Wayne Entreprises - 9h30

Cela aurait pût être une merveilleuse journée ensoleillée, mais à Gotham, la pluie s'invite toujours, et qu'importe le temps, les mauvaises nouvelles y restent légion. Mais aujourd'hui, peut-être que les choses peuvent changer. Après tout, il y'avait bien de quoi espérer. C'était LE grand jour. Le jour où tout Gotham pourrait à nouveau espérer, où Gotham City pourrait croire aux miracles. Tel le messie tant attendu, le jour de gloire était arrivé. Une conférence de presse, improvisée, rapide. Quelque chose d'organisé de manière assez rapide. Il le fallait, après tout, l'homme avait tellement fait coulé d'encre dans les journaux, et il était temps de redonner un peu d'espoir à cette ville après tout. Les crétins, s'ils savaient. Cela avait pris beaucoup de temps pour organiser ce travail. Un vrai travail de chirurgie sur soit. De nombreuses opérations, beaucoup de morphine, et surtout, beaucoup de temps à réaliser ce travail. Ce matin-là, Silence avait décidé qu'il était temps, qu'il était temps que Bruce Wayne revienne à la vie. Donc ce matin-là, devant Wayne Entreprises, quelqu'un avait lancé plusieurs appels anonymes aux journalistes de la ville, leur intimant de venir devant l'entreprise familiale. La tension était palpable, et pour tout dire, plus les minutes passaient, plus les journalistes croyaient à un canular, quelque chose de dégueulasse qu'on leur a fait, une espèce de lapin. Mais c'est au bout d'une dizaine de minutes, que les choses changèrent. Une voiture arriva, une limousine, et lorsqu'elle s'arrêta, c'est un Bruce Wayne de retour à Gotham City qui était là. Beaucoup n'y croyaient pas. Médusés, stupéfiés, horrifiés de surprise, c'était bien la chose qui paraissait le plus improbable.

"Bonjour à vous, Gotham !"

L'air fatigué, radieux, et apaisé, comme s'il sortait d'un mauvais rêve qui lui avait perturbé un sommeil de plomb. Bruce Wayne, du moins, son visage, était en train d'apparaitre devant tous ces journalistes rassemblés. Intérieurement, Thomas Elliot en profitait largement. Il s'amusait. Il se faisait passer pour Bruce Wayne, son visage était bel et bien celui du regretté milliardaire, tué dans un accident d'avion. Une jolie petite histoire qui viendrait confirmer tout cela. Quelques échantillons de sang de Wayne, volés dans certaines réserves de sang que Thomas avait récupéré, et bien sûr, il pourrait en profiter, histoire de légitimer son accession à la fortune des Wayne. Un maigre sourire apparut sur son visage, tandis qu'il descendait de voiture. Les reporters eurent la bonne idée de se rapprocher, le plus possible de l'homme de la situation. Tous attendaient des nouvelles, tous avaient des questions, des tas de questions. Qu'est-ce qu'il leur fallait ? Juste une belle petite histoire. Rien de plus gentil que ça. Vous ne pensiez pas que Thomas Elliot n'allait pas profiter de la mort de son ancien meilleur ami d'enfance pour s'en prendre à lui et à toute sa foutue famille d'adoptés et de gamins des rues ?

"Je suis désolé de vous apprendre que les nouvelles de ma mort sont un peu exagérées. Je tenais à rassurer la ville de Gotham City que je suis bel et bien vivant, et que je me porte comme un charme."

Un grand sourire pour les photos, pour les caméras, histoire de paraitre comme toujours, le beau gosse des soirées mondaines. Bruce Wayne, de retour à Gotham. Quelques cicatrices visibles sur son visage, mais ça, on expliquera que c'est dû à l'accident. Une cocasserie, dira-t'on. Une canne dans la main pour le moment factice de la soirée, pour ajouter du crédit à son histoire, Thomas-Bruce s'avance alors vers les quelques caméras dispersées, et les journalistes qui tendaient leurs magnétos pour enregistrer les nouvelles de dernière minute. Alors là, ça en coupait l'herbe sous le pied de pas mal. La ruse était finaude, parfaitement ficelée, il avait eu besoin de prendre du bon temps pour trouver une bonne histoire. Une histoire de survie en pleine nature, et surtout quelque chose de plus ... Fantaisiste, comme Bruce Wayne savait le faire.

"J'ai eu la chance de me sortir de l'avion à temps, cependant, perdu dans les montagnes Miagani, j'ai dû revenir à Gotham City à pied. Blessé à la jambe, j'ai dû apprendre à me servir de quelques capacités dues à l'instinct pour subvenir à mes besoins. Mais rassurez-vous, je suis de retour, et je compte bien aider cette ville, comme toujours. En tout cas, si je peux me permettre, cette communion avec la nature m'a offert une expérience unique !"

Un maigre rire tandis que je m'avance vers Wayne Entreprises. Le début de mon plan allait commencer : La ruine de l'empire des Wayne. Thomas Elliot allait faire en sorte de dépenser l'argent de la famille Wayne, pour son seul et unique plaisir. Ruiner ce foutu play-boy de Bruce lui permettra de se venger. Et quand l'argent sera tari : Batman sera dans l'incapacité de se doter des meilleures technologies, et par la suite, il pourrait enfin terminer le travail en éliminant Kyle, Grayson et tous les autres pitres de la bat-famille. Ce sera un carnage sans nom. Ce sera un massacre. Peut-être même qu'il commencera par Alfred. Deux balles dans le crâne, ce serait amplement mérité. Silence estimait dommage qu'il ne puisse pas s'en prendre aux propres parents de Bruce, déjà décédés. Dommage, ce serait un prêté pour un rendu. En attendant, alors qu'il s'avançait vers la porte d'entrée de l'entreprise, Wayne eut une dernière déclaration.

"Sachez que j'ai appris quelque chose. Cette ville a besoin de moi, elle a besoin de Bruce Wayne, et je compte dépenser sans compter, pour ouvrir des usines et pour relancer la croissance dans cette ville. Il est temps de rendre, après que cette ville m'ait tout donné."

Pauvre Bruce, ta ruine sera violente. Thomas Elliot imaginait déjà la tête de ces imbéciles, qui allaient sûrement lui tomber dessus incessamment sous peu. S'avançant vers les ascenseurs, il allait entrer dans son propre bureau. Après tout, il était chez lui, maintenant. Adieu Thomas Elliot, bonjour Bruce Wayne, le joyeux débonnaire. Et quand tu seras ruiné, Wayne, ton nom sera effacé de Gotham à tout jamais.