De ce qu'elle savait, Eugenia, fille de Boris Volgin, a vécu sa petite enfance quelque part dans le quartier de Little Odessa à New Gotham. Elle n'avait pas été le fruit d'une relation heureuse et bien faite, ce qui était ironique quant à son prénom qui signifie "Bien née". Sa mère, une patiente de l'asile d'Arkham, internée pour dépression sévère, son père, un immigrant sibérien arrivé il y a peu qui travaillait en temps qu'infirmier et qui avait fait s'était intégré chez un cousin du gang Odessa.

Sa mère fut libérée de l'asile peu de temps après sa naissance. Sa petite fille lui avait rendu sa joie de vivre... ? Ce qui permit d'éclairer sur la nature exacte de la relation avec son père, c'est qu'elle ne chercha pas à le rejoindre et élever leur fille ensemble. Ceci rendit fou celui-ci qui, jouant sur la santé mentale de sa mère, parvint en obtenir la garde. Pauvre petite Eugenia n'avait conscience de ce qui lui arrivait.

Folle de rage et de désespoir de perdre sa fille, sentant qu'on la renverrait à Arkham, sa mère mit fin à ses jours, ou fut victime d'un accident ? ... Certains diraient qu'elle avait pris la foudre... ce que seuls ceux qui avaient accès à son dossier à l'asile pouvaient comprendre.

La petite Eugenia fut élevée par son père. Un homme dur, rustre, qui donnait l'impression qu'il regrettait de ne pas avoir eu de fils. La voyant préférer les sciences à l'optimisation du combat au corps-à-corps contre les ours, il la corrigeait, pour lui apprendre à devenir solide... avec les câbles de démarrage de sa Lada Niva. Il lui parlait en anglais avec un accent russe, son anglais étant très mauvais, car il aimait sa fille et voulait qu'elle s'intègre plus tard dans la société gothamite. Il n'en aurait jamais eu l'opportunité, et si elle grandissait dans ce quartier, elle n'apprendrait que des langues qu'elle connaissait déjà.

"Si tu veux un jour devenir fille bien, tu dois être comme Lada : forte et fiable, mais peu confortable. C'est pas grave si tu consommes beaucoup."

Il parlait d'alcool. Une fierté familiale, visiblement. Cela la marqua à vie. Elle devait travailler dur à l'école, se donner à fond au sport... elle avait ces opportunités-là. Son père la poussait à bout, à se dépasser... et si elle n'avançait pas, c'est qu'elle reculait.

Et pour avancer, il faut commencer par démarrer... d'où les câbles.

Alcoolique, son père n'était néanmoins pas inintelligent. Il faisait partie d'une branche importante du gang d'Odessa et faisait preuve d'un grand sens tactique et d'un certain charisme pour organiser des braquages, des enlèvements et rançons, ... et bien que sa carrure impressionnante l'avait affublé de surnoms effrayants qui impliquaient les mots "ours" et "Sibérie", c'était un homme intellectuel.

Bonne élève, elle eut l'opportunité de faire sa scolarité dans une école privée. Si ses notes n'étaient pas parfaites, alors elle en payait le prix. Sa compréhension de l'anglais était catastrophique et son père ne pouvait l'aider, ses enseignants en venaient même à douter de ses capacités à connecter avec les autres.

Ses lacunes se dissipèrent avec le temps, mais elle garda un léger accent encore maintenant qui s'accentue lorsqu'elle veut faire peur où lorsqu'elle a trop bu. Ce fut vers 12 ou 14 ans que son père comprit qu'elle avait hérité des pouvoirs de sa mère et qu'elle était une Homo Magi elle aussi. Une confiance en elle accrue, elle sauta deux classes d'affilée à cette période-là de sa vie.

Et ses pouvoirs pouvaient lui permettre d'entrer dans les bonnes grâces des grande pontes du gang, il fallait les utiliser. Elle assista son père quelques années plus tard à toutes sortes de malversations où elle montrait son intelligence, mais également son manque total de capacité à désobéir. Elle se fit rapidement un nom... "Jumper Cable Girl". Car ce qu'elle avait subi pour son éducation dans le garage de son père n'avait jamais été tabou. Ou "la main noire", ou "la grande brûlée".

La jeune femme tordait la foudre entre ses mains - se brûlant ce faisant - et la faisait tomber du ciel. Lorsqu'elle combattait à mains nues, une impulsion sur un muscle envoyait son assaillant valser sur plusieurs mètres, on lui inventait alors une force surhumaine. Avec de l'enteraînement, elle pourrait même se déplacer rapidement, sauter très haut, en s'électrisant elle-même à petite dose. La petite avait de l'avenir. Mais elle haïssait se battre. Elle haïssait se brûler pour effrayer un employé de banque qui estimait son travail beaucoup trop important comparé à sa vie. Mais ce qu'elle haïssait plus que tout, c'étaient ces putains de câbles de démarrage pour la Lada Niva. Pourquoi étaient-ils aussi solides après ces années ?

Tourmentée par ce qu'elle faisait de ses pouvoirs, elle finit par électrocuter un employé de sécurité dans un sous-sol, déviant l'électricité du local d'électricité non loin. Le braquage de cette entreprise chimique fut un fiasco. Son père prit la responsabilité de cet assassinat et fut envoyé à Blackgate. Il avait forcé cet employé - Frank Grimes - a poser ses mains sur un générateur et s'électrocuter.

La jeune femme ne ressentait pas la moindre culpabilité à avoir envoyé son père en prison. Il l'avait mérité. Inconsciemment, son cerveau travestit la réalité et elle s'auto-persuada ne pas avoir tué.

Ses excellentes notes lui permirent d'intégrer une des meilleures écoles de Gotham. Elle dut toutefois travailler à côté de ses études pour les payer au nom du gang. Et plus le temps passait, et plus les missions qu'on lui donnait la dégoutait. Ce qu'elle avait connu des hommes... des regards haineux dressés contre des regards suppliants et des coups de fouet. Pour ne pas devenir le regard suppliant, elle jouait le fouet. Et c'étaient des fouets électriques qui venaient corriger les mauvais payeurs. Elle en avait honte.

Eugenia décrocha son diplôme, d'ingénieure en électricité. Peu original, mais elle pensait qu'en connaissant mieux ce qu'elle pouvait faire avec ses pouvoirs, elle pourrait les utiliser autrement que pour faire la gégène. Elle fut embauchée dans une boîte qui travaillait dans les ondes, et coupa les ponts avec son gang, ne dépendant plus d'eux pour gagner son argent. Cela lui causa quelques problèmes par la suite.

Elle comprit que ses pouvoirs étaient d'origine magique, elle pouvait canaliser l'électricité en elle, la dévier la ressentir, ou simplement la faire tomber, en perturbant les électrons, comme si quelque chose d'invisible coulait en elle... elle se sentait comme une batterie, ou une bobine Tesla.

C'est là qu'elle prit l'alias de "Teslady". C'était le moins ridicule qu'elle avait trouvé, et elle avait cherché pendant au moins deux jours.

En étudiant ses ondes, elle chercha un moyen de décupler cette énergie, de la détecter, de la quantifier. La brune travailla dans son laboratoire pendant la nuit jusqu'à parvenir à détecter quelques points de magie dans la ville qui l'intriguaient. Si la magie était là, elle allait la dénicher et en apprendre plus sur qui elle était.