Dans l’évier, goutte à goutte un robinet mal fermé, s’évidé à un rythme régulier propre à la folie. Combien de temps, le Clown abattu, les os rompus, la chair broyée par une vendetta, qu’il avait naguère initié, se trouvait là, démuni. Les ronrons du vieux téléviseur et la puanteur de son bassinet, l’attestait. Même une camisole, en d’autre temps avait été plus digne. Encore ne fois, depuis combien de temps croupissait-il dans sa pisse et ses excréments, abandonné de tous…
Dès lors, où son semblant de conscience était revenu, le Clown avait déduit vu l’atmosphère ambiante, crasseuse à souhait, qu’il avait croupi ainsi depuis plusieurs mois. Sa convalescence étant à un stade précaire, seul sa perfusion semblait le maintenir en vie. Lui qui c’était, envers et contre tout, relevé à chaque fois, finirait-il ses jours ainsi ? Un rire sardonique s’éleva dans le bâtiment abandonné tout comme lui, tandis que le poste de télévision vendait plus inepties, qu’elle ne pouvait en contenir.
-Boss ? Emergea un espoir inattendu.
-Marty ? Susurra le Clown en piteux état.
-Euh oui Boss ! Mentit pieusement le nouveau Marty.
-Tu rentres plus à cause de l’odeur, ou quoi, imbécile ? Les malades ont des droits, tu ne penses pas mon petit lutin ? Se tordit-il de douleur dans la fin de son rire tonitruant et gutturale.
-Ménagez-vous Boss ! Affirma timidement le sbire loyal.
A ce moment Vicky Vale, l’indéboulonnable reportrice vedette, déplora un attentat du Joker dans le Bowery dont Batman avait sauvé in-extremis, un nombre de victimes conséquentes. A ses mots le Clown criminel arracha ses perfs, s’extirpa du lit nauséabond où il avait de toute évidences, trop végété.
-Appelles moi Harley ! Scanda-t-il, malgré la douleur.
-Vous êtes sûr Boss ? Resta interdit son sous-fifre.
-T’as raison Mark… Reprit-il son souffle
-Mais Mark est mort Boss ! Proféra son cousin.
-Tout comme toi ! Fulmina le Clown contrarié.
A ses mots le joker s’extirpa de sa perfusion et tout en l’enroulant autour du cou, du seul garde qui l’avait loyalement veillé, en enfonça l’aiguille, dans sa jugulaire et le laissa choir, inerte.
-Mon petit Marty, ce soir c’est show time ! S’adressant au mur, comme si le Clown cassait un quatrième mur de mise en abîme, imaginaire.
Dans la lueur d’une nuit sans lune un aliéné, dans sa blouse d’hôpital, les fesses aussi blanches que ce que l'astre ébène aurait supposé être, s’évanouit dans la nuit incertaine de Gotham.
Durant des semaines, du fait de cet imposture flagrante, Le Prince auto-proclamé, avait dû composer avec des alias, afin d’accumuler un butin assez conséquent, propre à grossir ses troupes et destituer l’imposteur. Mais à terme, il s’était avéré que cette situation avait fait son jeu. Fallait bien dire, que sa doublure jouait remarquablement le jeu, le permettant de guérir, en toute quiétude.
Cette accalmie fut de courte durée. Tandis que ses blessures se résorbait, que ses plans balbutiants, dans le but de reprendre son trône émergeait du néant, un flash d'informations de cette saleté de Vicky, annonçait la mort de Batman par son plus illustre ennemi… le JOKER !
***
Prendre en charge de tel résident, n’était pas chose aisée, pour Samantha Jones, qui par le caprice d’un médecin qui l’avait congédié de son service, pour n’avoir répondu à ses largesses. Samantha en tant qu’interne à Arkham, l’asile s’avérait une pure torture, pour la futur doctoresse. Arpenter les couloirs, haranguée et apostrophée par les dits-patients, revêtait du chemin de croix pour la jeune femme. Son seul patient, le moins récalcitrant était cet homme blême, à la tignasse verte dont tout le monde semblait se méfier. Pourquoi s’inquiéter, je suis sous analgisant… Emergea le Clown, insensible à Mademoiselle Jones vérifiant ses constantes. Pour la jeune interne, le plus choquant ne se fut pas la main du Joker, se saisir de la sienne, mais qu’il utilise ses propres lunettes, pour enfoncer négligemment la branche dans sa jugulaire, dans un sourire pourtant bien veillant.
-Merci ma chère, je dois prendre la poudre d’escampette ! Lui susurra-t-il dans son dernier souffle.
Par chance, la salle des comateux semblait peu surveillée et s’en extirper sans éveiller l’attention s’avérerait peu redoutable. Cependant, compte tenu de son état, les choix étaient réduit. Par conséquent revêtir des tenues propres à le faire sortir, serait le meilleur choix, que frontalement s’opposer à la milice qui régissait l’asile. Quand un chariot de brancard providentiel, laissé à l’abandon, s’avéra l’ultime salut. Ce qui aurait paru être un obstacle à une échappée tonitruante mais non moins épique, pour un œil averti ressemblait d’avantage une aubaine.
Dans le sous-plafond, que ce trépied de fortune avait représenté, la progression était laborieuse. Les locaux avaient tant changé depuis sa dernière détention. Les couloirs ne semblaient plus les mêmes, où était-ce sa foutue caboche, qui refaisait des siennes. Qu’importe, ce rêve supposé prémonitoire l’avait remué, il fallait impérativement, qu’il sorte de là.
Au-dessus de la salle garde, écœuré par le badinage libidineux de l’interne mielleux, faisant preuve d’insubordination envers la doctoresse psychiatrique en chef, lui fit regretter son petit Pudding. Harley ? Mais oui, elle était la clef, qui connaissait ses lieux, mieux qu’elle ? Contrairement à son instinct primal, le Clown résolu, laissa la pièce se vider, avant de s’y introduire, prenant le téléphone de fonction :
-Allô Pudding, c’est moi ? j’ai un petit problème, me ferais-tu la grâce de venir prêter main forte à Akham… Attends quittes pas, on vient… S’interrompit l’amant absent.
Ennuis quotidiens, il y a toujours les mêmes bruits, les mêmes sirènes de détresse. L’extérieur devient bien trop monotone, mon sourire se fane doucement, alors que je reste cloîtrée chez moi, naviguant entre la chambre et le canapé, regardant simplement la petite télévision, tout en mangeant des céréales…
Bud et Lou faisaient leur possible pour me donner un peu d’énergie. Je n’avais plus qu’eux après tout… Mon lutin bleu c’était éloigné, vivant sa vie et je ne pouvais que disparaître pour qu’il garde le sourire. Ma dernière rencontre avec ma rose émeraude n’avait pas été des plus tendre, et cela était compréhensible, je l’avais trahi en un sens et rien ne pouvait réparer cette déchirure. Selina quand à elle, avait bien trop de chose à faire et que pouvais-je lui apporter à part une mauvaise image ? Elle était veuve, et jamais je ne lui avais rendu visite durant cette période de deuil… Pour terminé, mon alliance avec Deadshot avait été un véritable carnage, moi qui avait repris du poil de la bête, recouvré cette vague de folie, je ne m’attendais pas à ce que cette nouvelle alliance dans la Suicid Squad soit un véritable échec…
En résumé, tout allait de travers, et je commençais à croire que Destinée n’était pas lié à toute ces mésaventures… Que cela provenait de bien plus haut… Une malédiction qui me suit jour après jours, nuit après nuit… Je ne pouvais pas échapper à cette vie qu’il avait choisis pour moi… Qu’elle tragédie…
Perdue dans mes pensées, je n’entendis qu’après plusieurs secondes, qui m’avait parus bien plus longue, mes paupières se mirent à battre doucement, mon buste se pencha en direction du téléphone pour le prendre. Approchant le combiné jusqu’à mon oreille, la voix qui traversa l’appareil me rendis complètement muette… J’étais si surprise qu’une frisson parcouru tout mon corps, sans que je ne sois en mesure de prononcer le moindre mot. C’était inespéré, une sorte de lumière obscure qui s’ouvrait devant moi… Mais la rancoeur était plus forte… Un léger rire naquit finalement avant que je ne prenne la parole.
« Besoin d’aide ? As-tu oublié le numéro de ta Chinetoque pour m’appeler ? Dommage pour toi, je n’ai pas envie de me déplacer… »
Raccrochant le téléphone, je m’étais levée pour aller remplir mon bol de nourriture d’enfant complètement chimique, avant de retourner m’installer auprès de mes deux boules de poils. Assise en tailleur, lové contre mes deux hyènes, mon regard passa vers la fenêtre, puis sur la pile de carton que je n’avais jamais déballé, et le choc fut trop grand lorsque mes prunelles se posèrent sur mon ancien collier doré…
Il était le symbole de ma servitude au prince de la folie, et depuis notre séparation, je l’avais retiré, mais je n’avais jamais eu la force de le faire disparaître de ma vie. Peut-être que c’était l’occasion en lui offrant sur son lit de mort…
La motivation revient et je finis par m’habiller pour rejoindre le prince du crime dans sa prison verdoyante. Accompagnée de Bud et Lou, je prend la route en direction d’Arkham, c’était probablement un piège pour m’humilier une nouvelle fois, mais l’occasion était trop belle pour que je la laisse s’échapper… c’était probablement ma seule occasion pour me libérer de ses chaînes…
Le trajet fut étrangement court, est-ce ce désire de vengeance qui me motivais autant ? C’est bien possible, et je ne comptais pas m’arrêter pour réfléchir à ça. Rentrer dans Arkham serait plus compliqué que je ne l’aurais cru, mais il ne faut pas hésiter à se salir les mains pour voir son rêve se réaliser…
La douce voix d’Harley, bien que furibonde, lui avait tant manqué. En revanche le contenu, que la blondinette lui avait braillé aux oreilles s’avérait pour lui incompréhensible. De qui pouvait-elle bien parler ? Qu’importe, l’information à retenir, était qu’il était livré à lui-même, encore. Le Clown ne pouvait décidément compter sur personne. A son simple ton, son ancien partenaire en avait déduit le futur rejet et s’était contenté de déposer le combiné sur la table, afin que la petite puisse déverser de tout son souffle, sa bille et sa rancœur.
Le prétexte fallacieux que le sinistre Clown lui avait servi, le laissa pensif. Les locaux lui paraissaient extrêmement peu sécurisé, pour un criminel de son envergure, même supposément dans le coma. Bien qu’il ait dissimulé le corps de la pauvre interne, dans un casier de rangement dans les vestiaires du personnel soignant, les alarmes auraient déjà dû retentir depuis longtemps, d’après sa longue expérience. Enfilant une blouse qui traînait là, pour dissimuler sa quasi-nudité côté face, le Joker décida de s’aventurer dans les couloirs déserts. Si ses souvenirs lui semblaient confus, cette aile de l’asile ne lui disait rien. Que ce soit la crasse sur les murs dépeints ou les caméras hors-service ou encore l’absence de personnel, tout portait à croire, qu’il s’agissait d’un secteur désaffecté de l’immense Arkham. Mais pourquoi l’avait-on mis au rebut ? Se questionnait le Clown dubitatif. A la recherche d’un pantalon, il réemprunta le chemin inverse, qu’il avait arpenté dans les sous-plafonds, cette fois par les couloirs sales. Dans une salle un peu plus ordonnée que le reste de cette aile indubitablement laissé à l’abandon, se trouvaient tous les dossiers des patients admis dans ce service fantôme.
A en croire les dossiers, les rares admission ne concernaient que du menu fretin ou tout simplement des guignols inconnus au bataillon, qu'on avait placé là faute de mieux et de ressources. Ses mâchoires se crispèrent quand le Clown débusqua enfin son dossier : ce dernier se trouvait bien dans les J mais au nom de John Doe et le nom de Joker avait été raillé. Le détail de sa feuille d’admission révélait qu’il avait été conduit inconscient plusieurs mois auparavant dans le service de haute sécurité. Cependant, avec l’émergence d’un nouveau Joker, la décision avait été prise de le reléguer dans ce secteur des grands comateux quasi-inoffensif. Un secteur qui n’avait pas vu la couleur de l’argent du contribuable depuis longtemps de toute évidence ! Ironisa-t-il, au bord de la crise de nerf.
Ses mains tremblantes déchirèrent ce ramassis de conneries, qui lui faisait office de dossier. Croisant un miroir, en quittant la pièce, il constata que se refaire une petite beauté ne serait pas superflu, en le détruisant nonchalamment d’un coup de coude rageur. Fouillant en profondeur les vestiaires, le Prince déchu trouva enfin la couleur de rouge à lèvre, propre à calmer sa fureur. Ironiquement ce fut la regrettée Samantha Jones, dont le maquillage trouva grâce à ses yeux. Sa poudre destinée à dissimuler ses origines ethniques ou des tatouages apparents, afin de garder son job dans un univers encore très rétrograde, s’avéra une trouvaille exquise. Quant à ses peintures de guerre pourpre, elles s’accordaient parfaitement avec son teint blafard. Maintenant que les préparatifs étaient prêts, il ne restait plus que s’extirper de cette cage à rat, toujours sans pantalon.
Les conduits d’aération représentaient une lente progression. Cependant le numéro négatif indiqué sur les murs poisseux dans les couloirs, laissait suggérer qu’il se trouvait dans les sous-sols de l’asile. Et pour parvenir aux étages supérieurs, en excluant les ascenseurs représentant trop d’inconnus dans l’équation, cela s’avérait l’unique solution. Compte tenu de ses blessures, bien que résorbées depuis son voyage au pays des songes, se hissait à bout de bras dans les conduits étroits, lui arracha quelques murmures de douleur. Tant mieux, la souffrance le stimulait. Cette vieille amie lui rappelait à la fois qu’il était vivant et décuplait sa fureur, lié étroitement à sa volonté hors du commun.
Tandis qu’il parvenait dans des sphères, dont le service de sécurité représentait davantage un défi à sa hauteur, de successives petites explosions lui arrachèrent un sourire. Aussitôt les alarmes familières , qui elles aussi lui avait manqué, retentirent mettant tout le service en branle, comme des abeilles dans un essaim.
-Décidément, ma petite Harley, tu ne peux pas te passer de moi ! Il semblerait que ce soit mon taxi de retour en tout cas. Exulta le Clown devin, un sourire radieux aux lèvres.
La question était de savoir comment entrer à l’intérieur… La grande porte et souvent le choix qu’on prend en premier, mais je n’avais pas assez de temps ni l’envie d’attirer autant de gardes sur ma personne. Arkham est toujours l’endroit le plus ennuyant, mais aussi le plus prévisible… Étant une ancienne employée, je connaissais l’endroit et je m’en souvenais parfaitement… Surtout, que je devais entrer avec mes deux bébés et le trouver pour lui coller une balle entre les deux yeux…
J’avais placé deux explosives, un assez conséquent sur l’endroit le plus surveillé, et le second dans plus petit dans un coin assez reculé et situé vers les archives. Je devais faire diversion pour que les costauds se regroupent et que la sécurité soit amoindrie le temps que je retrouve mon ancien amant.
Appuyant le bouton pour faire jaillir la lumière et la divine mélodie de la pierre qui se brise… Si merveilleux… Si j’avais eu le temps, j’aurais sautillé sur place, mais le temps jouait justement contre moi… Je n’aime pas faire les choses vite, cependant quand on n’a pas le choix…
Entrant dans le bâtiment, après avoir mis un harnais à Bud et Lou, puis les attachants à une corde, je m’introduis en passant entre les gravas pour passer dans un conduit d’aération, tirant sur la corde pour faire pénétrer mes deux bébés d’amour, il ne s’amuse jamais assez, c’est l’occasion pour eux de faire disparaître leur père…
L’odeur était toujours aussi monstrueuse, mais cela en valait la peine… Rampant jusqu’à rejoindre un vieux bureau de surveillance, avec seulement un seul gardien et seulement trois écrans. Une aile pas vraiment gardée, on peut dire. Avec le grabuge qu’il y a eu à l’extérieur, il était probable qu’un bon nombre des effectifs était parti voir ce qu’il en était.
Faisant tomber la trappe, je tombe sur le surveillant, plantant mes talons dans son torse, il n’eut pas le temps de prévenir qui que ce soit, le dernier visage qu’il ait pu voir était celui de mes deux amours et de mes petits pieds ! Que de belle couleur dans cet endroit… Que de souvenir et d’amusement…
Malheureusement, je n’avais pas le temps de fêter mon retour prématuré, j’avais bien trop de choses à faire, comme retrouvé mon ex pour lui offrir un aller simple jusqu’en enfer… Passant sur les vidéos de surveillance pour savoir où il se situait, je ne comprenais pas pourquoi il paraissait aussi compliqué à localisé… Le clown vert doit avoir une cellule privée, mais cela ne semblait pas être le cas… C’est vraiment étrange… Un soupir naquit et mes yeux roulèrent dans leur orbite, jusqu’à la fin, il m’enquiquinera… C’est seulement par hasard, en tapant le clavier que je découvre l’endroit où le parasite était caché… Un sourire s’afficha sur mon visage, laissant échapper un léger rire d’entre mes lèvres.
« Je t’ai enfin trouvé mon Poussin… »
Sortant de la salle pour rejoindre mon créateur qui allait bientôt rejoindre le sien… Je me rapprochais doucement, faisant en sorte de ne pas me faire repérer. Ce n’était pas évident, mais les souvenirs défilaient à chaque pas que j’effectuais, et la carte se dessinait au fur et à mesure dans ma tête… Nous allons nous revoir Pudding…
Tous ces patients imbéciles, tous ces cinglés que j’exècre. Ces gens sont atroces et méritent mille tourments pour leurs abominations ... Et moi qui ne peut pas les achever de la meilleure des façons ... Non. Chacun d'entre eux était un échec. Ils avaient échoué à tuer Batman. Ils n'étaient que des crétins ... Et que dire de mes collègues ? Je ferai mieux de ne pas contredire ces infectes psychiatres qui m'entourent, ils ont tellement peur de moi qu’ils font tout pour éviter les problèmes. La folie me ronge, elle me dévore de toutes parts, mais je reste comme il le faut, je reste bien droit dans tout ce qui m'entoure. Je suis un rayon de santé mentale dans un monde en marge ... Un monde qui mérite d'être la dernière scène de théâtre pour une fin méritée.
Une explosion interrompit l'activité que je faisais, à savoir écrire dans mon journal personnel. Les alarmes sont de sortie ... Alors que j'écrivais depuis quelques minutes, je relevais brusquement la tête, les yeux écarquillés, et je ne bougeais plus. La saisissante déflagration provenait de loin mais le grand flash rouge et jaune créé par celle-ci pouvait se voir depuis l'unique fenêtre de mon bureau. Je me levais et m'approchais plus près d'elle pour assister à la scène. Dehors, le feu se propageait lentement près de la grande porte la plus éloignée qui venait d'exploser. Les bouts de métaux encore intacts volaient dans les airs et retombaient violemment au sol ou sur les toits. Des morceaux de chair humaine atterrissaient également à terre. Ce n'était pas un accident, c’était une attaque. Il faisait nuit, la pluie tombait et offrait un contraste intéressant avec les flammes. Les gardes s'agitaient près du lieu de l'incident avec des extincteurs et des talkies walkies. Ils appelaient les pompiers. Une seconde explosion me fit à nouveau sursauter. C'est l'interphone qui sonna après. « Docteur Hurt ! Monsieur le directeur. Nous avons un soucis. On nous attaque. Mais nous n'avons encore aucune idée de ce qui se passe. »
« C'est une évasion, monsieur Boles. Et à quoi vous attendiez-vous ? Un braquage ? Envoyez vos hommes maitriser l'explosion, et faites en sorte que les prisonniers soient encore dans leurs cellules ! Organisez des rondes d'urgence et vite ! »
Dis-je d'une voix calme et tranquille, non perturbé par tout ce qui se passe, mais lassé par l'imbécilité de tous ces gens qui m'entouraient. Les gardes du centre administratif quittèrent les lieux, armés et dangereux, prêts à vérifier si les patients étaient encore dans leurs cellules. Personne ne s'échapperait. Des équipes allaient être faites pour enquêter dans tout le secteur. Pour ma part, je n'en avait cure et continuais à observer les lieux depuis mon bureau. La déflagration s'était rapprochée et une deuxième porte venait d'être réduite en morceaux. Le ou les responsables savaient ce qu'ils faisaient. Quelqu'un qui connaissait bien l'asile, sûrement. Donc un probable ancien patient, un évadé ou un repenti. Amusant. Plongé, comme tétanisé pendant quelques instants, je reste perplexe. « Qui peut être derrière tout ça ? Qui pourrait bien s'en prendre à nous, surtout maintenant ? »
Quelque cinq minutes plus tard, un groupe d'individus armés rejoignirent le bloc de cellules. Ils s'approchèrent des psychopathes devant leurs portes vitrées. Ce soir, tous les coups seraient permis donc. Mais qui ? Qui ? Qui était suffisamment fou pour ... Cela coulait de source. La consigne était claire, précise et froide. La tension était encore présente, mon rythme cardiaque était très élevé. Posant ma main droite au niveau de mon cœur, je décide de prendre les devants. Prenant un fusil tranquillisant dans mon armoire, je l'arme et je prend quelques munitions. J'allais prendre part à l'action, et j'allais m'occuper personnellement de ces troubles-fêtes. C'était mon asile, il m'appartenait ! Il était au Gant Noir et personne ne pouvait se permettre d'enfreindre mes lois comme cela ! Accompagné de deux gardes, je saisis mon walkie-talkie pour discuter avec mes équipes.
« Ici le directeur de l'asile, à toutes les unités qui ne sont pas en train de gérer les explosions, je vous demande la prudence extrême. Quelqu'un va essayer de libérer des patients. Je répète, quelqu'un va tenter de libérer des patients, soyez sur vos gardes ! Je veux une équipe dans les catacombes de l'asile, c'est le moyen le plus discret pour que des évadés puissent filer à l'anglaise. »
Il nous fallait organiser la suite des évènements et vite. Le GCPD devait déjà être au courant. Peut-être, c'était même sûr. Une évasion de plus serait une très mauvaise nouvelle pour la ville, enfin, surtout pour moi. Je ne pouvais plus me risquer à attirer autant les regards sur moi. Ce ne serait pas correct, et surtout, cela me laisserait démuni face à un possible renvoi. Or, ce n'est pas cela que je veux. Peut-être que je pourrais tout mettre sur le dos de cette police qui devait gérer la sécurité de l'asile, ce dénommé Ted Baker dont on me parlait souvent, et dont je ne voyais jamais la couleur. Oui, je pourrais mettre la faute sur lui, je pourrais mettre mes doutes et mes remontrances sur lui.
« Centre de commandes ? Avez-vous des images potables ? Qui s'en prend à nous ?! JE VEUX DES RÉPONSES ! »
Hurlais-je dans le talkie, quitte à attendre des nouvelles. J'attends une potentielle réponse, mais les gens sont peut-être déjà morts. Et que faisait le garde Aaron Cash, le soit-disant grand chef des gardes de l'asile ? Où il était encore fourré cet éclopé ?
De son conduit d’aération, le Clown en goguette, pouvait contempler le spectacle de cette effervescence. Toute cette stimulation réjouissante était son baume au cœur. Le Joker avait une envie folle de se joindre à la mêler, susciter à nouveau l’horreur par son simple rire tonitruant. Mais le moment était mal choisi, c’était trop tôt, il fallait être encore patient. Dans les longs tuyaux de fer étroits, le Prince du Crime rampait péniblement à l’abri des regards. L’idée des conduits n’était pas née de nulle part. Combien de fois son chevalier noir adoré l’avait surpris, s’extirpant de bouche d’acier par les airs. Mais comment diable, faisait-il pour évoluer aussi rapidement ! S’interroger l’ex aliéné le plus célèbre des lieux. Le flux directionnel drastiquement différent des gardes, lui indiqua que quelqu’un prenait les choses en main. Sharp ? Strange ? ou bien le petite Jeremiah ? Ses souvenirs dorénavant se confondaient avec ses rêves supposés prémonitoires.
Mais tout bien considéré, n’était-ce pas ceux-là, qui lui avait révélé la présence d’un imposteur, avant même qu’il l’apprenne de cette infamante cochonnerie de dossier. Entre sa mémoire défaillante et son état mentale, démêler les choses n’irait pas tout seul de soi. Heureusement, le Clown était convaincu qu’il s’agissait d’elle, Harley serait là pour l’aider à y voir plus claire. Cette petite greluche blonde, tantôt écervelée tantôt insipide, avait le mérite d’avoir toujours été à ses côtés. Or, en cet instant, le Joker n’avait pas le luxe de faire le difficile. Et puis, il l’aimait bien après tout et qu’elle paire de…
A ce moment-là, sous les hurlements des sirènes et les couleurs vifs des gyrophares de l’alarme de l’asile, l’instant propice était arrivé. Un duo de garde, visiblement à la traîne, parcourait les couloirs à petites foulées. Le Clown acrobate se laissa tomber du plafond, apposant ses fesses dénudées sur le visage de l’un, il se servit de son buste, comme tremplin, pour fondre sur l’autre. Le premier dégoûté, dans un premier temps, ne put intervenir pour aider son compagnon. Avec la lanière de son arme, le Joker s’était lovait autour de lui tel un boa constrictor, pour l’étrangler avec.
-Tiens tu le veux ? Gloussa le Clown fantasque.
A ses mots, il jeta le corps inerte du malheureux garde sur son collègue, puis se faufilant entre leurs jambes, d’une paire de ciseaux extirpée de la poche de la blouse, il castra le garde au passage. Le poids du corps de son équipier et la douleur, le firent tomber à la renverse, ce qui permis au Prince déchu, d’achever le boulot, d’un coup rapide dans la nuque, en se relevant. L’uniforme était ample mais il ferait l’illusion. Au moment de mettre son casque, il sentit le poids d’un regard dans son dos, se retournant le Joker aperçut un dispositif de surveillance en hauteur. Etirant ses traits pour la gratifier de son plus large sourire, le Clown enjoué fit coucou à la caméra, espérant qu’il s’agissait bien de la personne auquel il pensait, derrière les moniteurs vidéo. Puis, enfilant son casque, le nouveau garde hilare, reprit son chemin.
Si l’anonymat que lui conférait ce déguisement n’était pas parfait, il avait au moins l’avantage de décupler son autonomie de mouvement. Laissant passait ça et là, différentes escouades plutôt que les affronter, s’avérait aussi sage que salutaire, compte tenu de ses blessures et de son seul fusil d’assaut emprunté. Peu à peu le Joker commençait à reconnaître les lieux, rendant la progression plus fluide et plus aisée. Etant donné qu’Harley, visiblement n’était pas très pressée, une petite visite pour mettre un nom et un visage sur le directeur actuel, serait un bon moyen de passer le temps. D’autre part, il serait discourtois de jouer la fille de l’air sans adresser ses respects à son hôte, quel qu’il soit. Se conforta le Clown, justifiant sa curiosité maladive.
Ce ne fut pas long pour trouver le grand bureau du Pape de cette Mecque. Qu’est ce qui serait le plus drôle ? S’interrogea le Joker, avant de toquer à la porte, un air goguenard indiquant sa décision prise. Attendant respectueusement qu’on lui intime l’ordre d’entrer, il s’éclaircit la voix afin de prendre un tout autre timbre que le sien. Sautillant sur place pour s’essouffler, il fit finalement son entrée, prenant bien garde à être de dos de son interlocuteur, en s’appliquant à bien refermer délicatement la porte de l’antre du big boss d’Arkham. Puis faisant volte-face et sauté son casque par la même occasion, d’une main qui semblait tenir un haut de forme, en prenant la pause d’emphase d’un gymnaste à l’atterrissage :
-C’est moi chér… Une minute, t’es qui toi ? Était-il, contre toutes attentes, surpris.
Pudding ne tarderait pas à le trouver. Mais en cet instant, il s’agissait du cadet de ses soucis. Ne sachant si c’était sa mémoire en gruyère qui lui jouait des tours ou simplement un nouveau venu, Le Clown interdit, ne se demanda pas longtemps, s’il devait braquer son arme sur son interlocuteur inconnu, en revanche.
Une faible grimace s’affiche sur mon visage, l’attente était beaucoup trop longue et je ne souhaitais qu’une chose, renvoyer cet être manipulateur dans sa tombe… Jamais je n’aurais cru possible avoir cette opportunité, et je n’allais pas la manquer… Le Joker avait été annoncé comme mort, il y a plusieurs mois, mais il est revenu, encore une fausse information pour préparer un plan machiavélique.
Je me déplace lentement, mais fini par tomber sur de la résistance… Contrairement à moi, ces messieurs étaient bien plus équipés… Mais possédaient-ils une envie aussi forte que la mienne ? Rien ne pourra me faire reculer, même pas Dick… Je la désirais cette liberté, et je l’obtiendrais de force…
Lâchant un sourire tout en jetant en l’air une pièce en direction du soldat, pendant qu’il regarde la pièce, je m’approche rapidement de ce dernier, pour lui tirer une balle au niveau de la gorge. Le second cadavre que je laisse sur le sol depuis en si peu de temps… Que m’arrive-t-il ? Moi qui avais travaillé si dur pour que Nightwing soit fier de moi… Tout ceci venait tout juste d’être réduit à néant… Comment pourrais-je le regarder dorénavant ? C’était si difficile… Si compliqué…
Je continue mon ascension en allant plus vite, suivis de Bud et Lou qui ricanait à pleine voix. Le bruit du coup de feu allait ameuter un bien grand nombre de personnes et je n’avais pas le temps de régler le compte de chacun d’entre eux… Je devais me dépêcher en continuant dans la direction de mon ancien amant…
Trouvant sa scène de crime, les deux gardes au sol, dont l’un dévêtu, je continue dans la direction que j’avais vu et je pouvais deviner qu’il allait désirer se montrer, se donner en spectacle… La destination finale était connue d’avance… Trottinant dans les couloirs, jusqu’à atteindre la chose que l’on considère comme étant un bureau. J’ouvre la porte en donnant un coup de pied à l’intérieur. D’abord un sourire, suivis d’un petit rire, tout en pointant mon arme en direction du Prince Obscur.
« Ca fait longtemps Pudding… »
Je ne désirais qu’une seule chose… Le voir tomber au sol, et peu importe si par la suite, je devais rester ici en détention, j’aurais enfin libéré mes chaînes de son emprise.
<< Harley Quinn et le Joker. Rien que ça. J'aurais dû me douter que vous seriez ici un jour. >>
La surprise est totale, mon arme est braquée sur les deux folaillons de l'asile. Deux monstres qui avaient tellement semé de cadavres sur leurs chemins que ça ne se comptait plus. L'ambiance devenait électrique, et face à un duo aussi mortel, je me devais de garder ces deux-là bien en joue. Ce n'était pas un fusil de compétition, mais la flèche tranquillisante dedans, elle, ferait des ravages. La question du Joker me parût bizarre. Ne savait-il pas qui j'étais ? Pourquoi tentait-il un brin d'humour dans une situation pareille ? Ne pas chercher à comprendre les déviants, c'était pourtant un de mes crédos, et même si le travail du Joker était passionnant, intriguant et horrible à la fois, je ne devais pas montrer mon admiration pour lui. Non, du moins, pas pour le moment, pas pour ce moment fragile dont j'ai encore les clefs de ce vieil asile poussiéreux. << Ce sera Directeur Hurt pour vous, patients. >>
Rappelons leur une dose de respect. Ils me le devaient, après tout, j'étais le directeur de l'asile Amadeus Arkham. Le respect, appliqué à un être humain, prend un sens plus proche de l'estime, et s'appuie sur l'aptitude à se remémorer les actes auparavant accomplis par ce même être humain, lorsque ceux-ci sont dignes d'être reconnus. Le respect ne doit pas être confondu avec la tolérance, car celle-ci n'a pas les mêmes motifs, et contrairement au respect, elle n'est pas incompatible avec le mépris. Même si cela ne voulais plus dire grand chose de nos jours. L'envie de leur coller une fléchette en pleine poire était tentante, mais où serait l'amusement dans tout ça ? Non. J'estimais que cette ville avait besoin d'un peu de remontrances, d'un peu de gaieté, et surtout, elle avait besoin d'être enfoncée un peu. Elle avait besoin qu'on la brime, qu'on la détériore, et même si la mort de Bruce Wayne m'avait été ravie, je n'allais quand même pas laisser cette ville s'en remettre. Un bref regard vers le duo de clowns, tandis que l'ambiance était salement palpable, salement glacée. << Vous allez retourner dans vos cellules, mes renforts ne tarderont pas à venir ici et ce sera fini pour vous. >>
Il était important de rentrer dans le jeu de ces deux tarés, de leur opposer une certaine résistance, cela les forceraient à parler, et à se croire tous puissants face à moi, tout en essayant de montrer à la pauvre "victime" qu'elle faisait que s'enfoncer dans un délire schizophrénique. Peut-être qu'avec la bonne thérapie, ils deviendraient un peu plus sains mentalement ? Et pourquoi je ferais ça ? Après tout, cela apportait un certain charme à cette bonne vieille ville de Gotham City. Cela emplissait cette catin urbaine d'un certain charme, d'une certaine âme folle et agréable. Cela pouvait être un droit de se revendiquer fou. Je fini par baisser mon fusil. Un léger sourire tandis que je fixais les deux protagonistes qui étaient entrés dans mon bureau sans avoir eu l'audace de demander ne serait-ce, qu'une consultation. La jeune femme était là, magnifique certes, appétissante et elle aurait sûrement fait la convoitise de nombreux hommes lubriques et indécents. Mais elle appartenait à un autre homme, le roi des monstres qui sévissait si bien dans les rues de Gotham City. Je n'aimais pas tuer, je n'aimais pas infliger des souffrances inutiles à des citoyens sans défense, mais parfois, le prix de la science vaut la peine que l'on brave de nombreux interdits pour arriver à ses fins. Et j'étais résolu à les percer. << Prenez la direction de la laverie de l'asile, et prenez un camion. C'est votre meilleure chance de vous en sortir. Je ne peux rien face au roi et la reine de Gotham seul, n'est-ce pas ? >>
Effet tactique. Il suffisait d'entretenir la haine, la destruction parmi tous ces protagonistes. Il fallait les affaiblir le plus possible. Mon plan se devait de compter sur ces données. Ils étaient tous débordants d'énergie, de haine pure, chacun avait bien la sienne et se réservait ce moteur pour détruire et imposer sa marque à Gotham City. Pouvons-nous parler de "l'âme" de Gotham en quelque sorte ? Le Joker et son pantin en faisaient-ils partis ? Peut-être que moi-même je le deviendrais un jour. Le principe même de la thérapie est de remonter aux sources de l'être humain, de comprendre son fonctionnement. En principe, l'être humain est une sorte de robot et pour le faire fonctionner, il y'a une espèce d'esprit qu'on appelle l'âme pour le faire avancer. Les émotions, les jugements, tout est influencé par notre âme, bons choix, mauvais choix, tout est question de karma. Avec un peu de chance, je pourrais gagner le respect de mes deux patients, ici, dans ce bureau. << Permettez ... Gardes ? Vous attendez quoi ? Le Joker et Harley Quinn prennent la direction des souterrains ! Dépêchez-vous ! >>
Ces imbéciles allaient y croire, ils allaient comprendre que le directeur pouvait diriger ses propres pions dans des directions différentes. Un effet de diversion qui pourrait m'attirer les bonnes grâces de ces deux-là. Peut-être. Nul ne peut être certain avec ces deux cinglés notoires, mais ô combien nécessaires pour la suite de mes plans à l'asile d'Arkham. Il y'avait 22.1% que le duo me tue ici, sans coup férir et sans la moindre pitié. Une probabilité de 32.4% pour que mon corps soit profané par les deux monstres, de manière honteuse et salement inavouable mais j'avais quand même plus de chances d'en sortir vivant que mort. J'acceptais ces données pour le moment. Il fallait cependant qu'ils sachent à qui ils parlaient. << Le Gant Noir gardera un œil sur vous deux, sachez-le bien. >>
Pendant le court instant où les deux hommes, se regardant silencieusement en chiens de faillance, chacun braquant son arme vers l’autre, le Clown mentaliste eût tout le loisir d’ausculter son opposant. Le nouveau directeur avait indéniablement un certain style. Plutôt téméraire, le fonctionnaire d'Arkham doté d’une certaine élégance, dans son complet noir, le tenait en joug d’un fusil tranquillisant et ce, sans trembler, face à la force de frappe qu’il tenait entre les mains. D’ailleurs des M16 dans un asile, même celui d’Arkham c’était assez nouveau à bien y réfléchir. Et cette aile mystérieuse où il s’était éveillé, une foule de détail inciter le Joker à ne pas presser la détente, quand l’inévitable arriva.
Telle une furie, la Belle déboula comme un chien dans un jeu de quilles, vociférant des paroles paradoxalement douces aux oreilles. Le génie criminel, gratifia son entrée remarquée d'un sourire chaleureux, tandis que le nouveau directeur profita de cette nouvelle intrusion, pour prendre la parole. N’était-ce pas une manière de reprendre le contrôle ? Quoiqu’il en soit il fallait un certain sang-froid, surtout pour un simple fonctionnaire, lorsque l’on était en présence de telles célébrités bien que controversées. Le dénommé Hurt semblait revêtir, de minute en minute un intérêt nouveau, pour celui qu’il nommait patient. Ne sachant si c’était la force de l’habitude de certains préjugés ancrés ou si l’action dans son dos était avérée, mais le Prince du Crime ressentait Harley derrière lui trépignait d’impatience. Sans doute qu’on ne lui accordait pas suffisamment d’importance.
-Pudding, nous allons devoir remettre notre scène de ménage à plus tard si tu veux bien. Les adultes ont des trucs à se dire. Quant à vous Monsieur le Directeur, si vous braquez votre arme sur la jolie donzelle, dont vos yeux lubriques ne décrochent pas sa plastique irréprochable, nous nous trouverons dans ce qu’on appelle communément une impasse mexicaine et à ce moment-là, nous pourrons discuter tranquillement... Le joker prononça ses paroles, sans décrocher des yeux, celle qu’il voulait glorifier maladroitement compte tenu de la situation et les conclurent par un clin d'oeil.
Revenant au Directeur Hurt, le Clown intrigué, pouvait visiblement apprécier les rouages, qui semblait se mettre en branle dans les méninges de cet homme supposé respectable. Pour avoir travaillé avec le docteur Strange par le passé, avant que leurs chemins divergent, il savait reconnaître l'aura et le regard d'un individu qui avait une vision. Et celui qui se trouvait en face de lui, semblait tout à fait digne d’intérêt.
Le joker se contenta de se poster face à lui, en lui souriant de manière énigmatique devant ses vaines menaces de gardes appelés en renforts. Il pria pour qu’Harley ne réagisse pas à la mention d’une cellule lui étant destinée. Le Clown multirécidiviste avait largement constaté que sa partenaire dans le crime, bien que rangée des voitures, se considérait toujours comme l’une des psychiatres de l’établissement. Or la considérer comme une des patientes, pourrait s’avérer dangereux et propre à la faire sortir de ses gonds. Prenant le parti de détourner son attention, dans un pas de danse élégant se concluant sur une pirouette sur lui-même, tout en braquant toujours son arme sur Hurt, il recula de quelques pas pour s’approcher sa chère Harley et n’être audible que d’elle.
-Harley ma très chère ! Faisons une trêve, j’ai appris quelque chose… Quelque chose de si grand, qu'il pourrait nous éviter de nous trucider joyeusement et surtout ma grande… ça a un lien direct avec toi, moi, nous quoi… Mettant sa main en paravent pour davantage d’intimité.-Il y’a un autre Joker ! Et quelque chose me dit, que c’est sur celui-là, que tu veux déverser ta rage… Si je mens tu pourrais me tuer de la manière que tu veux, tu as ma parole de clown… mais avoues que ça pourrait être comment dire… intéressant… Je serais Batmec et tu serais Robqueen et on enquêterait ensemble… Comme au bon vieux temps, mon lapin rose… T’en dis quoi ? Chuchota le Clown enjôleur.
Si la manipulation était son art, en cet instant le Joker était parfaitement sincère. En outre un alter ego, passé la colère et laissant de côté l'affront de cette imposture, compte tenu de ses méfaits, cela lui laisserait le loisir de réunir des forces pour reprendre sa couronne et renverser à terme, l’usurpateur. Pour cela, se rabibocher avec son harlequin en sucre était la première étape de son plan, dont l’alliance était le maître mot. A ce moment-là, confortant les présentiments farfelues du Clown visionnaire, le Directeur Hurt changea drastiquement son fusil d’épaule.
Tout en indiquant une voie d’issue, il envoya ses hommes dans une tout autre direction. La proportion qu’il s’agisse d’un piège, n’effleura même pas le Clown. Considérant leurs échanges visuels comme s’il avait s’agit d’un entretien, que son interlocuteur avait conclue à voix haute, le Joker abaissant son arme, dans un petit pas de danse, vint attraper la main de Hurt et la serrant chaleureusement :
-Je suis ravi que nous nous entendions… Vous avez du style Directeur Hurt, laissez-moi vous laisser ma carte ainsi nous pourrons communiquer pendant mon escapade, mais soyons réaliste, je reviendrais tôt ou tard… Harley dis au revoir à Monsieur Hurt, on a de la route à faire. Gloussa le Clown hilare, qui lui avait donné une carte uniformément blanche.
Au moment de franchir la porte, le directeur leur adressa un dernier message nébuleux. Mais ce n’est que dans la buanderie, que le Joker fit le lien avec cette association de riches malfaisant nommé Black Glove, une sorte d’organisation criminelle de la haute. Outre le gratin de Gotham il avait entendu parler d'un prince Saoudien et des hauts membre du Clergé parmi leur membre du premier cercle. Le Clown désabusé n’avait jamais saisi la différence entre la Cours des Hiboux et celle-ci. Mais qu’importe un allié était un allié. Se tournant vers sa comparse sans décélérer de sa course dans les couloirs, il lui demanda gentiment son téléphone, sachant pertinemment qu’elle aurait le numéro voulu. -Allô Directeur Hurt, il semblerait que nos ambitions convergent finalement… Les yeux que vous gardez sur nous, ne seraient-ils pas mieux utilisés, s’il avait des petits bras et des petits flingues… Bon je vous laisse y réfléchir, à la revoyure. Conclut Le Joker en entrant dans la camionnette, à la place du mort, laissant Harley prendre le volant.
Le fameux directeur a toujours été des plus étranges et compliqué à comprendre. Cependant, ce n'était pas pour lui que j'étais là et encore moins pour évader ce clown pathétique... Rien ne pouvais me faire changer d'avis à ce sujet, en tout cas, c'est ce que je pensais à cet instant... Le prince de la nuit, recula dans ma direction, pour parler à voix basse, comme si tout était normal. J'aurais pu tirer, il était à quelques centimètres de moi... Il serait mort à cet instant précis, mais le sort en a désiré autrement...
Ce que j'ai entendu, me fit l'effet d'un élctrochoc... Etait-ce un mensonge ? Etait-ce vrai ? Comment savoir ? Tout se mélange dans ma tête, et mon corps tremble doucement... Mon coeur bat si vite que j'ai l'impression de plus être en mesure de respirer correctement... C'est si fort, si puissant, que ma main fini par lâcher l'arme, cherchant désespérément l'illusion que tout ceci pourrait être vrai...
Mon visage pivote dans la direction du clown, noyant mon regard dans le sien, je me sens d'un coup si faible, que mon corps suit machinalement mon créateur. Le directeur nous a laissé une porte de sortie, pou une raison que j'ignorais, en envoyant ses hommes ailleurs, alors qu'on aurait pu être piégé comme des rats. L'on descend, embarquant dans un véhicule.
Je ne savais même plus ce que j'étais censée faire, l'aider ou le tuer... D'après lui, il y avait un imposteur, le monde est si fou, que c'est bien possible. Je n'entendais même plus vraiment ce qu'il disait, tout était confus, si confus, que je remettais absolument tout en question...
Assise sur le siège conducteur, je démarre pour prendre la route. L'on devait s'éloigner rapidement de la prison, et rentrer chez nous. Chez nous ? Venais-je vraiment de penser à cette association ? Si, fragile face à cet être, mon regard se perd sur l'horizon, alors que je m'arrête au milieu de la route, la tête légèrement basse, l'air pensive. Puis, finalement, mon buste pivote dans la direction de cet être si particulier, je le regarde en silence, avant de prendre enfin la parole.
« Si tu es vraiment lui, tu sauras ce qu'il représente. »
Je me croyais libre, et pourtant, ce soir, je vais redevenir esclave... Ce collier doré que je tends à cet homme si l'on peut dire, portait une certaine signification, celle de ma servitude... Je l'avais toujours gardé, sans jamais le détruire, car je sais au fond de moi, que ma vie dépend de la sienne et que je serais réellement libre, lorsque lui et les autres seront vraiment mort...
Rapprochant mon visage du sien, en tendant le cou pour qu'il remette en place cette chose si futile et qui malgré tout, porte une si grande importance pour moi.
Un sourire s'affiche sur mon visage. Cette rencontre avec le Prince des Clowns et cette demoiselle de la haine permettait à mes grands principes d'avancer, doucement, mais sûrement. Le Gant Noir avait besoin d'agents du chaos comme eux. Droit, le dos bien dressé, je me dirige vers une de mes lampes de bureaux avant de me cogner moi-même le visage avec. Histoire de donner un peu plus de crédit à ma rencontre avec le Joker. Cela me permettrait de mieux offrir une belle histoire aux membres du GCPD qui viendraient fouiner après cette évasion. Un message sur le répondeur de mon téléphone, le Joker, une nouvelle fois. Intimement, il me demande de nettoyer les hommes qui sont dans un des couloirs qui les séparent de la sortie. Un sourire sur mon visage, tandis que je pianote le clavier de la commande des armes activées. Les hommes dans le couloir furent neutralisés immédiatement, et j'en profitais pour désactiver les armes. Encore un autre haut-fait que j'accorderais au Joker. Je dirais aux policiers, combien cela me fut dur de me soustraire à la puissance du Joker, comment il m'a forcé à neutraliser mes propres hommes sous la contrainte. Prenant le téléphone, je compose le numéro en rappel, histoire qu'il ait quelques nouvelles.
<< Avec grand plaisir, monsieur White. La route est dégagée. Je compte sur vous pour me rendre l'appareil un de ces jours. >>
Dis-je avec un sourire, tandis que les caméras me retransmettaient tout ce qui se passait. Ce qui était fascinant avec un homme tel que le Joker, c'est que les choses ne pouvaient jamais être prédites comme on le souhaiterait. Le Joker serait une parfaite addition à mes plans. Après tout, il était bien le seul en qui le Batman pouvait trouver un adversaire des plus dangereux et des plus nuisibles. Il était le chaos, une chose magnifique, parfaitement taillé pour embrasser ce monde qui était imparfait. Pourquoi le chaos nous fait-il si peur ? Pourquoi lui accole-t-on une image péjorative ? Après tout, le chaos n'est, d'une part, qu'un espace immense indifférencié préexistant à toutes choses, et notamment à la lumière ou d'autre part, ce qui est ou semble inorganisé, désordonné, confus, parfois incohérent ou obscur. C'est assez technique quand on y pensait, mais ces deux-là, cette paire de cartes, ces deux énergumènes, n'étaient que les parfaits représentants de l'ordre basculé, ils étaient le mal, délicieux et terriblement monstrueux. Je les enviais d'être si libres alors que je pouvais les voir sur les caméras de sécurité. Je les enviais, pour leurs actes, pour la beauté de leurs existences, ils étaient parfaits, parfaitement libres de toute cette société que je détestais de mon plus profond être. Dans notre "merveilleuse" société, nous demandons seulement un peu d'ordre pour nous protéger du chaos. Rien n'est plus douloureux, plus angoissant qu'une pensée qui s'échappe à elle-même, des idées qui fuient, qui disparaissent à peine ébauchées. Et le Joker et Harley Quinn étaient deux cartes qui refusaient le nombre, qui refusaient d'être dans le pack de cartes. Ils avaient de la chance, d'être libres. Il existe une forme de chaos dans l'esprit et l'âme de chacun des êtres humains sur cette Terre. Nietzsche fut le premier à poser des mots sur cette vision du chaos. En clair, impossible de renier le chaos en nous, il est notre essence. Nulle nécessité de le contraindre voire de vouloir l'annihiler, bien au contraire. S'assurer de l'anéantissement du chaos reviendra à résumer l'Homme à une machine parfaite, dépourvue de ses émotions, de ses passions et surtout de sa pensée. Et le couple qui s'enfuyait sur les écrans, était la parfaite représentation de ces sentiments délivrés et assumés. Délicieuses petites fourmis recluses et désireuses de quitter la colonie, qu'importe tout ce qui se dressera devant eux ... Reprenant les coups, je m'administrais de quoi bien me démolir la gueule. Le sang giclait sur mon bureau et sur la lampe, on dit que le masochisme est une dégénérescence, au contraire, il permet de mieux se connaitre, de mieux se sentir vivant. Les coups me firent mal, et je n'y allais pas par le dos de la cuillère, non. Je me faisais du mal, et j'en tirais un plaisir onctueux qui me permettait de mieux ressentir les choses au plus profond de mon être. Le terme de masochisme érogène désigne la perversion sexuelle masochiste : la souffrance est recherchée sciemment pour obtenir des satisfactions érotiques. Elle diffère du masochisme moral en ce sens que le masochiste moral ignore les raisons de son comportement. Si le sujet pervers masochiste recherche la souffrance, il s'agit rarement de douleur pure. Or, c'est ce que je veux ressentir, la douleur pure, à l'état brute, délicieusement perverse et douloureuse. Je veux offrir une belle histoire sans problèmes, à la police de Gotham. Néanmoins, je suis plus un masochiste moral que pervers ... Le masochiste moral se différencie du masochiste pervers par deux traits : d'une part, il n'agit pas en rapport apparent avec la fonction sexuelle ; d'autre part, il ignore qu'il est masochiste, qu'il crée sa souffrance et en jouit, jouissance autrement interdite. La ressemblance entre les deux formes de masochisme réside dans la recherche, par des voies différentes, de la souffrance, moyen et non but en soi. << Amusez-vous bien à Gotham. >>
Dis-je en posant mon regard, sur les caméras. Mon visage tuméfié et rougeoyant de sang qui coulait. Je n'étais pas trop loin du trauma crânien, mais qu'importe. Quels que soient les moyens utilisés par le pervers masochiste que je suis, la douleur ne doit pas dépasser une certaine intensité, je ne tiens pas à perdre quelques neurones, et encore moins, finir dans le coma. Je me dois de faire attention, tout en montrant l'étendue de mes blessures. Peu de blessures évoqueraient le doute, mais la gravité se devait d'être à l'égale de celle du Joker. Ce qui était d'une logique sans nom. Il est à noter que certains sujets plus proches de la névrose que de la perversion se contentent de fantasmer cette scène alors que les pervers ont besoin de l'agir. Alors que je pose mes genoux à terre, j'entends des pas dans le couloir, sûrement mes hommes venus voir ce qui se passe. Je ne tarderais pas à être évacué et confié aux soins de l'infirmerie de l'asile. Je murmure à la première silhouette qui passe, une broutille. Je suis à bout de mes forces, du moins, je feins de l'être, et je savais que le Joker serait satisfait de sa petite sortie. Montrant du doigt la sortie, j'essaie de parler, mais l'Oscar du meilleur acteur de l'année me reviendrait, assurément. << Ils ... Ils vont partir vers ... Les catacombes ... S-s-toppez-les ... >>
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Sujet: Re: Réveil Difficile (PV Harley Quinn) -libre- Mar 19 Oct 2021 - 13:26
Réveil difficile.
Le directeur avait tenu parole. La voie n’avait pas été dégagée mais totalement épurée. Le laïus nébuleux du Joker, au sujet des gens que ce cher directeur représentait, avait été pris au pied de la lettre. Ce drôle d’oiseau de Hurt, lui avait en quelque sorte, gâché le plaisir de faire de l’exercice. La perspective d’égorger et d’étriper les agents de sécurité de l’asile venait de s’envoler. Cependant à la place, cette supposée promesse d’alliance visiblement. Pour cette fois, il ne lui en teindrait pas rigueur. Après tout, le Clown en goguette n’avait pas le luxe de tenir des rancœurs, surtout après son zélé bienfaiteur et un partenariat était déjà envisagé. la seule chose c’est qu’il n’avait pas encore le nom du candidat, c’était chose faites maintenant. Se disait le génie criminel, quand le téléphone d’Harley retentit.
Sans doute par la force de l’habitude, Harley lui tendit le téléphone, sans poser aucune question, aucune. Le Clown dubitatif la dévisagea un moment. Depuis quand ne l’avait-il pas regardé, véritablement observer ce petit bout de femme, sincèrement. La sonnerie agaçante de la petite boîte hurlante et vibrante l’extirpa de ce qu’il balaya comme un moment de faiblesse, sans qu’il n’en paraisse. Le Joker attrapa l’appareil sans ménagement des mains de son harlequin,
Le directeur évidemment. A peine avait-il lever le petit doigt, qu’il en demandait les rétributions. Quasi dehors, le Clown pouvait très bien l’envoyer se faire foutre, mais il avait dit une chose intéressante et en un instant, une multitude de plan à tiroir avait émergé de ses méninges et un sourire de se dessinait sur son visage blafard.
-White, vous dites ? Comme c’est intéressant… Evidement monsieur le directeur je suis comme qui dirait, votre obligé. Ordonnez et j’agirais, mais rappelez vous seulement d’une chose… Ce sera toujours quand et comment je le voudrais… A la revoyure Hurt, prenez soin de vous, jusqu’à notre prochaine rencontre, cher ami.
La vie était quand même bien faite. Une simple pitrerie par l’intermédiaire d’une carte de visite blanche devenait le stimulus d’un stratagème haut en couleur. La route défilait devant les yeux vides du Clown, qui n’avait qu’attrait pour ses plans machiavéliques, bien inconscient du trouble de sa complice de toujours. Cette dernière apparemment au bord de la rupture, stoppa net la camionnette empruntée. Alors que le Clown indigné allait rentrer dans une de ses fureurs maisons, à l’encontre de la blondinette, qui s’était colorée les nattes remarqua-t-il, quand tout à a coup, il perçut l’atmosphère pesante. Celle des grandes démonstrations grandiloquentes. Sans le répugner, ce genre d’élan était plutôt embarrassant, ça le rendait trop humain, à son sens.
Après un long silence, que malgré lui, il ne put interrompre, la belle Harley, le regard larmoyant sortit ce collier si cher à ses yeux, symbole de son appartenance, agrémenté de douces paroles néanmoins inutiles. S’il s’était écouté, le Joker aurait jeté cette quincaillerie obsolète par la fenêtre, la hissant ainsi sur son piédestal, en égale. Mais il savait pertinemment que c’était au-delà de l’entendement de celle qui avait été une éminente psychiatre. Et ainsi que les cordonniers les plus mal chaussés, la jeune femme n’avait pas été correctement diagnostiquée. Certes telle une pâte, entre ses mains, il l’avait pétri pour en faire celle qu’elle était, mais la matière brute était d’origine. Le Clown mentaliste pouvait clairement distinguer ces schémas régressifs dû certainement à sa petite enfance, sans doute d’un père absent et d’un besoin compulsif d’attention. Si sa démarche avait été de faire d’elle, un petit soldat malléable, qu’il devienne l’objet de sa projection affective n’avait pas été escompté. Si au départ, cet élan de tendresse était une plaie, le Prince du Crime avait finit par s’y faire et peut-être même l’apprécier, mais ses souvenirs étaient confus. Des images certes, mais aucun souvenir véritable. Malgré tout ça avait assuré sa loyauté indéfectible et en cet instant, elle renouvelait son vœu d’engagement…
-Ma très chère Haley, bien sûr que je sais ce que collier représente à tes yeux… Mais on est à l’aube d’un jour nouveau et d’une alliance nouvelle éternelle entre nous… Nous devons évoluer… *N’es-tu pas ma créature surgit de ma cuisse, modelée dans ma côte, rafistolé par mes mensonges ? J’ai fait voler en éclat ton esprit si tristement normal pour le remplacer par une magnifique aberration ! Tu es mon chef d’œuvre et pour (…) cela, tu dois être parfaite. Du courage, penses au beau couple que nous allons former !* Allons de ce pas nous tatouer et si tu veux garder cette breloque, soit mais je veux quelque chose de plus… permanent, dirons-nous ! Un sourire de contentement se dessina sur le visage du Clown romantique à ses heures, à condition qu’il n’y est pas de témoin.
* Extrait de Batman Le deuil de la famille. DC comics
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