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| Dur dur d'être un bébé justicier - Solo - Décembre 2016 | |
| Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Dur dur d'être un bébé justicier - Solo - Décembre 2016 Mar 5 Jan 2021 - 5:18 | |
| La vie d’étudiante. Une période charnière de la vie. J’y apprenais à être pleinement indépendante, bien plus que je ne l’étais plus qu’avec mes hippies de parents, ces gros libertaires technophobes. Dire que j’ai dû être livreuse de journaux pendant deux étés consécutifs pour me payer mon premier Mac et tirer par moins de sept rallonges du garage des voisins à ma chambre pour le faire fonctionner. Car mes gros loosers de géniteurs refusaient d’être dépendant des énergies fossiles. Je découvrais la joie incommensurable de vivre à mon rythme, de subvenir à mes propres besoin, d’être en galère de thune. En gros c’était comme la vie d’adulte mais avec l’esprit d’une adolescente. Autant dire que c’était une galère monstrueuse, et ce chaque jour.
J’avais un job, celui de dogsitter chez les Wayne. Ca payait pas de mine, s’occuper d’un molosse énorme plusieurs fois par semaine. Le faire promener, un brin d’exercice, dans les bois. Trois fois rien pour un salaire de fou furieux. Qu’est-ce que j’adorais bosser pour eux… Un super salaire pour pas beaucoup d’effort. Le meilleur c’était de me poser aux pieds d’un arbre et laisser Titus se défouler dans une clairière pendant que je faisais un peu mes devoirs ou lisais une Bande dessinée. Sauf que maintenant le marmot de Monsieur Wayne est de retour. Il est genre totalement égocentré, pire qu’une princesse. Son manoir, son chien, son majordome, son paquet d’Oréo. Sans rire on dirait une mouette du film Némo à tout le temps dire à moi. Une fois je l’ai imité tant sur son ton puis ensuite je lui ai fait la nique en imitant la mouette « à moi, à moi, à moi ». Je crois que ça l’a choqué. Il avait soulevé un sourcil lourd d’interrogation et est parti dans la pièce à côté après avoir essayé une petite punchline mesquine, un vrai enfant. La victoire en valait le coup, je suis passée pour la dernière des idiotes mais j’ai eu SES Oréos. Ils avaient un goût, celui de la victoire.
Quoiqu’il en soit, ce gremlins de seize ans est de retour. Et je suis moins appelée. Il faut donc trouver une solution et malheureusement elle s’appelait Big Belly Burger. L’antre des lipides saturés et de la malbouffe. Bon, d’accord, c’est l’hôpital qui se fout de la charité puisqu’en ma qualité d’étudiante et de nerd je suis une habituée de ce genre d’établissement et mon corps avait besoin de son apport régulier en cochonneries industrielles, de la même manière qu’un junkie réclamait sa dose d’héro. Ma vie étudiante et mon budget en avait besoin, de cet argent. De fait il fallait mettre un peu au placard mes quelques précédentes actions contestataires envers cette enseigne. Le fait qu’ils m’aient recruté indique une chose : Les caméras n’avaient pas pu capter mon visage la fois où avec des amis on avait collé des affiches assassines sur la provenance douteuse de leur viande et sur le harcèlement moral que les managers faisaient sur les employés subalternes.
Mais je m’égare et je divague. Car aujourd’hui c’était mon premier jour là-bas. Le premier d’une longue, très longue, série. Je n’ai sûrement pas hâte de rentrer dans ma chambre étudiante toute puante de graillon de la tête aux pieds. Mais il faut… Mon abonnement à WoW en dépend. Pardon, mon loyer et mon frigo en dépendent.
Dernière édition par Carrie Kelley le Mar 5 Jan 2021 - 7:30, édité 2 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Dur dur d'être un bébé justicier - Solo - Décembre 2016 Mar 5 Jan 2021 - 5:58 | |
| J’étais sur la route de ce nouvel emploi, pleine de motivation et avec la conviction profonde que je pourrais faire carrière et évoluer dans cette boîte jusqu’au poste si convoité et désiré de Manager. En moi l’intégralité de leurs spots publicitaires de recrutement résonnaient encore avec un écho des plus convaincants. Grâce à B.B.B cette multinationale à dimension familiale, ne vous moquez pas c’est eux qui l’affirment, j’allais réussir à m’épanouir pleinement et trouver dans la cuisson puante des frites, les bips sonores anxiogènes, toute le lite motif nécessaire pour que le fast-food devienne La seule et L’unique ambition dans ma vie. Après tout, je ne faisais pas des études pour devenir ingénieure en robotique pour rien. Ces années d’études, ces presque deux cents mille dollars de dette, c’était bel et bien pour finir ébouillanteuse de pommes de terres professionnelle ou caissière au Walmart.
En vérité, même moi je ne me croyais pas dans ces pensées caricaturales. Dans les faits je me suis levée du mauvais pied et j’avais embarqué, sans doute par acquis de conscience depuis Goth-A mon costume de WatchGirl, avec mes affaires pour le boulot. J’allais arriver à l’heure, même si je marchais à reculons pour y arriver. Ça, J’étais prête à le jurer ! Qu’on me tranche la gorge si jamais c’était faux ! Même dans le métro, je n’avais pas rêvé une seule seconde la possibilité qu’un mec décide de devenir de la viande hachée en se jetant sous la rame.
Du coup, plus tard, lorsque j’avais vu cette affichette d’un petit chien, un caniche hideux, perdu avec une récompense de cinq cent dollars à la clef. Vous me connaissez, je n’ai écouté que mon courage ! Je suis allée dans une ruelle pour me changer en WatchGirl et faire de cette affaire une quête personnelle, c’était désormais mon arc narratif ! Imaginer cette pauvre dame dévastée par la perte de son fidèle compagnon me brisait le cœur et faisait vibrer en moi le désir de lui venir en aide, coûte que coûte. Et aussi la promesse de récompense qui me permettrait de payer aisément deux mois de loyer et d’abonnement.
Toutefois, alors que je terminais d’enfiler ma superbe tenue, je percevais des cris dans la ruelle où j’étais. Bon, en vérité j’étais juste à côté, entre deux bennes à ordures qui empestaient la nourriture chinoise. Un homme, l’agresseur, était en train d’insulter une femme et lui sommait de lui livrer son sac à main. La femme, la victime, appelait à l’aide et essayait de se débattre. Cette fois ci, c’était pour de vrai, une vraie agression, une authentique intervention. J’étais si… terrorisée que je n’osais pas avancer. C’était subitement autre chose qu’emmerder Brad ou coller des affiches contestataires. Là j’allais mettre ma vie en jeu face à un gars qui était dangereusement armé d’un cran d’arrêt. J’allais rester cachée jusqu’à ce que ça se calme lorsque téléphone s’est décidé de me trahir. La sonnerie d’un sms, de Stéphanie, retentissait dans la ruelle. Le pire c’était qu’il s’agissait d’un petit jingle héroïque. D’une part ma cachette lâche était découverte. De l’autre, avec cette musique, il fallait que j’agisse en véritable justicière ! |
| | | Invité | Sujet: Re: Dur dur d'être un bébé justicier - Solo - Décembre 2016 Jeu 21 Jan 2021 - 4:04 | |
| L'agresseur avait balancé un qui va là des plus retentissant et menaçant. Relâchant brièvement la femme qui tombait au sol dans un couinement de jouet en plastique. Moi, masquée, encapuchonnée de mon hoodie rouge pétant, mes protections de paintball, et mon harnais noir acheté dans un surplus militaire, on était prêt. Je sortais ma cachette, tout en potassant une punchline héroïque, les poings sur les hanches !
"Dis moi, ta mère t'as jamais appris qu'il ne fallait pas brutaliser les femmes ?" C'était encore plus nul qu'accoutumé, je crois que Spectre se frapperait le front de désespoir. Il va falloir vraiment qu'elle me donne des cours à l'avenir ! Mais au moins il était cassé, il ne disait rien. J'avais fais mouche, malgré tout. Il avait l'air totalement paumé et interrogatif, les fils dans sa caboche vide devaient essayer de se toucher. Mais malheureusement je me trompais lourdement. Il avait de la répartie le bougre car sans hésiter il m'avait demandé se que c'était que ce bordel et si on trouvait les costumes de justiciers dans les paquets de céréales.
C'était bien envoyé. Il avait repris l'initiative et me menaçait de son cran d'arrêt. Ce premier criminel allait être plus difficile que prévu, ou pas. Alors qu'il fonçait sur moi, avec la ferme intention de me faire taire et terminer son méfait, je sortais mon spray au poivre spécial pour lui asperger copieusement le visage. Le cris perçant qu'il poussait et sa peau virant au rouge étaient pour moi la certitude que cette nouvelle recette, élaborée en cour de chimie, était une franche réussite. Mademoiselle Broswell, ma professeur, allait être heureuse de ce test de terrain en condition réelle. Mais je ne devait pas me laisser déconcentrer. D'un geste magistral de la jambe j'envoyais un coup de genou directement dans les parties intimes de ce malfrat à la petite semaine. C'était bas, mais au grands maux les grands remèdes. Le visage rougis et boursoufflé par le spray au poivre, le coup de castra effectué, il n'y avait plus qu'à lui passer les serflex aux poignés.
Je me retournais alors victorieuse vers la demoiselle en détresse prête à lui faire un superbe sourire triomphateur, mais malheureusement elle n'était plus là. Je finissais par soupirer et par appeler le 911 pour venir cueillir ce malotru en leur donnant les coordonnées exactes de ma position. Une fois cela fait, je me tournais vers lui. "La police arrive. Et surtout n'oublie pas que c'est Watchgirl qui t'as mise derrière les barreaux." Je regardais l'heure à ma montre avant de me sentir défaillir. J'étais en retard pour le boulot ! Sans tarder je filais droit vers une cachette pour me changer et courir comme si les fouets du capitalisme étaient à mes trousses jusqu'au Big Belly Burger. Pour, au final, me faire virer avant même ma prise de poste…
Dur dur d'être une future justicière. |
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