Quelques jours après son retour à la vie, le Joker avait repris du poil de la bête. Mais il devait d'abord manoeuvrer de telle sorte à rester dans les ombres. Il fallait rester caché, le temps de préparer les dernières ressources pour le prochain combat. Méthodique, le Joker avait d'abord envie de revenir à ses bases. De revenir à quelque chose de plus ... Jokeresque. La toxine avait été une réelle réussite. Alors que la ville sombrait dans la terreur et dans la paranoïa à cause des poissons du Joker, ce-dernier avait préparé en secret, un autre acte des plus sordides qu'il comptait répandre désormais dans la nourriture des Gothamites. Il avait déjà échoué, autrefois, à empoisonner l'eau de Gotham City, mais cette fois, les poissons avaient trinqué, et même si certains des politiciens choisis par le Joker avaient été contaminés, certains d'entre eux ne montrait aucun signe du terrible rictus du clown, non, tout cela n'était que le premier produit d'un autre qui s'ajoutait. Le but était simple : Contaminer certaines denrées alimentaires, sournoisement, sans que cela ne s'ébruite, après, on révèle l'affaire et les premiers cas se font entendre, et enfin, dernière trouvaille, on déclenche un gaz dans tout cas, via dirigeable, qui achèvera ceux qui auront ingérer le poisson du Joker. Les premiers essais du Joker sur les poissons ne s'étaient pas vus au premier coup, à vrai dire, de nombreux poissons avaient put être distribués dans la population, sournoisement, et le jour final, lorsque le gaz se répandra, le deuxième composé entrera en action. Les victimes éclateront de rire jusqu'à ce que l'air ne passe plus, jusqu'à l'étouffement et enfin, la mort avec un rictus démoniaque. Une mort sadique et ironique. Gotham City sera libérée de ses politiciens véreux et l'anarchie et le chaos pourront enfin descendre dans les rues. Alors que le Joker supervisait ses dernières opérations dans un des nombreux hangars de l'Oceanside Aquarium, une petite troupe de huit gars du Joker pénétra dans un des entrepôts où étaient stockés les cargaisons de poissons Joker. Une belle petite bande de mecs trouvés dans les bas-fonds de la ville, le My Aliby, ou encore dans les Narrows. Le Joker avait demandé à une certaine "Black", une espèce de catcheuse dans les arènes régies par les mafieux de Gotham, de lui fournir les meilleurs lutteurs au corps-à-corps qu'on pouvait trouver dans les clans de la Pègre. Un certain "Tom le rouge", un irlandais, semblait mener la petite troupe de joyeux lurons costumés en clowns.

Tom le Rouge : "Ok, les flics reviendront demain pour confisquer tout ça. On a ordre de prendre ces cargaisons et de les convoyer jusqu'aux usines de ravitaillement de Gotham. Là-bas, on les mêlent à la bouffe ordinaire et tout ça se répand."

Bill : "Mais ... Ma maman mange des poissons de Gotham, elle adore ça."

Tom le Rouge : "T'inquiète, le Joker aura pensé à tout. Ta mère survivra, il est pas si horrible que ça."

Antoine : "Il parait qu'il a fait avalé un poisson entier à Spider, et il est devenu raide."

Tom le Rouge : "Spider était un con, il faut toujours mâcher avant d'avaler tout entier."

Terrence : "Il parait que le Joker attend de la visite."

Tom le Rouge : "Si tu tiens à ta peau, ferme-là."

Tous rirent à cette dernière remarque. C'est dans cette allégresse des plus funèbres que s'employèrent la petite troupe à charger les caisses de poissons dans le camion qui venait de faire une marche arrière pour stocker les caisses à l'arrière. Soudain, un bruit d'ascenseur se fit entendre, un peu plus loin, un monte-charges plus précisément. Le battant de la porte s'ouvrit et un être apparut. Sa peau était blanche, ses cheveux verts et son grand sourire déformé était d'un rouge sanguinolent. Vêtu de ses vêtements violets habituels, le Joker parut alors sur la scène de cet entrepôt. Il semblait différent de la dernière fois. Il semblait plus ... Sérieux. Plus amoché par les combats que prévu. Touchant des doigts ses poissons, le Joker examinait la fraicheur de ses produits.

"Tout se passe bien j'espère. J'ai hâte que nos petits Gothamites goutent mes délicieux poissons Joker. Naturellement faibles en cholestérol, on peut se faire un sacré coup de fric hein ? Oooh regardez-moi ces merveilles, on dirait moi ! Mais c'est moi ?! HAHAHAHAHA."

Son rire retentit dans le grand hangar malgré la douleur que lui procurait le fait de rire, les hommes de mains firent mine de rire avec leur patron tandis qu'ils terminaient leur travail. Tout se passait bien, vraiment trop bien, pour être honnête. L'orage commençait à retentir dans le ciel. Le vacarme tonnait et tout cela rendait cette soirée irréelle, dans l'esprit du Joker, il s'imaginait bon nombre de choses. Un éclair touchant un de ses poissons et voila poisson-einstein qui nage sur ses nageoires ! Cette pensée le fit rire tandis qu'il tenait un poisson dans son gant, souriant, et patientant que l'opération réussisse.

"Pressons, messieurs. Nous sommes en retard sur l'horaire."

Dit-il en sortant une montre de gousset qu'il regarda pendant quelques instants. Oui, quelque chose avait changé en la personne du Joker. Comme s'il semblait un peu plus âgé, comme s'il avait été amoché, détruit par une énième lutte. Les effets de son dernier combat face aux justiciers au carnaval des frères Bonus ? Ou bien ce retour à la vie qui l'avait transformé ? Qui sait ? Qui peut prétendre ce qui s'est réellement passé. Rangeant sa montre de gousset dans sa chemise intérieure, il se tenait sur sa canne-épée piégée, observant avec une certaine assiduité les choses qui allaient commencer à sévir dans sa ville. Après tout, il avait aussi une invitée ce soir, et il comptait bien ne pas la décevoir.

C'est dingue non ? Pourquoi les gens ne voient-ils pas quand quelqu'un essaie d'égayer leurs ternes et tristes vies ? Le Joker, lui, faisait toujours tout pour amusant petits et grands, même si ça finissait généralement très mal. Mais au moins on s'éclatait, et quelques jours après sa reprise avec la tendre et douce Punchline, ainsi que son retour à la vie qui fut des plus ... Pénibles. Le Joker avait eu une nouvelle lubie, quelque chose qu'il avait vraiment envie de faire, quelque chose qu'il avait envie de réaliser pour amuser son cher et tendre Némésis. N'y a rien t'il de mieux qu'un poisson qui rie ? C'est vrai non ? Ce n'est pas si désagréable à observer, généralement, le poisson, c'était qu'une petite chose qui n'attendait que d'être pêché et au final, elle se révélait bien plus intéressante que prévue. La toxine marche sur les poissons, et c'est avec un grand sourire que le Prince des Clowns s'était empressé de tester sa dernière invention sur les poissons de l'Oceanside Aquarium. Théoriquement, il était fermé, pour rénovations, mais les poissons étaient nourris par l'équipe qui s'en chargeait. On va dire "étaient" car malheureusement, les gentils idiots de l'aquarium sont tous morts de rire, littéralement. Le Joker avait investi les lieux, quittant le canarval des frères Bonus pour éviter d'être trop repérable. Après avoir terminé en quelques heures sa toxine, le Joker l'avait testée sur les poissons, histoire de voir s'ils avaient son fabuleux et magnifique visage. Et ça avait marché, maintenant, il ne restait plus qu'à la tester sur les poissons de la baie de Gotham City. Mais il fallait quelque chose de plus, quelque chose de plus amusant à faire, car c'était bien beau d'en faire beaucoup, il fallait aussi faire mieux et encore plus détonnant. Le Joker avait quelques idées à ce sujet, et cela le faisait beaucoup rire, intérieurement. Il devait pas être loin de vingt-trois heures, quand le Joker fut averti par une petite alarme pétante qui résonna dans la cabine où il s'était terré. Les éclairages étaient au minimum et le Joker lui, avait repéré à peu près l'endroit où il avait versé sa solution dans les cuves de poissons. Le rendez-vous avait été fixé, et avec une professionnelle de l'assassinat qui souhaitait vraiment implanter sa présence dans Gotham City. Le Joker ne se rappelait plus quand il l'avait employé pour la dernière fois, tout cela remontait à loin, très loin, et il s'en torchait avec des ballons pour tout dire, mais elle avait des talents, des talents non négociables, et qui allaient très certainement l'amuser pour la suite des évènements. Elle était là, prêt du bassin des poissons. Attendant le rendez-vous, le Joker, derrière lui, dans l'obscurité, appuya sur une télécommande et l'éclairage arriva, l'aquarium fut enfin ébloui, une petite musique en sortit. C'était Camptown Races, un des chants que l'on avait chanté durant la guerre de sécession, et qu'on avait retransformé en comptine "Dooda Doo", une musique entrainante et terriblement yankee, mais le Joker l'appréciait. Tandis qu'il se retourna pour mieux l'accueillir, son sourire, lui, ne vint toujours pas. Toujours pas.

"Ha. Je croyais que tu ne viendrais pas. Je pensais que tu avais quitté Gotham City la queue entre les jambes."

Le Joker était-il déçu ? Pas vraiment non, mais il se doutait bien qu'elle portait un costume pour éviter qu'on ne la repère. Après tout, elle avait quand même une tête que l'on pourrait reconnaitre, elle avait fait quelques coups avec quelques criminels. Amusante cette petite comparaison, elle portait un costume de personne normale, un costume, alors que dans la vraie réalité, elle portait un vrai costume de super-méchante et tout. C'était bien là une belle ironie, et le Joker aurait préféré la voir telle qu'elle était vraiment, une monstrueuse tueuse qui aimait bien tuer, qui aimait bien infliger la douleur. Le Joker aussi tuait, mais il fallait que ce soit drôle. Des farces et attrapes en guise de jeux mortels et son venin Smilex était un des poisons les plus dangereux et un des plus sadiques qui soit. Soit on mourrait d'asphyxie à force de rire comme un dérangé, soit on mourrait à cause du poison dans les veines, celui qui vous dévorait le corps et qui vous offrait pourtant un magnifique et agréable sourire sur le coin de la figure. Ha !

"Pourquoi se presser, ma chère ? Nous pourrions en discuter ensemble. Autour d'un diner. J'ai quelques plans qui pourraient t'intéresser."

La chose la plus étrange était qu'il n'arborait plus du tout ce sourire. Il avait un visage renfrogné, comme si quelque chose avait changé en lui, comme si quelque chose avait été irrémédiable en lui. S'approchant de la cuve à poissons, qui souriaient tous, et semblaient continuer à vivre paisiblement, le Joker appréciait la beauté de ces sourires, il appréciait la beauté de ces poissons rigolards, et il comptait bien faire en sorte que tout soit des plus amusants pour la ville, oh bien sûr, elle saurait très bientôt ce qui allait lui tomber sur le coin de la gueule, et ça, ça allait faire très mal. Ce qui était amusant avec les poissons, c'est qu'ils tenaient bien face au poison Joker. Néanmoins, le Joker avait un peu dilué son Smilex mais ça restait fort quand même. Les poissons étaient toujours vivants, toujours biens actifs. Peut-être que les poissons avaient une sorte de système d'auto-défense au venin ? Peut-être, en tout cas, le Joker, lui, savait qu'il allait en faire une étude un peu plus poussée et un peu plus folle, en tout cas, pour le moment, il y'avait fort à faire, et il y'avait une invitée de marque, enfin ... De marque, non, elle était salement déguisée, et c'était presque un affront pour le Joker, quand on traite avec lui d'ailleurs. Vêtue comme ça, le Joker pourrait très bien la balancer dans l'enclos aux requins, et rien que pour voir ce que donnerait une anguille d'eau face au plus grand prédateur de toute vie maritime. C'était une idée. Passant devant l'enclos des requins, ceux-ci arboraient un sacré sourire. Le venin avait été très concentré dans cette partie de l'aquarium. Une bonne, une très bonne idée.

"Pour cette prochaine partie de mes plans, j'envisage les choses en grand, et je pense que j'ai quelque chose qui pourrait être dans tes cordes."

Vous savez ce qui est dingue dans cette ville ? C'est qu'il faut toujours quelqu'un pour mettre son vilain gros nez dans les affaires des autres ! Dingue ! Vraiment ! Pour tout dire, le Joker n'en était pas à ses coups d'essais, pour tout dire, il avait déjà planifié d'autres endroits possibles pour orchestrer ses prochains crimes. Mine de rien, il fallait tout de même se fier aux bons vieux tours amusants, les vieilles blagues, ça marchait toujours. Par contre, les tours actuels, il fallait un certain doigté pour pouvoir continuer à les faire. Ce n'était pas évident, mais on s'amusait comme on peut pour faire rire le public. Le Joker observa attentivement que le fait que la jeune fille ait un léger ressenti envers Punchline, normal après tout. Le Joker s'entourait toujours des pires détraqués et la jalousie faisait que les choses s'envenimaient dans les relations. Le Joker s'en moquait : Punchline faisait son travail de sape, et c'était ce que le Clown lui avait ordonné. En attendant, les choses étaient à faire. Alors qu'elle s'en prenait à un des hommes du Joker, en lui plantant le couteau droit dans la poitrine, le Joker ne pût s'empêcher de rire. D'un grand éclat de rire.

"Haha. Heh Heh Heh. Voila ce qui s'appelle trancher dans le vif ... HAHAHAHAHAHAHAHA."

Il éclata de rire, d'un rire noir et sombre, mais les larmes lui venaient aux yeux. Le retour à la vie l'avait transformé. Le rire devenait douleur. Il devenait source de douleur quand il riait. Cela changeait des maladies, et des grippes diverses que l'on pouvait avoir quand on vivait à Arkham par exemple. Dans l'asile d'Arkham, c'était fréquent, on attrapait souvent froid, entre ça et le fait de se balader presque à poil le cul par terre, oui, le Joker l'avait fait, et il avait même repeint, une fois, la cantine d'Arkham avec ses propres excréments, ce qui lui a valu de faire le tour de l'île à poil, sous la surveillance des gardiens. Quelle belle blague, et ce fut aussi une sacrée belle occasion de montrer les fesses toutes blanches du prince du Rire à toute la populace de l'asile. Aaaah souvenirs, mais après, quelle belle grippe ! Le Joker n'aimait pas ce genre de petites bestioles, à vrai dire, c'était pas vraiment le style de la maison d'apprécier ces trucs-là. Nan, ça vous collait au lit, ça vous emmerdait et vous passiez des journées à attendre au lit. Nan, vraiment, c'était d'un sinistre, mais ça enlevait aussi par ailleurs, la terrible blague que le Joker avait réservé. Il s'essuyait les yeux embués par les larmes de douleur. Un rire noir, sombre.

"Laisse-moi te dire un petit secret à propos de moi-même. Cela fait très mal de rire."

Une petite allusion au destin qui pouvait être diablement cynique par moment. Bien sûr, le Joker se serait fait une joie immense de tuer quelqu'un, comme ça, pour le rire, du moment que ça pouvait être marrant. Mais au final, cette femelle, avec ses délires et ses talents, elle pouvait être amusante, elle pouvait apporter une "touche" de folie à ce monde sans cesse en reconstruction. Qui sait ? On pouvait peut-être faire quelque chose d'elle. Le Joker passe son bras autour de la jeune femme, effaçant son sourire et cachant ses dents, un grand sourire qui se dissipa bien vite. Bien sûr, il ne la tuera pas, pas encore, pas maintenant, y'avait encore de drôles de choses à faire avec elle. On pouvait dessiner des poneys, ou manger du chocolat et puis ensuite, sur un coup de tête, on pouvait lui ouvrir la tête et remplir sa boite crânienne de barbe à papa. Tiens, ça c'était une idée à garder pour plus tard. Une idée de plus dans le bric à brac infernal qu'on appelait le cerveau du Joker. Un endroit pas pour les enfants, loin de là. Il avait changé. Oui, la mort en avait fait quelqu'un de plus ... Sombre. Mais il ne réagissait pas, il rongeait son frein et écouta le petit sermon de la jeune femme. Il bouillonnait à l'intérieur ? Difficile à dire. Il sentait peut-être quelques gonds se déverrouiller ? Sûrement. Quelque chose commençait à revenir en lui. Quelque chose ... Quelque chose ... Quelque chose de drôle.

"J'ai besoin de toi pour un travail. Un travail qui sera certainement plus enrichissant et plus drôle que ce que tu prévoir, et que ce que je peux offrir. Harley et Punchline sont fortes, mais chacune d'elle a une faiblesse évidente qu'il faut casser."

Le Joker avait plusieurs personnalités, diverses et terriblement variées. Ce qui était pénible aussi, avec lui, c'est qu'il n'avait pas la mémoire des visages, enfin, ça c'était un peu autre chose car le Joker faisait parfois exprès d'oublier des visages qu'il avait vu. Il croyait en cette belle théorie que s'auto-donner un complexe d'Alzheimer lui permettrait de rencontrer énormément de nouvelles têtes. Après tout, le Joker, c'était ça : Ne pas s'attarder sur le passé, ne pas se fier aux vieilles relations de jadis, non non non, il ne fallait en aucun cas s'attarder sur ce genre de cas passéiste, le passé simple, ça n'existait pas de toutes façons. La seule chose à savoir, c'était que la folie était la seule maitresse de tout individu sensé.

"Mon projet à long terme, c'est ... Oh surprise. Toi. Ainsi qu'un bassin rempli de produits toxiques. Harley n'était qu'un brouillon, mais toi, je suis sûr que l'on pourrait pousser le vice un peu plus loin. Peut-être donner à Gotham City une nouvelle entité un peu plus folle. Une femme Joker ... Peut-être. Cela pourrait être drôle ne penses-tu pas ? Tu pourrais ... Rire à ma place ? Qui sait ... Ha."

Maintenant, revenons à la jeune fille. Elle avait de la carrure, trop de carrure pour être vraiment une alliée. Elle pourrait même détrôner le Joker ? Nan, quand même pas ! Le Joker était tout, sauf quelqu'un de vraiment prévisible. Le Joker pensait à la suite des évènements. Il pouvait y'avoir un second Joker, mais ce serait différent. Une créature monstrueuse qui pourrait en sortir et cette chère Angela pourrait être sa nouvelle créature de Frankenstein. Harley Quinn n'était qu'un brouillon qui avait malencontreusement échoué. Punchline, un test en continu qui s'avérait intéressant. La jeune fille semblait montrer des talents pour le meurtre et le massacre, mais elle manquait malheureusement d'un talent pour le jeu et pour le théâtre. Quant à Angela ... Difficile à cerner. Elle avait le sens du goût, elle avait le sens du jeu et de la mise en scène. Elle pourrait être une bonne suite au Joker. Qui sait ...

"Toc. Toc."

Les brimades, derrière la facette du Joker qui restait impassible. Sans sourire, sans rien. Il observait la jeune femme. Passablement calme, mais son sourire n'était toujours pas là. Mais le Joker réfléchissait, il imaginait beaucoup d'idées pour Angela, beaucoup et pourtant, il semblait qu'il manquait à la jeune femme, un petit quelque chose. Quelque chose qui pourrait lui permettre de devenir encore plus folle. Il cherchait ... Il cherchait une idée la concernant. Le Joker lui, en avait des idées, de monstrueuses idées, toutes aussi abjectes les unes que les autres. Bien sûr, lui ne voyait pas les choses comme les autres la voyaient. La mort de Batman devait être un évènement, quelque chose qui resterait dans les livres d'histoires, une tragédie grecque tout au plus. Vous savez ce qu'on dit des comédies ? Elles viennent le plus souvent des tragédies, nul doute que ce cher Batman en avait un carton plein à son actif. Le Joker pensait que Batman était défiguré, peut-être après tout ? Ou bien que Batman était un Superman échappé de la planète Chiroptère venu sur Terre pour violer nos hommes et tuer toutes nos femmes, ou bien était-ce l'inverse ?

"Qui est là ?"

Toujours imperturbable, il ne disait rien de plus. Il écoutait Angela railler ses choix. Il ne devait rien à personne, ni à quiconque, et que ce qu'il faisait, il le faisait pour le rire, et pour le fun. Rien de plus. Le Joker y avait réfléchit des centaines, des milliers de fois. Tout était tourné vers Batman, vers la façon de lui offrir la mort la plus scandaleuse, la plus folle, la plus tonitruante et la plus cinglée qui soit. Pour tout dire, le Joker hésitait entre de nombreuses formes de tortures mentales, allant de la perte de ses alliés, à la poussée dans la folie. Mais à chaque fois, il surpassait les limites avec une aisance folle et terriblement pénible à encaisser. Et à part critiquer, Angela, qu'avait-elle fait pour se démarquer ? Une bonne question, mais le Joker s'en fichait, il observait la jeune femme. Des idées monstrueuses le submergeaient tandis qu'il continuait d'écouter la jeune femme, sans rien dire de plus.

"L'incompétente et pénible vache."

Mais pourquoi elle faisait la critique de l'autobiographie au fait ? Et pourquoi elle était là déjà ? Au départ, cela partait d'un bon sentiment, le Joker voulait faire quelque chose pour elle, la transformer en quelque chose de mieux, mais son hostilité ... Ah. Cela se transformait lamentablement en prise de becs et cela pouvait énerver le Joker. Vraiment ... Ah oui, c'était un peu comme dans le diner de cons, on amène toujours un con pour l'écouter parler. En temps normal, on amène Croc, histoire de se sentir moins misérable, mais peut-être que la jeune fille pourrait être plus surprenante que Croc, et peut-être un peu plus utile ? L'avenir, on ne sait pas de quoi il est fait, autant le prendre avec un grand sourire. Mais ce sourire ne venait pas. Ainsi, ils voulaient savoir comment le Joker ferait ? Une bonne question. Même le Joker ne pourrait vraiment y répondre, du fait de l'idée qu'il refaisait ses plans à chaque seconde, à chaque minute, et à chaque heure de sa vie. C'était hasardeux et imprévu, mais il aimait ça. Toujours sans sourire, il continuait à parler, comme s'il essayait de dire quelque chose, mais quelque chose d’enfoui. De vraiment enfui ... Comme un réflexe d'auto-défense face aux crises et aux paroles de la jeune femme.

"L'incompétente et pénible vache qui ?"

Il se contenait, dans sa tête, ça se bousculait violemment. Il enchainait les pensées envers Angela, Batman, Batman, Angela. Et tout n'était que chaos. Comme un appel au plus profond de son esprit qui semblait vouloir ressurgir. Comme si quelque chose voulait sortir à nouveau. Quelque chose ... Les pensées du Joker étaient confuses mais une seule chose restait : L'envie de commettre des choses inavouables. C'était la théorie du Joker, rien de plus. Commettre le plus d'horreurs possibles tout en espérant faire tomber le Chevalier Noir de son piédestal d'honneur et de justice. Le forcer à trembler et à lâcher prise, le forcer à voir la réalité telle qu'elle est, sans espoir, sans rêve, sans rien. Que tout ce qui compte au final, c'est le sang, la mort et d'en rire. De ne se permettre aucun espoir, surtout dans cette ville comme Gotham City. L'imagination était vaste dans le prince du crime, il avait tellement d'idées, de nombreuses idées, aussi folles les unes que les autres. Mourir dans les bras du Batman dans l'espace par exemple, sans scaphandre, et sans rien, juste eux deux, morts pour de bons, enlacés dans le givre de l'espace. Conservés à jamais. C'était une idée amusante, il fallait la faire un jour !

"Meuh."

Toujours calme, et sans sourire. Il écoutait la jeune femme, mais quelque chose commençait à le tiquer, à l'énerver. Il commençait vraiment à s'énerver ... Le Joker était d'un naturel patient, il était aussi survolté, mais il aimait bien écouter ces grands projets que les super-criminels de Gotham City avaient toujours en réserve. Cela donnait une impression de ... Fantaisie que le Joker appréciait énormément. Pour tout dire, le Prince du Rire n'avait qu'une envie, trouver la perle rare pour accomplir un prochain méfait, et si malheureusement il ne trouvait pas celui qui serait essentiel pour son prochain plan ? Tant pis ... Au moins, il pourrait faire ça tout seul, comme un grand, avec ses dix doigts. Regardant patiemment la jeune femme qui se tenait près de lui, le Joker patiente, attendant de voir ce qui va se dire. Mais malheureusement ... Voila ce qui se passe.

"La ferme ... La ferme ... LA FERME !"

D'un geste rageur, le Joker envoya sa canne-épée valdinguer dans le couloir de l'aquarium. La colère le prenait, indubitablement, sèchement. La colère, la seule, l'unique. Il se relâchait, il venait d'être tiqué, piqué au vif. Un geste de colère qui fut salvateur, qui commençait à montrer que le Clown endormi venait de se réveiller.

L'idée d'avoir une nouvelle alliée enchantait le Joker, mais ce n'était pas seulement une question d'avoir du pouvoir et de l'influence, non, ça le Joker s'en foutait royalement. Mais il espérait que sur le long terme, celle-ci ne deviendrait pas quelqu'un qui gêne le Prince des Clowns. C'était probable. Elle semblait oublier une chose : Le Joker n'aimait pas partager l'estrade avec quelqu'un d'autre, mais le Joker, se sentait ... Bizarre ces derniers temps. Comme si quelque chose le poussait à prendre du recul sur pas mal de choses. Les différentes morts dans le Puits de Lazare n'avaient pas arrangé cet état, et il avait changé. Plus pragmatique, plus vicieux, et plus méticuleux dans ses gestes, dans ses pensées. Elle deviendrait une concurrente au Joker. Ou bien sa meilleure créature ? Qui sait ? En attendant, il réfléchissait. le Joker se passait les doigts sur la tempe, se massant le crâne et réfléchissant. Il fallait tuer dans l’œuf cette possibilité, la rabaisser ? Noooon, juste lui montrer qui était le patron, et qui était celui qui dirigeait cette ville, car après tout, Gotham n'était à personne, si ce n'est celui qui la défendait chaque nuit, le Batman. Le Joker se voyait comme un bouffon, du temps des chevaliers, il se voyait comme le témoin unique, le grand auteur de l'épopée du Batman. Et pour une épopée, il fallait de grands mythes. La mort, la passion, et bien sûr, un méchant de taille. Un sorcier, ou un clown démoniaque, ça pouvait faire très mythe, mais après tout, les mythes amusent les générations. Tout ça, c'était pour l'âme de Gotham City, rien de plus. Observant la jeune fille avec un grand intérêt, le Joker passa son bras autour d'elle.

"Je te laisse les commandes de ma prochaine opération. Je veux que tu m'éblouisses et on verra si tu tiens la route. Je te laisse ... Cette ... Unique chance. Ne me déçois pas."

Il faillit éclater de rire, à un moment, il a bien failli. Mais il se retint, il canalisait son rire pour le transformer en geste rageur. D'un geste, il tenta d'évacuer sa colère intérieure en se dirigeant vers la sortie de l'aquarium. Pour tout dire, ce qui énervait le Joker, c'était les gens qui faisaient tout pour détruire son propre amusement. Y'a rien de tel pour énerver un artiste. Voyez en le Joker un esthète, un homme qui veut créer de l'art, qui veut influencer cette belle ville et donner quelque chose de beau, de riant, à cette triste société. Légèrement dépité, il la regarda avec un visage assez fermé, assez dur, cachant sa déception ? Ou cachant une nouvelle intention encore plus sordide ? Sans rien dire de plus, le Joker reprit son chapeau avant de le mettre sur sa tête. Le Joker se dirige vers la sortie du bâtiment, intimant à Angela de le suivre. Là, ils se dirigent vers les quais d'Amusement Miles. La mer était bruyante, forte ce soir, plutôt monstrueuse, une légère tempête on dira. Sentant le vent dans ses cheveux, le Joker se sentait parfaitement bien. La pluie commençait doucement à tomber, calmement, proprement, comme si la pluie nettoyait l'odeur des cadavres et du sang répandus dans la ville. Chaque pluie passée, nouvelles atrocités. C'était un proverbe que le Joker aimait se répéter. L'occasion de faire toujours mieux à chaque fois, et de se démarquer des autres. Alors que le reste du gang était encore dans l'aquarium, le Joker et Angela se promenaient le long des quais. Toujours le bras autour du cou de la jeune fille, le Joker lui, pensait à sa dernière confrontation avec le Batman. Oh bien sûr, c'était à travers des barreaux, et on avait bien rit, alors qu'il était complètement paralysé. Néanmoins, on avait toujours le soin évident de se revoir, de se jauger et de s'apprécier. C'était de l'amour entre le Joker et Batman, un amour violent, mais un amour quand même. Revenant à Angela, le Joker se posait bon nombre de questions, tandis que la pluie commençait à tomber, avec le tonnerre qui retentit au loin.

"Je te laisse mes hommes à l'aquarium. Tu es la patronne. Et j'observerai avec attention ce que tu feras. Même quand je ne serai pas là, je t'observerai. Je saurais tout."

Entre Angela et le Joker, le jeu était-il vraiment terminé ? Peut-être que oui, peut-être que non. Elle avait énervé le Joker et quelque chose semblait se déverrouiller dans son esprit, quelque chose de cassé qui semblait revenir. Quelque chose de plus souriant. Et il était sur la bonne voie pour en guérir ? C'était une bonne question ... Le Joker avait vu ce qu'il voulait voir, mais généralement, il préférait aussi les finals explosifs ou saignants. Quelle serait la fin qu'elle avait prévu ? Bonne question. Mais savoir que le Joker comptait Angela dans ses rangs, c'était comme avoir un as dangereux et imprévisible dans son côté. Oui, Gormogon pouvait être une arme dangereuse si on l'utilisait très mal, et le Joker était tout, sauf quelqu'un de raisonnable. Oui, cela annonçait de biens mauvais augures pour la suite des choses. Dommage que Batman et ses alliés n'aient pas la chance de l'affronter pour le moment. Dommage pour eux. Revenant à la jeune fille, et loin des oreilles pouvant les écouter, le Joker reprit.

"Explique-moi ton idée."