cou menaçant d’exploser. Un dernier coup pour l’envoyer dans les bras de Morphée, et Nightwing reprit sa marche vers l’intérieur du bâtiment principal de la casse. Avec un peu de chance, Batman choperait le deuxième acolyte de Zucco et celui-ci se retrouverait encerclé.

Dick porta un doigt sur l'extrémité de son masque, pour entrer en communication directe avec la chauve-souris. “J’ai croisé l’un de ses alliés, ils sont armés. J’entre directement à l’intérieur… Terminé.” Les pas de l’acrobate se rapprochaient dangereusement de l’enceinte, où Anthony devait logiquement se trouver. S’arrêtant sur le seuil, le justicier inspira longuement, puisant en lui tout l’amour que Mary et John lui avaient donné pour contrer la balance de haine qui s’emparait peu à peu de ses émotions.

Fiche par (c) Miss Amazing

The Dark Knight

"Ce soir Zucco retrouve la prison."

Je serre le poing. Le constat est amer, je ne m'attends pas à ce que Dick comprenne mon état d'esprit. Je gronde, je me montre en colère, cela ne m'était presque jamais arrivé d'être aussi en colère. Tony Zucco. Plus qu'un criminel, un homme que je traque depuis longtemps. Depuis très longtemps, et le savoir si proche me permettait enfin d'espérer quelque chose de mieux pour le mental de Dick. C'étaient les bonnes nouvelles. Mais les mauvaises, c'était l'idée probable que les autres criminels pouvaient être en train de préparer quelque chose de monstrueusement dangereux. Pour tout dire, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'ils se laissent capturer aussi facilement, c'est pourquoi j'avais besoin d'aide, surtout à une époque où les instituts pénitentiaires ont carrément été vidés de leurs personnels. Mais petit à petit, on arrivait à reprendre du poil de la bête. Et j'étais particulièrement content de revoir James Gordon de nouveau actif, cela me donnait une bonne assurance que le GCPD allait remettre du plomb dans cette ville. Une très bonne nouvelle soit dit en passant. Mais le revers de la médaille, c'était qu'il y'avait toujours un imprévu, et qu'à un moment donné, il me retomberait sur le coin de la gueule. Qui le ferait ? Qui bougera les pions ? Qui réveillera la folie et qui emmènera les autres avec lui ? C'était ça la question qui me faisait réellement peur. Nous décidons de nous disperser, mais le contact se fait toujours par micro. Je lance une autre fréquence. Une autre fréquence qui est destinée à Liam Faith.

"Inspecteur Faith, si vous tenez à capturer un dangereux criminel, je vous conseille de bloquer les rues Kane Street, Grand View Boulevard et Pierce Avenue. Le suspect pourrait tenter de fuir par véhicule."

Je dois pouvoir compter sur cet élément du GCPD. Autant prendre les devants et couper toute tentative de Zucco de s'en aller. Ce serait dommage qu'il nous échappe alors que nous avons énormément de choses à lui demander. Je ne sais pas si je peux croire en Faith, mais peut-être que je peux essayer, cela ne changera rien, peut-être, mais cela aura la vertu d'être essayé. Dick m'avait prévenu qu'il y'avait quelques sbires de Zucco dans la zone. Cela n'était qu'une gêne mineure au final. Je ne notais pas l'affirmation de Dick, oui, j'étais fatigué, mais cela ne devait pas me distraire, pas plus que tout. Gotham City avait changé, et Batman devait faire de même dans une époque qui le contraignait à évoluer dans une monde sans cesse en changement. Tony Zucco. L'homme qui avait tué les parents de Dick, la personne responsable de la fin des Grayson volants. Je n'aimais pas trop cette idée que Dick puisse s'interposer dans cette guerre, je n'aimais pas l'idée qu'il prenne la chose à fond, mais, je n'avais pas le choix. Ne rien lui dire, ce serait une trahison pour lui aussi. J'avais fait le choix de lui donner quelques informations sur son possible retour, et nous y voila. Nous y étions. Nous étions maintenant en pleine attaque sur la base personnelle de Zucco. Anthony Zucco, une des plus belles ordures de la Pègre, et le plus ironique, c'est qu'il était devenu père de famille. Divorcé, mais avec une petite fille du nom de Sonia. Une ironie, alors que lui-même avait tué toute une famille et laissé un orphelin derrière lui. Une belle ironie Gothamite. Ce soir, il dormira à Blackgate, du moins, je l'espérais. Un des sbires tente de m'arrêter à bord de son engin de démolition. Je bondis sur le capot de l'engin avant de fracasser le pare-brise, et de saisir le gaillard par la veste. Il implore ma pitié. Le Batman n'en aura aucune.

"Hnnn."

Il pleure à chaudes larmes, tandis que quelques secondes auparavant, il aurait très bien pût me tuer, me rouler dessus. Je le cogne et j'arrête la machine. Dick était un bon soldat, un brave combattant. Et même si nous n'avions pas eu les bons mots la dernière fois, j'osais espérer que nous pourrions nous remettre en duo, que nous apprendrions tous deux à laisser nos égos derrière nous, et que nous puissions travailler ensemble. Comme au bon vieux temps ... Comme lorsqu'il était Robin. Dick m'a déjà précédé pour ce qui est d'aller dans le bâtiment. C'est à lui seul de faire ce choix, de faire ce qu'il doit faire. Je reprend la conversation. Zucco était pour Dick ce que le Joker était pour moi, une Némésis. Un criminel prêt à tout pour en finir. Quelqu'un qui revenait toujours, prêt à détruire homme, femme et enfant pour assouvir ses besoins. L'air grave, je ne pouvais pas passer sous silence Zucco et ses marchandages, il fallait le mettre à bas.

"Fait attention à toi, Nightwing. Zucco est plus dangereux qu'il ne le laisse présumer."

J'espérais avoir tort. Zucco n'avait jamais été quelqu'un de très intelligent. Tout en gueule, rien dans les poings. La dernière fois que je l'avais croisé, je lui avais déboité l'épaule. J'espérais qu'il s'en souvenait. Sincèrement. Zucco était une belle ordure, qui fricotait avec les Falcone, les Maroni, et d'autres raclures du même type, mais là, il semblait prendre lui même les ordres. Avait-il gagné du galon ? Probable. Falcone a tendance à récompenser ceux qui lui sont fidèles, même après cinq ans. Une nouvelle stratégie venait en moi, et malgré tout, cela ne me plaisait absolument pas. Falcone pouvait quand même compter sur des hommes venus exprès d'Asie, qui lui étaient fidèles. Et maintenant, les mafias se rangeaient à nouveau sous ses rangs. Une nouvelle fois, prêts à sévir et à détruire le peu qu'il restait de ma ville. Mais je ne les laisserais pas faire. Dick était un bon soldat. Un bon gosse qui avait toujours à cœur les intérêts pour le bien commun. Il était certainement le plus en vue pour être le futur Batman si je venais à tomber. Cette pensée m'avait déjà traversé l'esprit. L'être humain s'interroge souvent sur sa fin, comment se déroulera-t'elle ? Sera-t'elle violente ? Douce ? Pleine de regrets ? Je n'avais pas ce scrupule, si Batman devait mourir, il mourrait. Tout était prévu, quelqu'un de confiance reprendrait la cape et ce serait surement Dick. Lui seul avait l'expérience, la force, et le courage nécessaire pour endosser un tel rôle. Dick Grayson était le vrai fils spirituel du Batman. Et même si je ne le montrais jamais, j'étais fier de ce qu'il était devenu, contrairement à moi, il avait réussit à concilier une vie normale avec une vie plus sombre tout en l'illuminant. Batman appartenait aux ténèbres, Nightwing, lui, apportait une espèce d'espérance et de joie de vivre à mes côtés. Il était différent, et c'était de ça dont j'avais besoin au final. De quelqu'un qui me retienne un peu à la vie, qui me rappelle chaque jour, qu'il y'a du bon dans cette vie, et que l'on doit se battre pour. Dick saurait gérer Zucco, il saurait se charger des transactions illicites, moi, je me chargerais du Pingouin et je ferais en sorte qu'un certain équilibre ne soit pas déstabilisé. Ne prenons pas garde des choses qui nous entourent, changer et bouleverser certaines choses pourrait détruire tout ce que nous avons de plus précieux. Tout ce en quoi nous avons combattu pourrait sombrer. Et avec un Carmine Falcone aux commandes de Gotham City, ce serait un retour en arrière, une défaite amère et sans concession. D'un geste, je décide de me diriger vers la caravane de Zucco, histoire de voir ce qui peut s'y cacher. Faith espérait y trouver des informations sur les armes et le trafic qui en découlait. Autant voir ça de moi-même.

Fiche par (c) Miss Amazing

Règlement à OK Gotham

Ambiance musicale pour la lecture:

La voiture dérape alors qu’il négocie le virage à une vitesse dépassant les 100 km/h sans chercher le moins du monde à freiner. La sirène du gyrophare hurle sa mélodie entêtante et l’officier Faith n’hésite pas à faire rugir le klaxonne si d’aventure une voiture ne se décale pas assez vite. Il manque d’écraser une vieille dame qui a eu la folie de s’engager sur un passage piéton alors que le feu est au rouge, pour elle. Enfin, il devait être au vert quand elle a commencé… Mais cela n’est qu’un détail.

C’est une véritable chevauchée endiablée où Liam prend presque tous les risques, n’hésitant pas à passer sur la file opposée, à contre-sens, pour dépasser un camion, avant de se rabattre en une magnifique queue de poisson sans la moindre once de pitié. Il trace, filant dans la nuit comme s’il se libérait par cette conduite presque hors de contrôle de toute la tension accumulée. Plus rien n’existe excepté l’instant présent et l’anticipation de le seconde avenir. Voir au-delà ne sert à rien, il va trop vite et la moindre erreur lui coûterait au moins une voiture. Puis alors qu’il dépasse les 150 sur une grande avenue, la radio, ou plutôt, le GPS se met à grésiller. Bon sang de bonsoir, ce truc fait AUSSI radio. Merde ... va falloir être plus prudent la prochaine fois que tu le ranges dans ton bureau Liam.

"Inspecteur Faith, si vous tenez à capturer un dangereux criminel, je vous conseille de bloquer les rues Kane Street, Grand View Boulevard et Pierce Avenue. Le suspect pourrait tenter de fuir par véhicule."

L’officier Faith adresse un rapide regard à Elio, l’air de dire « Désolé mec, même moi je ne sais pas pourquoi il m’appelle inspecteur. » Puis, réalise que la voix, bien que modifiée par la radio, a quand même cette particularité unique. C’est la voix du Batman. Ce n’est pas vraiment qu’il comptait le lui cacher de toute façon, mais bon… Enfin, c’est fait.

– Je te laisse gérer ça partenaire. Nous, on file directement dans la casse. Prépare ton arme, on y est dans deux minutes !

Deux minutes, interminables, quand on risque la vie à chaque virage, quand on ne voit pas au-delà de la seconde que les phares dévoilent devant le bolide qui fonce dans la nuit hivernale de Gotham. Liam espère quand même, un peu tardivement, qu’Elio n’est pas du genre à être malade au volant. Hmmmm, il semble aimer les voitures et les gros engins, alors ça devrait aller. Et puis de toute façon, si l’officier Faith prend le temps de regarder son partenaire, il a toutes les chances du monde de finir sans avoir sa réponse, sauf s’ils se retrouvent dans la même salle d’attente pour l’enfer, ou le paradis. Enfin, surtout l’enfer pour Elio, Liam lui ne sait pas trop trop. Il parie généralement sur un bon vieux purgatoire des familles, à se faire fouetter pour quelques millénaires avant d’accéder à un peu de réconfort éternel.

Et puis soudainement, les portes de la casse se dévoilent à eux. Un dérapage à n’en plus finir et Liam est déjà dehors sous la lueur des gyros. Il a sorti son arme, fait sauter la sécurité et calle cette dernière sur son avant-bras, celui dont la main tient une lampe. Alignant le canon de l’arme avec le faisceau lumineux, il procède à un rapide état des lieux de la situation.

– Bien partenaire, adepte "du chacun de son côté" ou on reste groupé ?

La question est sincère, quoique plus rhétorique qu’autre chose, il ne s’imagine pas partir en solitaire dans les allées de carcasses. Une lueur, derrière une pile plus haute que les autres, semble lui indiquer une direction, mais dans ce dédale, ce qui est proche peut tout aussi bien être loin, et ce qui est loin, être bien plus proche qu’il n’y paraît. Mais Liam aime cette tension, cette sensation de vie où chaque décision est primordiale et le moindre faux pas définitif.

Et puis, et puis il y a cet inconnu qui l’attend. Va-t-il y avoir une échauffourée ? Le Batman a demandé à faire bloquer les sorties, c’est donc qu’il n’est pas certain de tout pouvoir gérer. Intéressant ! Un geste de la main, une tape sur sa ceinture lui confirme qu’il a bien une paire de menottes avec lui. Normalement, Elio devrait en avoir une aussi. Avec celle de secours dans le coffre à main de la voiture cela fait trois. Suffisant jusqu’à l’arrivée des renforts s’il y en a besoin de plus. Sinon ? Un coup de crosse fait tout aussi bien l’affaire.

Règlement à
OK Gotham

Elio, plaqué contre le siège de la voiture, commence à croire que derrière ce désir d’obéir à toutes les règles se cache en réalité une personnalité rebelle, impulsive et violente, qui demande à être libérée. Ce qui ne doit pas arriver ; sauf si on décide qu’il est grand temps de se débarrasser des vieux qui coûtent cher à la société, avec leur retraite là. Une grand-mère a failli être assassiné ce soir ; et Elio craint pour sa propre vie, même s’il sait que l’au-delà n’est pas un endroit si terrible. Il ira faire des manèges avec Faith et Papa Midnite. Génial. Pas hâte du tout. Il cligne des yeux lorsque la voix de Batman grésille dans la voiture. Son partenaire est donc passé inspecteur en cachette. Coquin. L’officier hausse les épaules pour signaler qu’il n’en a rien à foutre du grade ; ce qui l’étonne le plus c’est la voix du PUTAIN DE BATMAN dans la petite boite mystérieuse – qui ne l’est plus tellement. Il n’aurait jamais imaginé ce genre de cachotteries, car Batman (COMMENT ?) ressemble à une légende. Il ne l’a jamais rencontré, pas croisé, ni vu de loin, en dix ans de vie à Gotham. Le choc de cette information lui a presque fait oublier sa nausée. Il n’est pas du genre à être malade en voiture, mais bordel le côté passager est un enfer absolu - ou alors c’est la conduite de Faith, va savoir.

Elio sort quelques secondes après lui, arme en main, à l’affut du moindre bruit, du moindre mouvement. Habituellement il est plutôt du genre « on part chacun de son côté ». L’attachement à son indépendance, l’habitude de se démerder seul, tout ça. Mais là les allées sombres ne sont pas très inspirantes, surtout quand des malades peuvent surgir n’importe quand (pitié pas le Joker, pitié pas le Joker, pitié pas le-). Puis Elio n’est pas réputé pour son sens de l’orientation. S’il est lâché seul dans ce labyrinthe, il risque de croiser aucun criminel, juste parce qu’il se serait paumé jusqu’au petit matin – et encore, même avec la lumière il aurait des difficultés à trouver le chemin jusqu’à la voiture.

- Restons groupé, partenaire.

Il regarde du coin de l’œil le geste de son coéquipier, et baisse la main sur sa propre ceinture. Il a pensé aux menottes. Bien. Rassurant de savoir qu’il n’est pas totalement con. Au travail maintenant.

Pas le temps de niaiserPas vrai ?

gitano

Bon, apparemment de ce que je pouvais esgourdir dans les talkies, ça puait la merde et ça puait la défaite bien sale. Le pauvre Jimmy, un gentil gars, nian-nian et idiot, crétin comme pas deux, mais une vraie silhouette bien forte, une ossature lourde comme on dit politiquement correct. En fait, c'était un gros con, un gros au sens littéral et propre, un porc qui bâfrait son cheeseburger les mains couvertes de cambouis. Le cerveau de Jimmy ? Il s'est égaré quelque part, entre l'estomac et l'anus, Jimmy était pas une flèche, mais c'était un putain de bon mécano et un mec qui imposait son style quand on cherchait la merde au proprio de ce bazar. Le gars était tout penaud, mais il avait un bon caractère. Malheureusement, il était hélas bien trop con pour gérer mon petit empire fait de camions, de drogues et de vieilles merdes usées. Alors que je posais la mallette à terre que j'avais fait à la va-vite pour les coups durs, je regarde le ciel à travers la lucarne de l'atelier, les étoiles, c'est foutrement beau, même quand l'endroit est une vraie décharge, ça ajoutait une espèce de piment à toute cette merde humaine. On se sentait p'tit ici. Surtout ce soir, dans cette décharge. Alors que mes gars se faisaient mettre une correction bien dégueulasse, je me prépare mentalement à ce qui va suivre. De ma poche, je sors un petit sachet, de la poudre bien blanche, que je m'envoie dans le pif. Histoire de faire dans le sonore et le dégueulasse. C'était mon style. Et ça allait chier du boudin dans le ventilo. Sous l'effet de la drogue, je me prépare mentalement à me défendre, et ça allait coller dans le dégueu. On allait ressortir la vieille Margueritte, celle qui distille les billes quand on la pine. J'avais pas ressorti cette merveille depuis un bail ... Depuis l'armée ouais ...

> Putain de merde de merde de merde de merde, chierie d'enculerie.

La première règle dans le milieu, c'était de ne pas enculer tes amis, même si tous les coups sont permis ... Qui m'avait cafardé au fait ? Comment ils savaient que je me planquais ici ? Bordel, quelqu'un avait parlé ... Je charge la vieille Margueritte. Des balles perforantes dernier cri, un petit luxe que je m'étais accordé. Quelque chose de bien dégueulasse, qui traversait même le kevlar, quelque chose de bien senti, de bien goupillé, comme on les aime. Quelle putain de guerre le Vietnam avait été, on s'en souviendrait. Milo Zucco, mon demi-frère, il y'avait été, et il avait fini dans une de ces prisons de bouffeurs de riz, la gueule égorgée un jour de torture ordinaire. Je me souviendrais toujours des plaques militaires qu'on confia à papa ce jour-là. Putain de guerre. Bien sur, ce genre de choses vous rendait raciste, je l'étais, je ne le nie pas, on est bien qu'entres italiens et siciliens, et encore, tant que ça dégénère pas en bordel pendant les mariages. Le racisme faisait parfois partie intégrante des familles de la ville, pour ma part, toute la famille Zucco l'avait été. Stromwell l'était, Falcone devait l'être, Maroni l'était, surtout avec ces empaffés de mexicains qui foutaient la merde dans les affaires du sud Gotham, ces enculés essayent de piquer nos parts dans la vente de drogues aux pigeons. Putains de rifas, j'les aurais renvoyés dans leurs pays en burrito façon Italie. Je serrais les poings, les familles étaient en berne, pour le moment, on était dans la merde, sans compter ce connard de Batman qui me poursuivait et qui m'avait imposé un putain d'exil à Métropolis. Une seule chose qu'il y'avait de bien avec les chinois, c'était les pâtes qu'ils avaient offerts aux italiens, grâce à Marco Polo me semble. Au moins une invention utile, mais ça tombait grossièrement dans le cliché idiot. J'suis sous le coup de la drogue, je sens quelque chose qui me monte au cerveau, je sue, je dégouline de flotte. La peur ? Ou bien est-ce que je suis en train de me pisser dessus ? Ouais, j'ai toujours le contrôle de ma vessie, donc je suais à grosses gouttes. Si cette chauve-souris voulait me déglinguer, alors je l'emmène en enfer avec moi. Je regrince des dents, à force ça va me les bousiller putain.

> VOUS M'AUREZ PAS ! VOUS M'AUREZ PAS VIVANT !

Je commence à délirer, je pars dans un délire violent. Je commence à sentir que ça commence à se resserrer autour de moi, et j'aime pas ça. J'aime pas ce bordel, j'aime pas qu'on me fasse chier. J'suis sous le coup de la coke, j'vais voir des étoiles partout, bordel. Tout ce que je savais, c'est que Batman me poursuivait, comme une ombre, et j'aimais pas me sentir observé comme ça, comme un chien en cage, prêt à être euthanasié. J'aurais pas du revenir à Gotham City, ça me porte salement malheur. La dernière fois, il avait presque failli m'avoir et je crois que sa traque a foutrement repris. J'suis dans une merde noire, et le fait qu'il me fasse la chasse, ça détruisait mes plans de reconquête financière à Gotham. Merde. Je commence à m'exciter, j'entends du bruit, j'entends quelque chose qui me plait pas, comme un bruit au-dessus de moi. Je tire un coup de sulfateuse.

> ON SE CASSE DE CHEZ MOI ! JE SUIS AMÉRICAIN ET J'AI LE DROIT DE TIRER SI VOUS ENTREZ CHEZ MOI !

J'perd peu à peu pied dans ce merdier, tout commence à cogiter dans mon crâne et ça commence à me casser les yeux. Mais je dois tenir bon, la coke était sûrement frelatée, j'ai peut-être pris de la merde ... Bon, j'irais aux urgences pour me faire un lavement d'estomac quand j'aurais dératisé les rongeurs volants du coin. Ici c'est ma décharge, ici c'est chez moi, ici je fais ce que je veux, et j'emmerde tous ceux qui viendront jusqu'à moi. Au cas où tout irait mal, j'ai la bagnole de secours pour me tirer de là. J'ai tout ce qu'il faut, j'suis peut-être pas en état mais je suis capable de conduire, j'ai déjà conduit bourré, alors camé, c'est la même chose. Après, faut pas qu'il y'ait de passants sur la route, c'que je dis, c'est que dans ce genre de cas, on en a plus rien à foutre d'être un pro de la circulation en bagnole. J'essaie de me calmer, j'essaie de garder mon calme. Je sue toujours, je suis sous l'état de choc de la drogue. Je dois faire gaffe, je dois faire monstrueusement gaffe. Et au moment où la porte commençait à s'ouvrir, je dégaine la mitraillette et je plombe la porte. Rien à foutre. Personne ne rentre chez moi pour m'en foutre plein la gueule. Je tire une nouvelle fois, à blindes ouvertes. Une nouvelle rafale, cigare dans la bouche.

> Dites bonjour à mon petit ami !

Les vieux souvenirs
qui ravivent les plaies

Derrière la porte, les cris de Zucco lui parvenaient comme s’il était à sa droite. Nightwing regardait droit devant, n’esquissant aucun sourire, les yeux simplement rivés sur son objectif. Il ne ressentait pas la joie de pouvoir mettre, enfin, la main sur ce monstre qui l’avait privé de sa vie. Dick ne regrettait rien de la contrepartie qu’il avait eu à la place, sa rencontre avec Bruce Wayne était un point clé de son histoire. Beaucoup d’évènements et de liens s’étaient créés depuis la première salutation de politesse que le milliardaire avait adressé au petit acrobate, et rien de tout ça n’avait été du gâchis pour Grayson. Rien, à part la perte de deux êtres chers qui n’auraient jamais dû périr. Ses deux bâtons escrima en main crépitaient leur intense lumière bleue, tandis qu’il les assemblait pour n’en faire qu’une arme. “Plus dangereux qu’il ne le laisse présumer ?” répéta le justicier en réponse à son mentor. Nightwing savait plus que quiconque qui était Anthony Zucco. Ces années passées à le traquer, à enquêter en solo sur le mafieux, à mettre le doigt sur des crimes qu’il avait commis était plus que révélateur. Il était évident que le rital aurait plus d’un tour dans son sac. “Je le sais bien.”
La porte s’ouvrit devant le jeune justicier, qui ne s’attendait pas à voir une machine à tuer. “Dites bonjour à mon petit ami !” s’égosillait la voix de leur adversaire, au commande d’une bête d’acier dont les balles devaient certainement tout détruire sur leur passage. Ce n’était pas son costume qui allait l’en protéger. Une fraction de seconde avant que les tirs ne reprennent de plus belle, l’acrobate roula sur le bas côté, trouvant refuge sous la carcasse d’une voiture. Il passa de l’autre côté en espérant que les cadavres d’aluminium puisse un minimum le protéger des rafales.

Règlement à OK Gotham [PV Nightwing, Elio, Liam, Batman] Ma9h

La voiture juste à côté lui explosa, faisant déferler une pluie de débris sur plusieurs mètres. Dick avait couvert son visage de son avant-bras, qui s’était retrouvé éraflé. “Batman, mitrailleuse en vue et c’est pas un ‘ptit gabarit !” souffla le justicier en toussotant. Il s’enquit de deux fumigènes qu’il lança en direction de son ennemi juré et attendit qu’il soit aveuglé. Il était hors de question d’utiliser de grand moyen pour un raté de son espèce, Nightwing devait le cueillir comme la fleur fanée qu’il était devenu au fil des années. Ses hommes le trahissaient car il n’avait plus le respect d’antan. Et pouvait-on parler de respect ? Il avait juste réussi à être craint, à semer la peur dans l’esprit de ses hommes de main qui aujourd’hui semblait vouloir voler de leur propre aile.

“A nous deux…” murmura Nightwing qui se fondit dans le voile opaque qui s’était intensifié à l’intérieur, lui laissant le passage libre grâce à son masque tandis qu’Anthony se verrait aveugler. Profitant de cette diversion contrôlée, le justicier se hissa dans les hauteurs de l’entrepôt, usant de ses capacités acrobatiques sur le matériel et décors environnant. La silhouette du rital apparut très vite dans son champs de vision. Avec un zoom adapté sur les traits du meurtrier, Dick pouvait constater des yeux exorbités, un visage aux traits marqués et dégoulinant de sueur. Zucco n’était pas au meilleur de sa forme, visiblement sous l’emprise d’une drogue ou autre déchet qu’il s’introduisait dans le corps. Le brun pensa à la fille du mafieux, Sonia, qui elle cherchait une échappatoire à la triste réputation de son père. Pour avoir eu une très brève histoire avec l’italienne, Dick savait à quel point elle souffrait de toutes ces histoires.

Nightwing se munit d’un batarang, alors qu’il avait un bon visuel sur Anthony qui mitraillait l’entrée. Il n’était pas le meilleur lanceur de la batfamily, sa femme le dépassant de très loin en terme de qualité, mais il se débrouillait pas mal. Cette situation étant particulière et attendue pour le jeune acrobate, sa concentration était sans faille. C’était avec dextérité que tout son bras envoya valser l’objet aiguisé dans la main du rital, qui lâcha forcément l’arme. Le batarang s’était enfoncé dans le dos de sa main, la main même qui avait trafiqué la corde des flying grayson. Les sourcils froncés, le regard dur malgré lui, le justicier traversa le hangar par de vifs sauts jusqu’à son adversaire. Il atterrissait devant Zucco, silencieux et reconnaissant de pouvoir rendre justice. “C’est ce soir que tu vas payer pour tous tes crimes” lâcha-t-il, l’air grave. “Tous tes crimes, Zucco, y comprit le meurtre de Mary et John Grayson restés impunis jusqu’à maintenant.” L’oiseau bleu ne se demandait pas si le rital chercherait un lien entre le fait qu’un justicier se mêle d’une histoire aussi vieille que la tragédie sous le chapiteau. “Et tout ça pour quoi ? Pour une foutue somme d’argent ? C’était là le prix de leur vie, ils ne valaient pas mieux qu’un racket ?” Les jointures de ses doigts, sous son costume, étaient blanches tant il serrait son bâton. Celui-ci s’abattait alors brusquement sur le flanc du meurtrier, avant de venir s’écraser sur ses genoux, l'obligeant à s'agenouiller au sol.

Fiche par (c) Miss Amazing

The Dark Knight

Une sale odeur s'est introduite dans ma ville. D'après les rumeurs, on mentionne un peu trop le nom de Tony Zucco à mes oreilles. Il semble être une foutue tâche sur le passé de Dick et il me faudrait le déloger avant qu'il ne devienne une nuisance un peu trop gênante. Je pourrais très bien m'occuper de lui personnellement, et lui apprendre que Gotham City m'appartient, et non à lui. Je pourrais très bien l'humilier et le mettre à poil sur le périphérique, mais cela manquerait de charme. Je pourrais très bien le lâcher en plein territoire du Pingouin, mais cela ne rimerait à rien, et j'aurais à le sauver des griffes de Cobblepot avant qu'il ne finisse dans le musée de l’emplumé. Il y'avait mieux à faire. Dick savait ce qu'il faisait, je me devais d'honorer son choix. C'était lui qui était maitre de son destin après tout. C'était à lui de voir s'il tenait à rester dans les clous de la justice, ou devenir un vengeur. J'avais confiance en Dick, mais quelque part, le doute subsiste en moi. Je ne sais pas s'il va se laisser aller à la colère, à la haine, à l'envie de mort. Je ne le sais pas. Et pourtant, quelque chose au fond de moi, pense qu'il va tenir bon. Dick était mon meilleur soldat, mon meilleur Robin, et cela ne s'est jamais remis en cause. Alors que je laissais Dick aux prises avec Zucco, j'avais besoin de preuves, j'avais besoin de savoir dans quel merdier ce crétin de Zucco s'était mis. Et de plus, il me fallait des preuves pour les armes. Je ne pouvais pas coffrer Zucco, malgré son passif, sans avoir le bon duo de preuves qui va avec pour le tribunal. Je pénètre dans la caravane de Zucco. L'endroit est moisi, pourri, dégueulasse. Ce sont les mots. Je remarque une couche sale, des draps dégoutants et les intarissables bouteilles de whisky par terre. Un foutoir sans nom, mais je m'approche d'un bureau et je commence à en ouvrir les tiroirs. Après avoir passé en revue la plupart des dossiers bidons, rien n'indiquait la présence de biens mal acquis. J'aurais pourtant parié, à croire que dans la Mafia, ils commençaient à développer quelques neurones. On n'était plus dans la cour des petits, avec un Salvatore Maroni qui laisse à la vue de tous des papiers indiquant ses plus grands trafics. La mafia Gothamite évolue, et c'est pas en bonne nouvelle. Bien, puisqu'il fallait demander d'une manière calme et courtoise, il faudrait faire du vilain. En parlant de vilain, Nightwing venait de faire sa rencontre avec Zucco, et apparemment, ce-dernier avait du répondant.

"Ne l'esquinte pas trop. Je veux qu'il parle."

Ce soir, il fallait que je montre aux membres de la Mafia que Batman ne les oublient pas. Ce soir, les dents de Zucco et de ses comparses allaient comprendre ce que c'est d'avoir mal. Je veux que Falcone se sente acculé dans ma ville. Je me refusais à le croire, mais certains indices que j'avais eu me donnaient l'impression qu'on revenait à certaines mauvaises pratiques d'il y'a quelques années. Les docks Falcone ont été visité dernièrement, et certains types arborent sans peur, des tatouages d'une rose rouge dans la nuque ou sur le torse, et cela ne me plaisait absolument pas. Et si Zucco est dans la partie, c'est que le vieux Falcone préparait quelque chose de nocif pour ma ville. Gotham City était dans l'étau de ce qui allait être, un bain de sang terrible. On se souvient bien tous, de ce qui s'est passé autrefois, quand Falcone dirigeait la Mairie de la ville, avec Hill et Loeb sous sa coupe. C'est alors que quelqu'un sort des toilettes de la caravane, une jeune femme, visiblement éméchée, qui s'exclame dans un dialecte des plus concis.

"Merde, c'est Batman !"

Elle se saisit d'un petit poignard, mais j'ai le temps de stopper net le couteau en ma direction. Je la calme et je lui pète le poignet. Elle tombe en hurlant à terre, lâchant son arme. Je ne fais pas dans la dentelle, et les ordures de Zucco sont bonnes à ramasser et à mettre à la poubelle. Même cette casse est bien trop confortable pour un déchet comme Tony Zucco. La femme n'avait pas l'air d'être un super-criminel, ni-même une employée de Zucco, sûrement une de ces épaves qui hantent les lieux, imbibée d'alcool surement, cela se sentait dans son haleine. Les femmes ne tiennent pas bien l'alcool, mais dans mes voyages, j'avais connu une polonaise qui prenait plus fort au petit déjeuner, mais ça, c'était y'a un moment. Les poings se desserrent, je n'avais nullement l'intention de m'en prendre à elle, elle ne semblait pas "dangereuse" à priori, mais restons tout de même méfiant, elle pouvait être une infiltrée. Je n'attends rien d'elle, et je la menotte au tuyau du toilette de Zucco, histoire qu'elle comprenne qu'elle choisissait mal ses fréquentations. Elle semble ivre, comme si elle venait de s'enfiler quelques verres. Elle me supplie. Baissant le regard en regardant la main tendue, je la relevais dans une expression neutre "T'es sérieuse ? T'es devant le Goddamn Batman gamine." Enfin, mon expression ne changeait jamais, mon visage et mon masque non plus. La posture toujours sérieuse, sans sourire, sans reflet de sentiments, rien. Une vraie tombe. Elle ne sortira qu'après avoir été récupéré par la police de Gotham. C'est alors que je contacte Faith.

"Zucco est seul et acculé. Il ne nous échappera pas. Soyez prêts."

J'étais direct oui, mais il fallait profiter de la nouveauté pour mettre en doute les gangs et les détruire de l'intérieur. Ce n'était pas du travail réel d'infiltration, mais plutôt de sabotage ordonné, dans l'optique de mettre à bas et de tracer toutes les aides des gangs qui vont ou qui seront formés d'ici les prochains jours. Faith avait l'assurance, j'avais les informations, et une collaboration pourrait permettre à ce policier de bien se faire voir par les services de Gordon, si un jour, il venait à avoir une belle promotion. Peut-être que je me fourvoie ? Peut-être que je ne devrais pas ? Qui sait ... Le GCPD était prêt, du moins, je l'espérais. Mais je ne m'attendais pas à trouver les papiers que je voulais ici, le mieux serait de faire chanter Zucco. Et de faire en sorte qu'il parle rapidement. Je sors de la caravane, en direction de l'entrepôt, là où se trouve Nightwing. Je l'observerais, et je verrais ce qu'il va décider pour Zucco. En espérant qu'il fasse le bon choix. Le seul qu'il mérite de faire. Je ne doutais pas de Dick, mais Zucco, c'était une toute autre histoire ... Le doute était quelque chose de terrible et de délicieusement tentant, autant une bonne occasion pouvait se révéler être à double tranchant. Et même si l'aventure n'était qu'un rêve, un fantasme, une chimère que chaque être humain désirait ardemment, il était bien difficile de changer ses choix et de foncer tête baissée. Il faut faire un grand sacrifice pour arriver à ses projets, et par sacrifice, il fallait entendre se passer de nombreux états qui pouvaient ruiner votre vie sur le long terme, pour un objectif qui n'était même pas sur d'être assuré.

Fiche par (c) Miss Amazing

Règlement de compte à OK Gotham

La nuit, qui devrait portant être calme se transforme en véritable champs de bataille, ou parc d’attraction sons et lumières. Alors que l’officier Faith fonce entre les piles de carcasse, trainant l’officier Phillips derrière lui, il en profite pour lui faire pratiquer un peu de sport. Comme il le dit si bien, autant joindre l’utile à l’agréable et un officier de police se doit d’être en une forme olympienne pour défendre la veuve et l’orphelin, qui sont légions à Gotham.

Cela étant dit, entre les bruits de vitres qui se brisent, de Monster Truck qui se rentrent dedans à qui mieux mieux faisant échos à la giclée de plombs qui pénètrent ce qui semble être une armature de fer digne d’une ceinture de chasteté de Mormon radicalisé, l’officier Faith ne peut pas se permettre de faire un remake de parkour en escaladant tous les obstacles qui apparaissent à chaque détour.

Très vite, il tombe sur une carcasse encore fraiche (les phares sont encore allumés) de ce qui semble être une pelleteuse à l’avant passablement enfoncé par un OVNI à coefficient de pénétration supérieur. Un bref coup d’œil lui permet de remarquer l’être inconscient dans la cabine. Nul doute que vous pensez, comme moi, que cet échange fût trop intense pour le « pauvre » homme.

Ni une ni deux, Liam grimpe dans l’habitacle, avec l’ardeur d’un jeune marié dans le lit de sa vierge d’épouse, pour le menotter efficacement. Et de un Liam ! Ce soit la justice aura arrêté au moins une vermine des rues de Gotham. Félicitation ! Mais le temps presse et les coups de feu que vous entendez laissent présager de mauvais augures alors qu’une nouvelle fois, l’émetteur du Batman s’allume et que sa voix se fait entendre.

- Zucco est seul et acculé. Il ne nous échappera pas. Soyez prêt.

Nouvel échange de regard avec Elio et un instant de flottement avant que l’officier Faith ne lui demande.

- Partenaire, on continue d’établir le périmètre pour cueillir les œufs surprises de notre contact ou on laisse ce boulot aux patrouilles qui arrivent et on fonce assurer l’arrestation du paquet surprise ?

Certains seraient surpris qu’il demande l’avis d’Elio, mais vu l’ampleur du danger, Liam ne va pas le forcer à foncer tête baisser là-bas. Lui le ferait sans hésiter, c’est vrai, mais la confiance passe aussi par la prise en compte des pensées d’autrui et nul doute que notre jeune et fringant officier doit travailler celle qu’il partage avec son partenaire.

Cependant, vous ne manquerez pas de noter les fréquents coups d’œil qu’il jette vers le bâtiment en question, d’où semble provenir les tirs. L’envie de s’y rendre fissa est plus que visible et il faudra une sacrée myopie doublée d’une dose royale de mauvaise foi pour ne pas s’en rendre compte. Hélas pour lui … la mauvaise foi et Elio … Pour être plus poli, disons plutôt que l’officier Phillips a tendance à voir les choses différemment et que sa survie y est primordiale … et le zèle un défaut majeur.

Pour autant, ce coup d’éclat, s’il ne s’accompagne pas de trop de questions sur le comment Liam a pu obtenir cette information, et un silence relatif de la part d’Elio, pourrait fortement aider notre ami commun à monter en grade et atteindre ses objectifs. De plus, visant le SWAT, les échauffourées ne lui font pas peur et, petit à petit, l’idée de jouer du Sig Sauer devient de moins en moins dérangeante au zombi du GCPD (tant que cela reste pour le bien de la JUSTICE évidemment).

Règlement à
OK Gotham

C'est plutôt le genre de scène qu'on voit dans les films de flics, la casse, les types dangereux et les balles qui pleuvent comme un déluge en pleine forêt tropicale. C’est plus marrant à la télévision, ça c’est sûr. L’officier suit son partenaire dans cet enfer, jusqu’à ce que leur chemin s’arrête devant une pelleteuse qui a connu des jours meilleurs (et le type dedans, aussi). Pendant que Faith s’amuse de son côté, son regard est attiré par du mouvement non loin d’eux, derrière une carcasse de voiture. Il s’approche discrètement, et lorsque le criminel se tourne vers lui en entendant ses pas, Elio a le réflexe d’abattre la crosse de son arme contre sa tempe. Il observe pendant quelques secondes son œuvre, renifle avec dédain, puis revient tout penaud aux côtés de son partenaire ; comme quelqu’un qui avait fuit le travail, et surtout pas causé un trauma crânien.

Leurs regards se croisent, puis Elio fronce les sourcils. Il ne sait pas tellement si c’est vraiment un choix, ou qu’une illusion, quoi qu’il en soit :

- On est venu là pour ça, non ?

Fait-il, avant de passer devant son partenaire en direction du bâtiment. Ce n'est point pour jouer à qui a la plus grosse (l'important c'est comment s'en servir, d'abord). Se lancer tête baissée vers le danger n'était pas, au début de sa carrière, sa façon de faire. Elle ne l'est que rarement lorsqu'il est seul. Ce changement d'attitude est dû à son entourage, lui et Elena, qui eux sont motivés par la justice et le travail bien fait. Elio peut multiplier les prises de risques si cela signifie qu’ils allaient rester vivants une nuit de plus. Mais c'est aussi par mimétisme - il sait ce que l'on attend de lui, il ne veut pas décevoir… Du moins, décevoir plus que d’habitude. Faith est difficile à satisfaire (d’où son célibat ?), mais Elio n’est pas encore totalement défaitiste malgré leur relation euh… Compliquée.

- Mais c'est sympa d'avoir demandé.

Pas le temps de niaiserPas vrai ?

gitano

Merde ! Merde ! Merde ! Un truc se loge dans ma pogne, c'est un de ces foutus trucs que Batman lance, le genre de truc qui te fait mal et qui te surprend salement. Bordel de Dieu, tu parles d'une veine. C'est alors que le machin me cause, il me baragouine des trucs, des crimes que j'aurais soi-disant commis. Sauf que y'a jamais eu de preuves pour tenir la route sur toutes ces conneries. Je n'étais qu'un innocent les mains pleines, pleines de rêves et d'espoir alors qu'on m'accablait de crimes odieux qui ferait pâlir le cul d'un ange. J'ai rien fait, et j'ai jamais rien fait, moi. J'suis un honnête citoyen et j'suis le produit pur du self made man américain putain. On me colle une étiquette de sale con. Et à vrai dire, on me prenait salement pour un connard dans les bas-fonds de la ville. Bon, c'est pas que je ne l'étais pas, mais on disait pas vraiment des méchancetés à Tony Zucco, on le craignait et on obéissait, et ce soir, je me sentais pas obéi pour un rond. J'étais salement en colère, foutrement en colère.

> Les Grayson volants ? Ah oui ! les mecs du cirque ! Tu dois confondre, gamin. J'connais pas ces gugusses de près comme de loin. J'sais juste qu'ils ont eu un p'tit accident de corde. Faut investir dans la qualité aussi, c'est sûr que si c'est les vieilles cordes pourries moisies d'un cirque de merde ...

J'retire cette saloperie qui s'est logée dans ma main, de Dieu qu'ça fait mal. Putain. Je jette le truc avant de m'en prendre une nouvelle dans la gueule. Putain, j'suis attaqué de partout et j'en prend plein le cul par le côté. On m'attaque, on me fout à terre, j'suis mal. Dans la merde noire. Pendant l'ombre d'un moment, j'avais pensé à Sonia, ma fille, ma petite fille. Comme je l'aimais. Un père pouvait tout encaisser, mais la mort ou le malheur de son enfant, ça c'était quelque chose qui vous remuait dans les tripes et qui pouvait très certainement vous conduire à la folie. J'étais un enfoiré ouais, un putain d'enculeur de mouches à deux ronds, mais au moins, j'avais la vertu d'aimer ma fille, d'un amour paternel débordant, même si elle ne voulait plus me voir, ainsi que sa trainée de mère qui m'avait collé en procès pour un divorce. Le genre de gonzesse que je détestais. Celles qui répondaient ouvertement à leurs supérieurs. Pas étonnant qu'on payait les hommes plus que les femmes. Aucune soumission, aucun respect vis-à-vis des dominants, voila bien le genre de discours dégueulasse et féministe à la con qu'on pouvait servir dans les universités et dans les têtes des jeunes filles aujourd'hui. Connerie. Est-ce qu'une femme peut porter un sac de ciment sur les épaules toute la sainte journée ? Non, et pouvait-t'on la payer également pour ce même travail, sachant qu'elle ne pourrait pas porter le même poids qu'un homme ? Non plus. Les femmes étaient inférieures, c'était vrai. Et c'était pour ça que nous restions des hommes, de vrais machos, des hommes forgés pour travailler durement et agir comme des mecs. Putains de féministes, toujours à ramener leurs gueules et à faire mieux que les vrais mecs. On avait pas besoin que les gonzesses ramènent leurs petits culs pour faire mieux que les mecs dans un métier où c'était essentiellement des mâles qui s'en chargeaient. Les femmes sont là pour nous faire profiter de leurs attraits et rien d'autre. Nous, on ramène l'argent, le fric, et la bouffe, et ce depuis des siècles, depuis que le premier homme a pris sa putain de massue pour taper sur la gueule du premier mammouth ou dinosaure de son époque. Nous, on tirait la femme par les cheveux et on lui indiquait le feu pour qu'elle cuisine. Hors de question que ça change. J'suis au sol, acculé, complètement baisé. Je lève les mains pour éviter de m'en prendre une autre.

> Pitié, pitié ! J'ai une gamine, j'sais pas d'quoi tu parles, frangio.

Jouer au con, j'étais un pro. Alors que je suis au sol, je tente un truc, je saisis avec ma main, de la saleté de l'entrepôt avant de lui balancer en plein dans la gueule. Histoire de le désorienter. Une tentative futile, mais je pouvais essayer. J'suis Motherfucking Zucco nom de Dieu ! Me mordant la lèvre inférieure, je me tâte. Le poing dans la gueule ? Nan, j'avais pas envie de payer des réparations pour cette petite pute. Naaaaan, pas vraiment. Mais ça me démangeait, atrocement. Que faire quand la fierté d'un grand homme de la mafia était mise à l'épreuve ? Il fallait en imposer, et j'avais toujours imposé mon putain de style. J'lui colle un coup de poing dans la gueule et je me tire de là, je rampe pour essayer de me sortir de ce merdier, je rampe pour essayer de sauver MON GROS PUTAIN DE CUL ! Putain, je suis quoi moi ? Une tarlouze ou un mec ? Est-ce que je suce des queues avant d'avaler tout goulûment ou quoi ? Est-ce que je pompe des pafs et je me fais payer ? Putain non ! J'suis Tony Zucco, le mec avec des couilles aussi grosses que des melons. Je me saisis d'une barre de fer, un incontournable quand tu bosses dans un entrepôt avant de m'avancer, prêt à lui foutre dans le crâne. Et après, on ferait une putain de fête à Gotham City. Avec le retour de Falcone, on avait de quoi se réjouir, les affaires allaient refleurir et Gotham City allait retrouver un vrai chef, un vrai leader, un putain de vrai chef dans ce taudis de merde. Même si les affaires étaient au point mort, le retour de Falcone annonçait le retour des jours heureux, où le fric coulait à flot, où les armes faisaient loi et où on pouvait faire ce que l'on voulait dans cette foutue ville. Je me montre menaçant, prêt à foutre quelqu'un en l'air pour survivre.

> Une fois que j't'aurais crevé, ton crâne me servira de réceptacle à foutre quand j'aurais pas une pute sous la main.

L'idée était pas mauvaise, et c'était recyclable en plus. Je m'avance vers le justicier. Ignorant bien sûr que le Batman est dans l'coin et qu'il va me déglinguer la gueule au poing. Je m'avance tranquillement, je titube légèrement, il cognait bien l'salaud. Mais j'allais lui apprendre qu'on se paie pas la gueule de Zucco sans l'avoir payé avant. Quitte à me faire enculer par un mec qui ressemblait à un mec des YMCA, quitte à ce que je mette un peu de gravier dans la raie, façon de dire les choses calmement et propre. J'suis pas là pour me faire trouducuter l'fond d'commerce pour les beaux yeux d'un gamin qui s'croit meilleur que moi. Personne ne me baise, pas même dans cette putain de ville de merde. J'suis Tony Zucco, pas une pédale de bas étage. D'un geste, je lève la barre que je tiens dans mes paluches et soudain ...

Les vieux souvenirs
qui ravivent les plaies

Les mots étaient puissants, et ceux prononcés par Anthony en ce moment même rendait Nightwing hors de lui. Les tremblements qu’il peinait à contrôler électrisaient son corps de part et d'autre, ravivant de douloureux souvenirs d’enfance, dont il se souvenait de chaque détail comme si c’était hier. Il revoyait encore ses lumières sous le chapiteau, éclairant la scène et ses artistes trapézistes qui se préparaient à leur meilleur numéro. La petite famille l’avait encore répété la veille, et le petit garçon qu’était Dick à l’époque avait hâte de pouvoir partager ses progrès avec le public. Il se tenait en haut de la plate-forme lorsqu’il vit ses parents s’élancer un sourire aux lèvres, mis en lumière par les projecteurs. Très vite, leur visage s’était figé lorsque la corde céda et que l’évidence frappa toutes les âmes présentes ce soir-là. La chute des Flying Grayson allait resté une affaire sans suite, faute de preuve, faisant la une du Gotham Globe. Richard avait conservé chaque article, qui encore aujourd’hui gisait comme de morbides reliques dans une valise, au fond d’un placard. Que Zucco feigne l’ignorance n’était pas étonnant, c’était un mafieux sans honneur, sans scrupule, sans conscience. “Faut investir dans la qualité aussi, c'est sûr que si c'est les vieilles cordes pourries moisies d'un cirque de merde…” Le poing du justicier s’abattait sur la mâchoire du rital, puissant et vengeur. Il ne supportait pas entendre ce meurtrier salir le nom de John, Mary, et de Haly. Debout face à cet homme, dont la main ensanglantée venait perler le sol de son liquide carmin et chaud, Nightwing le jaugea froidement. Croiser Bruce Wayne juste après l’accident et se retrouver sous sa tutelle lui avait sauver la vie, en un sens, car le jeune garçon d’antan se livrait justice sois-même dans les rues sombres de la ville. Il recherchait le tueur de ses parents et ce n’était que la colère ainsi qu’une infinie tristesse qui guidaient ses pas. Endosser la cape de Robin avait été un moyen de canaliser toute la haine qui grignotait sa joie perdue, son bonheur entaché par la pire tragédie qui puisse arriver dans la vie d’un enfant.

“Tu oses parler de ta gamine après ce que tu as fait subir à ce garçon ?” L’oiseau de nuit s’accroupit, empoignant le déchet face à lui par le col. Son regard derrière le masque était dur, mais le mafieux ne pouvait voir que deux orbites masquées par une fibre blanche. Néanmoins c’était dans la voix de Nightwing qu’il pouvait sentir une profonde et amère blessure, qui bien que pansée avec le temps, n’avait jamais totalement été guérie. “Que sait exactement Sonia des affaires de son père ? Est-ce qu’elle sait qu’en plus d’être le connard décrit par sa mère, il est aussi un tueur, un monstre ?” Ses doigts relâchaient le tissu, Dick reprenait sa place initiale. Batman venait de lui ordonner de ne pas trop l’amocher ; il n’avait pas à s’en faire. Dick n’allait pas outrepasser les règles du Chevalier Noir, il n’allait pas se laisser noyer dans la vengeance et décevoir les personnes qu’il aimait plus que tout, ni se rabaisser aux bassesses du rital. C’était la voie légale qui allait emmener cet homme au trou, si pas pour le meurtre de ses parents, ça serait pour autre chose. La liste des méfaits du mafieux était longue et Nightwing était certain que bien des zones d'ombre restaient encore dans l’ignorance, que lui et son mentor se feraient un plaisir de dévoiler.

La pitié implorée par l’ennemi des Grayson n’avait pas été entendue, car non prise au sérieux. Ce n’était qu’un mensonge de plus, un leurre dont Dick n’allait pas prendre en considération. “Avoue tes crimes, Zucco” siffla le justicier en jouant de ses bâtons, comme la menace tacite de l'avant-goût d'une bonne raclée en perspective. “Avoue CE crime. Tu les as assassinés. Dis-le. Pour une fois, crache quelque chose qui soit la vérité." L'interpellé s'était levé, beuglant ses éternelles grossièretés qui rendaient le personnage encore plus ingrat qu'il ne l'était déjà avec sa gueule fermée. Anthony avait attrapé cette arme de circonstance, levant le bras pour faire ce qu'il savait de mieux : cogner, brutaliser, faire du mal. C'était son essence et il en était imprégné jusqu'à la moelle. Nightwing, lui, ne bougeait pas. Il se savait plus vif et agile que le vieux mafieux, le coup porté ne toucherait jamais sa cible. Sans ses hommes qui l'entouraient, sans arme chargée, il n'était rien de plus d'un criminel sans défense.

Fiche par (c) Miss Amazing

The Dark Knight

Alors que je ressors de la caravane de Zucco, je reprend mon émetteur-récepteur intégré dans le bras, afin d'envoyer un appel aux policiers qui sont eux aussi sur la brèche. Je ne sais pas comment les éléments peuvent être reliés, mais je trouverais. Les armes, Falcone, Zucco, un lien existait entre ces mafieux et Scarface. Mais quelle alliance ? Quels termes ? Et cela, je devais le découvrir assez vite. Quelque chose manipulait les évènements. Comme déjà dit précédemment, tout ça puait le complot, mais QUI ? Le Joker ? Non, les plans élaborés ne sont pas son style, de plus, il est supposé mort. L'idée que quelqu'un me menait par le nez vers un chemin que je ne préférais pas suivre m'énervait tout simplement. Et pourtant, de nouvelles idées émergeaient tous les jours, à propos des possibilités sur les possibles criminels qui ont agencé cette organisation. Une guerre se prépare, elle va être violente. Il faudra que je les traque, tous, et que je tire les conclusions au clair.

"Faith, vous avez deux hommes de mains, une femme à coffrer, en plus de Tony Zucco. C'est à vous de faire ce qu'il faut. Terminé."

J'étais direct oui, mais il fallait profiter de la nouveauté pour mettre en doute les gangs et les détruire de l'intérieur. Ce n'était pas du travail réel d'infiltration, mais plutôt de sabotage ordonné, dans l'optique de mettre à bas et de tracer toutes les aides des gangs qui vont ou qui seront formés d'ici les prochains jours. Faith avait l'assurance, j'avais les informations, et une collaboration pourrait permettre à ce policier de bien se faire voir par les services de Gordon, peut-être même qu'ils pourraient faire le travail dans certaines sous-couches des pègres présentes. Aux dernières nouvelles, Chinatown commençait à refaire parler d'eux. Peut-être que je m'intéresserais à eux aussi, c'était une idée. Prenant la direction de l'entrepôt, je me tâte à voir ce que Nightwing faisait. Et apparemment, il se laissait aller à ses pulsions. Le souvenir de ses parents revenait en lui, on sentait une espèce de "joie" à se confronter au bourreau de ses parents, on sentait ce poids qui se relâchait, on sentait cette envie d'accomplir la justice. Pour le moment, je ne disais rien, mais j'observais attentivement le spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Dick était en proie au doute, et cela se voyait comme le nez au milieu du visage. Le doute était quelque chose de terrible et de délicieusement tentant, autant une bonne occasion pouvait se révéler être à double tranchant. Et même si l'aventure n'était qu'un rêve, un fantasme, une chimère que chaque être humain désirait ardemment, il était bien difficile de changer ses choix et de foncer tête baissée. Il faut faire un grand sacrifice pour arriver à ses projets, et par sacrifice, il fallait entendre se passer de nombreux états qui pouvaient ruiner votre vie sur le long terme, pour un objectif qui n'était même pas sur d'être assuré. Jamais je ne laisserais Dick douter de ses choix, mais ce soir, je me devais de l'empêcher de commettre l'irréparable. C'est à ce moment précis où Zucco se saisit de cette barre en fer que je décide d'agir.

"C'est terminé !"

Ma voix brise l'ambiance actuelle. Je sors des ténèbres, tandis que je vois le jeune garçon que j'avais élevé, face au bourreau qui avait prit son enfance. Tony Zucco, un petit caïd qui a essayé de se hisser dans les meilleures sphères des mafias italiennes de Gotham City. De Stromwell à Falcone, tout en passant par Rupert Thorne, un criminel sans foi, ni loi, qui avait façonné la voie empruntée par Dick Grayson. La vengeance, rien que la vengeance. Abrupte et sans valeur. Je pouvais comprendre ce qu'il ressentait. Même si je n'avais jamais vraiment fait face à Joe Chill, l'homme qui avait assassiné mes parents. Dans un coin de ce bâtiment, j'avais observé. J'avais vu Dick qui s'était retenu, qui avait contenu sa colère intérieure, mais il demandait des explications. Zucco, quant à lui, était égal à lui-même : Un porc. Rien de plus. D'un geste, j'avais retenu la barre de fer que le criminel avait saisit pour frapper mon fils d'adoption. Mon regard se plante dans les yeux du criminel, lui qui m'avait jadis souvent échappé, je ne peux m'empêcher de me dire que ce soir, il va enfin profiter d'une belle cellule dans les tréfonds de Blackgate. Zucco était acculé, il était seul. Il était foutu. Je n'en avais cure de ce qui pourrait lui arriver une fois à Blackgate, Falcone devait savoir maintenant que je le suivais, et que dès que je l'aurais entre les mains, il allait avoir quelques explications à me faire. Il aurait beau embaucher toutes les crapules de la Terre, Zucco était la clé qui me dirigeait vers Carmine Falcone. Et pour avoir Falcone, Zucco devait tomber. Menaçant, je me permets de le faire trembler, alors qu'une nouvelle ombre l'enserrait.

"Il est temps de payer pour tes erreurs, Zucco."

D'un coup de poing bien senti, je brise son emprise sur l'arme et je le lance vers Nightwing pour qu'il le termine une bonne fois pour toutes. C'était à lui de gérer ça, c'était à lui de le faire. Mais je me devais aussi de voir ce qu'il allait faire de Zucco, une fois qu'il l'aurait vraiment entre les mains. Je balance le corps du criminel vers Nightwing, afin qu'il le rétame pour de bon. Dick était quelqu'un d'intelligent, et de terriblement doué, nul doute qu'il saurait quoi faire à ce moment. Il connaissait aussi des techniques dangereuses pouvant provoquer la paralysie ou la mort. Que ferait-il face au bourreau de sa famille ? C'était bien ça qui m'inquiétait le plus. Je reste droit, je reste à ma place, et je laisse mon ancien pupille faire le travail qu'il se doit de faire. C'était à lui de prendre cette décision, pas à moi. Dans un sens, je ne pourrais pas le blâmer de tuer celui qui avait été le responsable de ses malheurs, mais ce serait là, une voie que je me devrais de combattre, combattre mon propre fils d'adoption dans le futur, ne serait clairement pas quelque chose qui me plairait. Lançant donc Zucco vers Nightwing, j'attendais de voir la réaction de mon pupille face à cette collaboration dans ce dernier combat.

Fiche par (c) Miss Amazing

Règlement de compte à OK Gotham !

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

- Mais c'est sympa d'avoir demandé.

Voir Elio passer devant n’est pas une chose courante pour Liam, pas plus que le voir prendre la moindre initiative qui aille à l’encontre des trois préceptes qui guident la vie de son partenaire, à savoir : ne pas travailler, dormir au boulot et faire la fête. Car oui, avec sa tête de déterré, ses cernes, son penchant pour l’état d’ivresse et ses insinuations un peu trop directe, l’officier Phillips ne peut être qu’un grand fêtard. Nul doute qu’un jour Liam devra aller le récupérer dans une boite de nuit après qu’il ait fait le fou avec son uniforme et son badge pour emballer une nana ou un mec, vu ses penchants, dans un état de conscience avoisinant celui d’un paresseux au réveil. Enfin, pour une fois Liam n’a pas besoin de tirer sur la laisse et étrangler le flic pour qu’il le suive et bosse avec lui. D’ailleurs, il a même accepté de s’embarquer dans cette affaire. Enfin, vous me direz, il est peut-être curieux, sacrément curieux et la voix dans le transmetteur l’aura poussé à se joindre à la petite sauterie nocturne organisée par le plus célèbre des oiseaux nocturnes de Gotham.

Le rapace s’élance donc à la suite de monsieur « Vroum Vroum » pour aller coffrer le reste des joyeux lurons qui habitent cette décharge et dont l’impact sur la société gothamite est sans nul doute à l’image des rongeurs qu’ils croisent à chaque coin de déchets, celui de vulgaires parasites. Et alors qu’il le rattrape en quelques grandes foulées déterminées, l’émetteur crachote à nouveau :

"Faith, vous avez deux hommes de main, une femme à coffrer, en plus de Tony Zucco. C'est à vous de faire ce qu'il faut. Terminé."

Un regard vers Elio, doublé d’un haussement de sourcils un brin agacé, il répond :

- Je crois qu’il nous prend pour des amateurs, partenaire. Allons donc montrer au Batman que le GCPD ne fait pas la loi qu’avec des pistolets NERF.

Comment ça Liam l’a mauvaise ? Peut-être un petit relent d’humiliation d’avoir été traité comme le gamin ignorant qu’il est mais qu’il n’assume pas d'être ? Le petit chien foufou n’a pas compris que l’os qu’il traque est encore bien entouré de chair et qu’il risque de recevoir un mauvais coup en tentant de l’attraper s’il ne fait pas plus attention. Dieu merci, l’ego de l’officier Faith ne prend pas le dessus sur son sens du devoir… Ou plutôt s’il le fait, cela ne dure que l’espace d’un court instant, celui où il va l’exprimer d’une remarque teintée de cynisme et d’un long et profond soupir. Il reprend alors les devants, car oui, Liam est en compétition permanente de « qui a la plus grosse » !

Quelques regards à droite et à gauche suivis d’un coup de feu guère étouffé par un grand hangar à moitié délabré lui suffisent pour savoir où se trouve la dernière prise, la plus grosse et la plus juteuse pour sa carrière. Enfin, leur carrière, car l’officier Faith a bien l’intention d’entraîner l’officier Phillips à sa suite. Un autre gradé docile à son service lui sera d’un grand renfort, surtout s’il peut s’assurer qu’il ne soit pas corrompu. Et s’il prend son envol pour voler comme un grand, alors ça sera encore mieux ! Pas besoin de le surveiller, même si, soyons franc, avec le bulldog Volgin dans les parages, la vie d’Elio n'a pas grand-chose à craindre.

S’assurant qu’Elio est bien sur ses traces, il lui demande alors :

- Tu as vu une femme de ton côté ? Moi rien, mais je propose qu’on se concentre sur Zucco. Si le Batman s’est occupé d’elle, les renforts devraient la trouver sans trop de soucis et je n’ai pas envie que notre homme soit trop amoché et qu’un avocat véreux trouve une excuse pour lui faire éviter Arkham. Et puis, ça fait toujours encore plus de paperasse ce genre de situation. Même si je suis certain que nous ne sommes pas à cent ou deux-cents pages près. N’est-ce pas partenaire ?

Tout en questionnant Elio de son éternel ton cynique et patientant pour la réponse, il continue de faire route vers le grand bâtiment. Une porte se dévoile bientôt, laissant apercevoir un rai de lumière. Prudent, son arme bien en main, il l’entrouvre prudemment et jette un œil à l’intérieur des lieux. Il cligne alors des yeux en tombant sur deux silhouettes en costume et une autre, plus massive et sale, au sol, aux pieds de « monsieur costume moulant en bleu nuit ».

Règlement à
OK Gotham

La Sainte boite magique Batmanesque parle à nouveau et annonce qu’il y a une femme avec Zucco. Faith semble prendre la mouche pour une raison qui lui échappe. Comment une simple information arrive à blesser l’ego de son partenaire ? Mystère. C’est presque marrant de le voir s’agacer pour si peu. Presque, parce que ça lui rappelle à quel point l’officier est jeune ; facile d’oublier quand il se conduit comme un vieux monsieur grincheux à longueur de journée. Il le laisse repasser devant sans aucun commentaire. Si ça peut faire plaisir à papy de prouver qu’il est supérieur à Batman, même si ce dernier n’est pas là pour le voir, pourquoi pas après tout. Elio suit docilement (il est doué pour ça), tout en assurant les arrières de son partenaire. Une soirée qui commence bien gâchée par une balle, ce serait fâcheux. Même si c’est tentant d’en mettre une dans la tête de Faith lorsqu’il parle de dossiers.

- Ah. Oh pardon, j’ai oublié comment on rit. C’est que ce n’était pas très drôle en même temps. Mais ne t’en fais pas… Je te ferai le meilleur de tous les rapports que tu n’aies jamais connu, approfondi et rigoureux comme tu les aimes. Non je n’ai pas vu de femme. Je suis d’accord, mieux vaut chopper Zucco puis on verra ensuite pour le reste.

Il est grand temps de dormir s’il commence à faire dans le salace. Elio note qu’il devra trouver meilleure répartie à leur prochaine mini joute verbale ; il ne fallait trop provoquer Faith, l’ombre du fâcheux mail planait au-dessus de lui telle une épée de Damoclès. Puis merde, sa propre blague le dégoute un peu. Plus grand de cinq centimètres, il profite de cet avantage pour espionner ce qu’il se trame dans la pièce. Enfin, ce qu’il peut en voir par au-dessus de la crinière indomptable de son collègue.

Elio papillonne lui aussi des yeux. Pas parce que la scène est impressionnante, non. Mais ce costume moulant moule très bien… Si c’est son but de mouler autant, c’est très réussi. Le meilleur moule à cake de tout Gotham. Ça n’a vraiment pas l’air confortable à porter en revanche. Peut-être devrait-il le retirer, il serait plus à l’aise, le pauvre homme. Un rouge étrange (il ne fait pas si chaud, ce soir ?) colore ses joues, puis rapidement son cou ; et il est bienheureux que son collègue ne soit pas télépathe. Elio se mord la lèvre pour éviter de rire de sa propre stupidité, et recule de quelques pas pour pouvoir s’appuyer contre le mur près de la porte, arme relevée. Toujours pas de femme dans le coin, néanmoins Zucco était bien ici… Et on s’occupait déjà de lui.

Problème : un justicier s’occupe déjà de lui, et il a cru comprendre que Faith ne les porte pas dans son cœur (mais Batman si ?) Et puisque jouer à la plus grosse est dans sa nature, la résolution du problème se trouve dans « ne pas laisser son collègue se mettre dans la merde tout en lui permettant de faire JUSTICE

». Elio lui jette un regard implorant, tel un pauvre chien sur un bord d’autoroute lors d’une chaude journée d’été, dans le but de le convaincre de ne pas se jeter dans la pièce - au moins pas sans un plan.

Pas le temps de niaiserPas vrai ?

gitano

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Règlement à OK Gotham [PV Nightwing, Elio, Liam, Batman]

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