Bon, comme je l'ai promis à Zatanna, je vais faire ma critique de ce navet de "Killing Joke".
Et sincèrement, si je dois me mettre à donner une note pour ce torche-cul, on serait dans les négatifs.
Attention, et je le répète : Le comics est génial, et je vous encourage à le lire. Ce film se décompose en deux temps : Premièrement, une action concentrée sur Batman et Barbara Gordon, qui pose bien les bails pour ce qui va suivre. Car soyons sérieux, si on ne fait qu'un film sur l'esprit pur de la BD, en 30 min, c'est torché, et du coup, impossible de faire un film de trente minutes.
Esthétiquement, le film est laid. Les dessins sont moches, les traits ne sont pas suffisamment développés, et les personnages sont rigides, peu animés, comme s'ils avaient un balai dans le cul. Niveau couleur, on est loin des couleurs flashies utilisées lors de la première sortie du bouquin, mais soit, ça colle au remake du livre fait par Urban Comics.
Point positif que l'on peut mentionner : Kevin Conroy et Mark Hamill sont dans leurs rôles respectifs de Batman et du Joker. Même si Hamill nous a souvent bassiné avec le fait "qu'il en avait marre du rôle du Joker", on le retrouve pourtant, toujours au rendez-vous. Mais on sent que l'acteur n'est plus trop au fait de tout cela. La passion a t'elle disparu ? Cela se sent dans les tons de la voix qu'il donne à son personnage.
Passons maintenant au vif du sujet, et là, ça va chier.
La première partie est un ensemble de conneries qui n'a ni queue, ni tête. La première partie est censée donner une importance à Batgirl pour Batman. Le comble de la perfidie des studios de la Warner a été de faire une scène de sexe entre Batgirl et Batman. (Et je suis censé rappeler que Batman doit avoir quoi ... 16, 17 ans dans le comics ?) et un Batman qui frôle les 35 ans. Mais bref ! Il faut bien attirer le pucix moyen et lui donner envie de continuer le film, en espérant voir un peu de cul, et de formes pour pouvoir passer une agréable nuit. Après une demi-heure monstrueusement longue, avec une intrigue "palpitante".
On arrive enfin dans le cœur du sujet.
Et alors là, vous n'imaginez pas la déception qui parcourut mon visage en voyant le massacre. Premièrement : Je n'ai absolument rien ressenti pour le Joker, pour Barbara ou pour Gordon. Je veux dire, dans le livre, tu trembles avec Gordon quand il est aux mains du Joker, tu t'inquiètes pour Barbara quand tu la vois dans son lit d'hôpital, et t'as même un peu de pitié pour le Joker à travers son flashback ou le ending. Pas une seule putain d'émotion durant tout le film, on enchaine les différents plans du coq à l'âne, sans le temps de respirer. On subit les changements de décors, les apparitions de personnages inutiles, les rallonges inutiles (les combats avec les monstres du Joker, le procès de Batman avec Gordon et le Joker) bref ...
Mais non. Rassurez-vous, la Warner nous a fait un beau "Fallout 76". Beaucoup d'annonces pour du creux. Car c'est vrai. On nous a fait bavé avec cette adaptation en film, et tout ça pour quoi ? Pour du gâchis. Une heure top chrono de la profanation du comics d'Alan Moore et de Brian Bolland. C'est à cause de ce genre de conneries que le public est induit en erreur, et que le message véritable des auteurs / dessinateurs, change du tout au tout.
Car parlons-en de Killing Joke. Pour Alan Moore, c'était pour lui, ainsi que pour Bolland, le moyen non seulement de faire disparaitre Barbara Gordon pour de bon, mais aussi pour donner une histoire dans laquelle le Joker a une probable origine, et une fin dans laquelle on peut avoir des doutes sur les actes de Batman. Tue-t'il le Joker ? Le laisse-t'il vivre ? On peut se poser des questions. En passant, oui, vous avez bien lu : Alan Moore voulait faire disparaitre Barbara Gordon pour de bon dans son histoire.
Mais alors le pompon, c'est quand le public français a apprit que c'était le directeur de la Warner France qui a fait la voix en VF du Joker pour la sortie de Killing Joke ... Mais sérieux quoi. Pierre Hatet était encore disponible, ainsi que celui qui double le Joker d'Arkham Origins, ou encore la voix d'Heath Ledger. Non, le plus intéressant, ça a été de prendre un mec totalement lambda avec la voix d'une huitre insipide.
Je m'attendais à un truc qui ne pouvait pas être raté. Mais même ça, ils l'ont foiré. Sauf en VO, car Hamill a fait un boulot génial : Le monologue du Joker quand Batman entre dans le manège aux miroirs. En français, on t'expédie ça en deux-deux, histoire de bien torcher l'histoire, sans émotions, sans implications. La VF est une putain d'abomination.
J'attendais beaucoup de ce film, mais hélas, les producteurs n'ont pas été à la hauteur, et clairement, c'était une heure de ma vie où je me suis fait clairement chier.
Vous voulez vraiment être immergés dans cette histoire ? Lisez le livre. Et en prime, vous aurez les explications de Bolland sur son travail et ses impressions.