Je revois encore la pile de dossiers sur mon bureau, ne finissant jamais de se remplir, petit à petit, et cela m'irritais, en plus de nombreux problèmes personnels. Je triais, analysais et examinais tout. Un officier m'avait posé une pile de dossiers que je devais examiner, de la part de Gordon bien entendu. Sûrement une punition pour me faire comprendre mes erreurs en ratant le sauvetage du témoin de l'affaire du procès du siècle bien évidemment. Il m'en voulait, j'en étais certaine. Le soleil était mon pire ennemi en début d'après-midi, cette chaleur de mois de juin me fatiguait vraiment, mais lorsque le soleil tombe, légèrement, au fil des heures et vers l'arrivée de la soirée, ce fût, ensuite, de nouveau une envie de tout foutre en l'air et de m'abreuver dans le plus proche bar que je puisse trouver, pour oublier les horreurs, pour oublier les problèmes, pour oublier les mensonges de Kate.

"Et merde, j'ai pas l'impression d'avancer dans ce foutu merdier !"

J'enrage, je commence à m'énerver contre l'ordinateur qui venait de se prendre un coup de poing. Plantage du pc, j'hurle de colère en lâchant un des pires jurons de la créations. Un collègue se pointe, voulant m'aider pour mon problème informatique. Je relevais la tête vers lui, il s'avançait vers moi en pointant un dossier, un nouveau qui était sûrement destiné aux affaires internes que je transmettrais plus tard. En le prenant, il me précisa que cela pouvait m'intéresser mais aussi m'effrayer, d'après Gordon. Apparemment, des Tygers commençaient à faire du beau bordel dans cette ville. Qu'importe, pour moi, ils faisaient ce qu'il fallait faire à Gotham City depuis belle lurette. Arrêter tous les salauds qui le méritaient, et c'était franchement bien payé pour toutes ces ordures. Des photos de membres de la milice de Sharp, des membres des Tygers qui arrêtent des criminels, qui poursuivent des justiciers ... Et soudain, je pense quand même à Kate. En espérant qu'elle s'en sorte ... Je soupirais en regardant ces photos et le mot de Specter dessus ne me fit pas broncher : "Pensez à surveiller ces cocos-là !". Je m'étais alors décidé à régler quelques dossiers avant de passer à cette suite des plus cyniques. Je n'aimais pas qu'on me refile le boulot des autres, c'était inopportun à mon gout. J'enrage vraiment.

"Bon, moi, je vais me coucher, il est l'heure et j'en ai marre."

Quel merdier, vraiment. J'ai mal au crâne, j'ai des envies de meurtres, j'ai envie d'envoyer chier tout le monde, et surtout, surtout, j'ai envie de boire un verre, de m'enfiler quelques verres d'alcool bien fort pour oublier tout ça. Maintenant, avec les Tygers, toutes les nouvelles personnes emménageant à Gotham City sont directement fichées et envoyées au GCPD et à l'administration des Tygers, par mesure de précaution depuis les événements récents. J'éteins l'ordinateur qui plante et je prend ma veste avant de m'en aller.

"Tchao !"

Je me casse des bureaux, direction l'appartement, il me faut un peu de fric pour passer une nouvelle nuit de beuverie. J'ai rien mangé depuis un petit moment, seul l'alcool me permet encore de tenir le coup, avec le café bien entendu. Dans le parking, je grimpe dans la voiture, il est tard, et l'heure tardive me fait bailler à m'en décrocher la mâchoire, tu parles d'une bonne idée toi ... En arrivant devant mon immeuble tardivement ce soir, je vois cette ombre pénétrer dans l'appartement, j'essaie de mieux regarder les airs depuis que je "sais" pour Kate, j'essaie de me limiter à ne pas la croiser, de peur de m'énerver et de me mettre en colère contre elle, mais je n'ai hélas pas le choix, il me faudra alors la croiser et discuter avec elle. J'en ai la joie d'avance ... Je prend l'ascenseur de l'immeuble et je me traine d'un pas lourd et pesant, en espérant qu'elle soit déjà repartie ailleurs pendant que je puisse enfin dormir pour ensuite reprendre le service, sans la croiser. Je vois l'intérieur de l'appartement, éclairé par la lune et la faible lumière provenant de la cuisine. Merde, elle est encore là. J'entre, doucement mais sûrement, avançant dans la pénombre et écoutant les paroles de Kate. Je n'ose plus bouger, abasourdie par le silence bruyant qui vient de la cuisine, là où se trouvait Kate. Bordel, quelle idée à la con d'être venue ici, la prochaine fois, je me filerai des baffes. Et comme pour répondre à Kate, d'une voix presque neutre, je me permet d'allumer la faible lumière du salon, une lumière tamisée et douce, non déchirante pour les yeux nous permet ensuite de nous voir, de nous toiser. J'essaie de ne pas montrer mes émotions, de ne pas me mettre en colère, mais c'est dur, très dur, j'avais encore dans la gorge le coup de cette soirée à l'orphelinat Willowwood, contre la Pleureuse. Je sors de mon corridor avant de faire surface, face à elle.

"Tu peux y'arriver, Kate. Tu sais que tu en es capable, seulement tu te donnes de mauvaises excuses. Comme toujours."