Souvenirs d'un passé pas si lointain [PV The Owl]

Sujet: Souvenirs d'un passé pas si lointain [PV The Owl] Ven 8 Mar 2019 - 14:05

Souvenirs d'un passé pas si lointain.

Il est l'heure pour moi de chercher un endroit où me poser pour cette première nuit à Gotham City, n'est-ce pas ? Je connais personne ici, je ne sais pas trop où je pourrais aller. L'idée de me trouver un squat semble être la meilleure à l'heure actuelle, n'ayant pas d'argent pour autre chose de toute façon. Je marche donc dans la ville, tentant de me faire discrète pour ne pas éveiller des prédateurs sexuelles ou des meurtriers, bien qu'ils ne risquent que de finir la gorge tranchée, j'aimerais éviter à tuer plus de personnes que ça aujourd'hui.

Après plusieurs longues minutes de marches, je trouve enfin un endroit qui semble être abandonné et dont je pourrais me poser tranquillement pour cette nuit au moins. Je m'assure que personne n'est présent dans cet endroit avant de m'asseoir par terre contre un mur, mettant mon sac à dos à coté de moi qui me servira probablement de coussin pour dormir quand j'aurais fermé l’œil. La luminosité est assez faible ici, je ne vois presque rien. Je décide donc d'installer ma lampe torche pour me faire de la lumière, de quoi voir un minima devant moi. De plus, je fais attention à ne pas faire de bruit, la lumière ne devrait pas être visible de l'extérieur de ce bâtiment, seul le bruit pourrait trahir ma présence ici. Tout en restant à l'écoute au moindre bruit de pas, j'ouvre mon sac à dos pour sortir un de mes rapports de mission au hasard, afin de me remémorer cet instant, n'ayant en fait, rien d'autres à lire.

Il semblerait que je sois tombé sur une de mes premières missions. Je m'en souviens vaguement, mais je vais tâcher de m'en remémorer le mieux possible, cela devrait m'aider à m'endormir. Je me pose alors la tête sur mon coussin de fortune, avant de me plonger dans ma lecture, éclairé par la faible luminosité de ma lampe torche au bord de l'agonie.

La mission était inhabituelle, une mission de protection d'une personne. J'ai dû faire ce genre de mission, que quelques fois. Trois fois, tout au plus. Elle se passait en Angleterre, c'était donc même pas en Amérique. Je ne sais pas pourquoi l'agence m'avait envoyé là bas, mais ça me plaisait cette idée de voyager à l'autre bout du monde, découvrir des nouveaux lieux et des nouvelles personnes. Ils parlent Anglais là bas, alors ça devrait être facile, c'est une des langues que je maîtrise le mieux. Je ne me rappelle plus du briefing de cette mission, je n'ai de toute façon certainement pas écouté, d'où le fait que j'ai oublié. Le rapport de mission étant censuré, je n'ai même plus le nom de la personne que j'ai dû protéger. Je sais que ça commençait par un A, il me semble. Amélie ou un truc du genre.

Je devais donc protéger Amélie parce qu'elle était menacée par des gens. Ouais, l'agence n'est pas au top pour donner des informations, où alors ils me l'ont dit mais j'ai oublié, bref, je devais empêcher Amélie de se faire kidnapper. C'est étrange, je comprend pas la raison, probablement pour une demande de rançon où quelque chose comme ça. Ma mémoire va revenir plus je vais lire ce que j'ai écris, je suppose.

Je me rappelle encore très bien du voyage jusqu'en Angleterre. D'une certaine manière, c'était en fait complètement mon premier voyage en avion. Bien entendu, je n'ai pas vu le trajet de l'agence jusqu'à l'aéroport, vu qu'ils ne veulent pas qu'on sache se situer dans l'espace, même si depuis ma fuite, je sais très bien où se trouve l'agence. Bref, une fois à l'aéroport on m'a retiré mon bandeau, j'ai pu donc observer le monde extérieur. Beaucoup de personnes, des avions. C'était assez impressionnant de rentrer dans un avion pour la première fois, je me suis posée la question si c'était normal que je prenne une ligne comme tout le monde, j'aurais penser que l'agence ait leur propre avion, mais il semblerait que non, surtout que du coup, avec la douane, impossible pour moi d'avoir une arme. J'avoue avoir eu un peu peur, lors du décollage de l'avion. C'était effrayant et excitant à la fois. Enfin, ça, c'est que les premières fois, au bout d'un moment, ça ne te fait plus rien et ça en devient banal.

Je débarquais donc en Angleterre, pas loin d'Oxford d'après ce que j'ai pu comprendre. C'était le début d'année universitaire et ils m'ont inscrit là bas, en tant qu'étudiante sous le nom d'Emily Williams, ma cible, Amélie, était étudiante là bas. J'étais peut-être un peu jeune pour une telle école, mais ce n'était pas grave, ils ont réussis à m'y faire entrer, probablement avec des moyens douteux, mais j'ai pu être inscrite là bas, même si je n'ai pas fait une année complète. J'ai dû rapidement identifié Amélie afin d'essayer de m'y approcher de façon discrète, en fait, c'était ce qu'aurait voulu l'agence, j'imagine. Je suis allé directement la voir, pour lui parler, l'air de rien.

"Euh... Salut... Tu es nouvelle... toi aussi ?"

Jouant une fausse timidité, j’espérais que sa réponse soit positive à cette question, c'était ma première approche vers elle. Une question tout à fait banale en somme, pas de quoi éveiller des soupçons. Je n'avais pas pris le temps d'analyser Amélie ni sa vie avant de venir lui parler, j'y allais littéralement au culot. C'était peut-être une grossière erreur. J'avais les cheveux courts à cet époque, vraiment court, c'était pour mieux me dissimuler en tant que garçon mais là j'étais dans le rôle d'une fille aux cheveux courts. Ce n'est pas grave en somme, ça me convenait. Mes vêtements que je portais ici étaient bien entendu l'uniforme d'Oxford.

J'avais eu une photo d'Amélie, donc il était facile pour moi de savoir la reconnaître. Se tromper de personne aurait pu compromettre ma mission mais avec une telle question, je pense que ça n'aurait pas eu de problème. C'était bel et bien elle, j'en étais sûre. Elle correspondait à sa photo et aux informations que j'avais à l'époque. D'ailleurs, je viens de voir que son nom n'a pas été censuré partout et qu'elle se prénomme Amélia en fait, je n'étais pas très loin. J'avais tout un tas de possibilité si Amélia avait ce jour là refuser de me parler, en fait, sa réponse devait déterminée ma future approche de sa protection, qu'elle en soit consciente ou non, en fait. C'était pas important, le plus important était que je réussisse ma mission bien qu'à mes yeux ça n'avait pas d'importance, je savais que j'allais rester assez longtemps en Angleterre et que j'allais pouvoir goûté un peu à la liberté d'être quelqu'un de normal.

Elle avait envie d'assassiner Gabrielle. Ce n'était pas différent de d'habitude, ses envies d'assassinat envers sa compagne étaient courantes. C'était presque un effet comique douteux à force. Avec le temps, c'était même une routine. Mais elle détestait vraiment quand Gabrielle avait du retard et qu'elle était sensée lui ramener des documents. Elle détestait car sa compagne avait toujours une raison valable de l'être, ce n'était jamais par paresse malgré son doctorat en sieste appliquée. C'était parce que quelqu'un avait besoin d'aide et qu'elle était incapable de ne pas aider. Peu importe la méthode, ce n'était pas dans sa nature de laisser quelqu'un seul avec ses problèmes. Bien qu'actuellement elle aimerait qu'elle ne la laisse pas seul avec le beau temps caractéristiques de l'Angleterre.

La pluie. Cette réaction chimique naturelle dû à une dépressurisation atmosphérique. Cette réaction qui la forçait à rester sous un parapluie, aux portes du campus et en ayant froid malgré son pantalon et son tricot. Elle toucha le vêtement, cadeau de la mère de sa compagne. Il était chaud en temps normal, sans manche pour qu'elle puisse porter ses chemises en-dessous. Un vêtement typique d'un bon garçon anglais. Avec son apparence de gamine de quatorze ans dû à de multiples malformations des glands hormonales, elle pourrait presque passer pour un garçon si elle ne gardait pas religieusement ses cheveux longs. Elle soupira sous son parapluie. La voilà en train de penser vêtements et conséquences de multiples génération d'inceste couplé de consommation abusive de poison.

Gabrielle aura intérêt à se faire pardonner convenablement pour ce vagabondage mental désagréable. Peut-être un baiser ? Un baiser de bonne fortune pour la présentation de sa thèse sur l'adaptation de l'organisme aux toxines. Et un baiser suivit d'un câlin, très long câlin. Peut-être pas un câlin finalement, la connaissant elle devait juste être en sweat à capuche. Elle allait attraper la mort un jour... Dans une expiration d'agacement, elle sortit son téléphone, envoyant un SMS dans l'espoir d'une explication. Elle vint plus rapidement que prévu. Jack. Elle rangea son téléphone en ne laissant rien apparaître de sa frustration. Une adolescente dont Gabrielle s'est prise d'affection avec de graves problèmes familiaux. Certainement les parents qui recommençaient et Gabrielle qui était partie sortir l'ado de là avec son frère et son beau-père.

Elle songea un bref instant à y aller. Ça pouvait vite dégénérer quand Gab' et son frère s'énervaient. Mais elle se ravisa. Avec elle au milieu, sa compagne allait juste sauter à la première insulte et ne pas maîtriser sa force. Et que la force de Gabrielle pouvait être débile. Elle avait encore travers de la gorge le coup de la porte du four. Plus jamais... Elle sortit de son train de pensés au son d'une voix. Elle tourna la tête, son visage ne laissant rien transparaître. Une habitude liée à sa "très bonne" éducation. Une jeune fille, ado, cheveux très court et à l'anglais sans le moindre accent. Qui lui demandait si elle était aussi nouvelle. Qu'elle détestait son apparence juvénile.. "Non." Voix froide, presque cassante. Aucune émotions ne venait donner le moindre indice sur ce qu'elle pouvait ressentir. Elle entendait déjà la voix de Gabrielle dans le fond de son esprit. "Soit plus sociale !" Elle expira, plaçant son parapluie au-dessus de la tête de la jeune adolescente en plus de la sienne.

"Mais je fais un doctorat ici. Auriez-vous besoin d'un renseignement ?" Si formelle. Avec son accent de la haute société gothamite qui ressortait, mélange de ton royal avec des mots semblant danser sur sa langue mais qui arrivait à ne rien laisser transparaître. Avec ce visage neutre, ne laissant passer aucune émotion. C'était un début...

"Deviens mon amie."

Je me souviens de la réponse froide d'Amélia. Un "Non", froid, sans émotion. Je commençais à me douter que l'affaire ne serait pas si simple que ça. C'était probablement une erreur d'être venue lui parler comme ça, jouant la fausse timide. Après qu'elle se soit mis à expirer un bon coup, elle venait de me demander si j'avais besoin d'un renseignement, en plaçant son parapluie au dessus de nos deux têtes. Tiens, il pleuvait ? Je ne m'en souvenais pas, mais soit. J'hésitais à continuer avec une "Emily" timide ou en mode "Agent 23". Je ne pense pas avoir continuer longtemps le jeu de la petite timide, voyant comme réagissait Amélia face à ma première question gentille et naïve. C'est vrai que je savais qu'elle n'était pas en première année, malgré son apparence si enfantine. Elle faisait presque plus jeune que moi. Je venais lui faire un sourire, gardant encore mon rôle de petite timide pour quelques instants, afin de lui poser une question quant à son identité. La réponse de cette dernière devait me confirmer ou non que c'était Amélia, malgré que j'étais persuadée que c'était elle.

"Euh... Non.. Je me présente, Emily. Et toi ?"

Jouer la petite adolescente timide, cherchant à se faire des amis était là ma première carte que j'utilisais pour atteindre ma cible. C'était idiot, certes. Je voulais pour l'instant rester incognito, sans qu'elle sache que je suis en fait là pour la protéger contre des kidnappeurs potentiels. J'observais tout le temps autour de moi, prête à défendre Amélia en cas de doute. Tant qu'elle m'autoriser à la suivre et discuter avec elle, la tâche était devenu bien plus simple, même si je pouvais avoir l'air rapidement d'une folle à observer partout autour de moi telle une parano. Je n'étais même pas armée, alors j'espérais ne pas avoir à me battre face à des types armés, trop de risque que ma cible se prenne une balle et meurt. Enfin, ça c'était si je n'étais pas une superbe agent, n'est-ce pas?

Je marchais donc au côté d'Amélia, comme un pot de colle cherchant des amis. Ce qui n'était pas mon cas, du moins, pas réellement. Avoir des amis était bien quelque chose que je souhaitais au fond de moi, comme je le souhaite toujours actuellement. Je n'ai jamais eu de réels sentiments pour quelqu'un, même pas avec Amélia malgré le temps qu'on a dû passer ensemble. Il est peut-être impossible pour moi de ressentir d'éprouver des sentiments ou de la compassion pour quelqu'un. Tuer des gens de sang froid n'aide pas pour devenir plus humain, n'est-ce pas ? Bien que j'essaye de ne plus tuer, rien que ce matin en arrivant une personne a fini la gorge tranchée par ma faute, même s'il allait m'agresser.

J'étais surtout fascinée à l'époque par le mode de vie de ces étudiants. On avait aussi des cours, à l'agence mais c'était certainement complètement différent. On apprenait tout un tas de trucs, dont certaines choses étaient les méthodes pour tuer rapidement quelqu'un sans arme. Ouais, pas sûr qu'ils apprennent ça, à Oxford. En tout cas, elle ne m'avait pas fait de remarque vis à vis de mon physique particulier. Aucune jeune fille n'est aussi musclée que moi dans toute l'école, mais peut-être elle ne l'avait tout simplement pas remarquée ou elle était juste polie, j'en avais encore aucune idée. Amélia ne laissait transparaître aucune émotion sur son visage, ce qui était étrange mais ne m'étonnait pas vraiment. Je suis comme ça, aussi en fait. Toutes les émotions que je montre sur mon visage sont fausses, elles servent à faire croire à tous que je suis normale. Elle, elle n'essayait pas d'être normale. Elle était naturelle et je l'enviais pour cette raison. Elle était ce qu'elle voulait être, à priori. En réalité, c'était idiot de penser ça de ma part.

Comment une gamine peut être heureuse alors que des personnes veulent la kidnapper pour une quelconque raison ? Le fait qu'elle ne montrait pas ses sentiments devaient être lié à cette raison, cette fille cachait quelque chose dans son histoire, quelque chose qui a piqué mon curiosité à l'époque. J'aimais bien, même à l'époque, découvrir ce que cachait les gens. De toute manière, je savais que quoiqu'il arrivait, je devais me coltiner cette personne pendant au moins plusieurs semaines, alors autant essayer de découvrir qui elle était véritablement ainsi que pourquoi pas, nouer des liens amicaux avec elle. C'était ça, l'état d'esprit à mon début de mission.

Il y avait quelque chose d'étrange dans l'air. Il y avait une sensation d'invasion, comme si on tentait de pénétrer son espace personnel, encore une fois. Elle ne pouvait pas en dire grand chose, elle savait parfaitement ce qu'il se passait quand on imposait une barrière autour de soi. Elle en avait fait les frais avec Gabrielle, au tout début. Mais cette fois était différente. Très différentes. Ses sens étaient un peu plus en alerte, son esprit tournait à plein régime. Cette sensation d'invasion n'était pas la bienvenu pour d'autres raisons qu'une simple envie de solitude. Les Underwood. Les Underwood et leur obstination à vouloir la ramener. Elle se rendit compte que rester aux portes de l'immense campus était une mauvaise idée pour ce détail.

"Amelia Underwood. Suivez-moi, je vais vous montrer le campus." Elle commença à s'avancer, ses pas résonnant dans les flaques de pluies. Elle sentait monter une sorte de début de panique, une terreur sans nom parce qu'elle savait que les Underwood étaient capables de beaucoup de choses. Elle prit ses craintes et les mit dans sa boîte de Pandore. Cette petite boîte mentale où tout ce dont elle ne voulait pas se retrouvait enterré. Elle ne laissait rien transparaître, elle avait l'habitude de ce procéder, celui de la boîte. Elle envoya un message rapide à sa compagne, lui signalant qu'elle serait au sein de l'université. Elle avait besoin de... Tester cette intrus qui voulait devenir amie. Même si les relations humaines n'étaient pas son fort.

Alors elle lui fit faire le tour, observant discrètement et précisément les détails entourant cette Emily. Au-delà des cheveux court, elle remarqua rapidement sa musculature. Elle voyait couramment des muscles, que ce soit de sportifs ou de bodybuilder grâce à son travail à l'hôpital. Ou bien la fine musculature de délinquante juvénile de Gabrielle. Ne pas penser à ça maintenant... Ce n'était pas une masse musculaire commune en soi. Elle n'en fit aucun commentaire. Ce serait trahir qu'elle la scannait, et elle devait profiter de ses regards fuyant. Elle voyait clairement la jeune fille comme tendue une fois du monde autour. Pas comme si elle craignait de parler, non, plus comme si elle craignait qu'on lui saute dessus.

"Vous êtes dans quel Collège ? Ce sera plus simple pour montrer les dortoirs." Pas réellement. Les dortoirs étaient un bâtiment centralisé, un peu à l'écart des différents campus. Le but était simplement de voir. De comprendre. De jouer un peu avec ses nerfs. Même si elle avait une parfaite maîtrise de son visage, il était impossible de maîtriser l'intégralité du système nerveux humain. Elle expira fortement, regardant dans le vague. Elle était paranoïaque, et elle le savait. Elle ne devait être qu'un gamine très chanceuse, juste ici en étude et rongée par la timidité. Mais son éducation, sa paranoïa, son cerveau lui criait qu'il y avait un problème. L'instinct de gothamite. Ou d'une jeune femme qui aurait dû faire partie d'une organisation criminelle cabalistique. Dur de croire en la chance dans ces conditions.

Elle tourna sa tête vers elle de nouveau, s'arrêtant pour l'étudier toujours plus sous son visage de marbre, ses yeux d'argents la scrutant. Scrutant ses expressions. La tension de ses muscles. La façon dont son regard fuyait dans toutes les directions. Elle était concentrée. Elle s'apprêta à parler quand elle sentit une paire de bras autour de sa taille et une tête sur la sienne. Et des vêtements mouillés. "Y a de la place pour moi sous ce parapluie ?" Elle laissa enfin passer une expression sur son visage. L'ennui. Non, pas l'ennuie. Elle était blasée. "Tu viens de t'y inviter..." Elle sentit une paire de lèvres contre son cuir chevelu. Elle n'avait pas besoin de la regarder pour savoir que sa compagne était souriante. Sa paire se lunette de soleil sur le nez alors qu'il pleuvait. Et ses cheveux teints en bleus certainement mouillés. Elle détestait leurs différences de taille sur une tête et demi...

"Ouh, tu fais visiter les lycéens maintenant ? Salut gamine, je suis Gabrielle ! Ça va, tu survis à la rabat-joie ? Je peux te donner des astuces s'tu veux, elle adore les petites morsu- AÏE !" Son expression était neutre alors qu'elle écrasait le bout du pied de Gabrielle. Ne jamais provoquer celle du couple qui a des talons, même si ils sont plats.

Une intruse.

Amélia Underwood. C'était bien la personne que je devais protéger. Je n'ai pas pu ouvrir la bouche qu'elle m'inviter à la suivre pour qu'elle me montre le campus. Soit, je restais alors dans mon rôle quelques instants, la suivant en silence, observant toujours tout autour de moi le moindre mouvement. Il était inconcevable qu'on la kidnappe maintenant que j'étais là pour la protéger, c'est pas pour autant qu'il fallait que je baisse ma garde.

Je n'ai pas vraiment observer l'architecture de l'université, je n'écoutais qu'à moitié ce que disait Amélia, me concentrant sur les dangers éventuels. C'est dommage, j'ai très peu de souvenirs des bâtiments qui étaient pourtant très beau. Mon attention ne se portait guère vers Amélia, qui réussit à me détourner cet attention en venant me poser une question par rapport au collège que je fréquentais. C'était une question évidente, mais sa raison ne l'était pas, voulant m'indiquer les dortoirs lié à mon collège. Sauf que je savais très bien que tout était centralisé, est-ce qu'elle était en train de me tester ? Je n'ai pu que répondre, d'une manière innocente.

"Mais.. Je croyais que les dortoirs étaient dans le même bâtiment, non ? De plus, je suis à l'université, première année en astrophysique.

C'était bien entendu vrai, malgré que l'astrophysique ne m'intéressait pas vraiment. Si ça aurait été vrai, je pense que ça aurait été impressionnant. J'ai suivi quelques cours pour faire semblant mais ça ne m'intéressait pas véritablement, de plus je n'avais pas vraiment le temps pour ça, même si j'aurais probablement pu avoir le diplôme. Enfin, Emily aurait pu l'avoir. Je souriais timidement à Amélia pendant qu'elle s'arrêta pour m'observer. J'entendais des bruits de pas qui se rapprochaient de nous. Difficile à distinguer avec la pluie mais j'en étais sûre. Je me préparais au pire, mais il s'avérait que c'était visiblement une amie d'Amélia, vu qu'elle est venue l'attraper et poser sa tête sur la sienne. Je les laissait discuter ensemble, ne voulant pas les déranger. Elles semblaient être très proches toutes les deux. Je continuais à garder ma concentration sur les éléments extérieures, tandis que l'intruse venait m'adresser la parole. Gabrielle, si je me souviens bien. Elle me demandait si je survivais à la rabat-joie, venant plaisanter là-dessus. Elle a été interrompue par Amélia. Je souriais timidement à Gabrielle avant de lui répondre.

"Et bien... ça va... Amélia est gentille."

Il n'y avait pas besoin de plus tergiverser pour ça. De plus, avec cette intruse, il était hors de question de faire tomber le masque pour l'instant. Il était important que personne ne soit au courant, à part Amélia, de qui j'étais réellement. Je ne savais pas vraiment comment réagir face à cette situation, mais je gardais mon calme. C'était pas le plus important, ma couverture pouvait tomber à n'importe quelle moment si une tentative de kidnapping se faisait dans l'immédiat. Histoire de participer à la conversation, en plus de vouloir casser une potentielle routine chez Amélia, je venais leur proposer:

"Les filles... ça vous dit de boire un... verre ? Histoire d'apprendre à se connaître...?"

Je faisais véritablement la pot de colle, mais c'était un moyen détourner de quitter le campus. C'était un de lieux où il y avait le plus de risque, étant l'un des lieux qu'Amélia fréquente le plus en journée. Pendant qu'elle est en cours, j'estimais que ça devrait bien se passer mais en dehors c'était une tout autre histoire. De plus, je me doutais qu'Amélia se méfier, elle devait savoir la menace qui pesait sur ses épaules. Elle se méfiait de moi, j'imagine. Je sentais une certaine tension dans l'air, qui était certes un peu retombée après l'arrivée de Gabrielle, comme si Amélia baisser sa garde en sa présence. Du moins, c'était mon ressenti, elle a mis un peu de joie dans cette journée pluvieuse à mon sens.

Il y avait toujours une sensation d'invasion dans l'air quand Gabrielle était présente. Il y avait toujours une chaleur anormale dans les tréfonds de ses tripes, toujours quelques chose pour la faire réagir. Il était impossible pour elle d'ignorer sa compagne. Première personne à l'avoir sortie de sa coquille et premier amour devait jouer sur cette emprise. "Amelia, gentille ? Tu es en train de me dire qu'elle t'a pas fait le coup de l'ignorance ? Veinarde, moi j'ai dû lui faire voir un film pour ça." Ou alors, cette emprise surnaturelle venait de sa grande gueule quasi-légendaire. Son visage repris une expression blasée, elle ne donna même pas un autre coup de pieds contre l'imbécile à lunettes de soleil qui lui servait de copine. Elle se permit juste de se blottir un peu plus contre elle, écoutant les imbécillités qui seront proférées par sa compagne. Aucun commentaire. Elle appréciait simplement être déchargée de la phase sociale.

Elle écoutait, et scrutait toujours Emily. Elle se cachait bien moins, ses yeux perçant son être, semblant sonder son esprit et son âme. Elle se sentait plus en sécurité avec Gabrielle autour d'elle, à gérer l'invitation à boire un verre de cette inconnue qui semblait vouloir enfoncer la porte d'entrée de son cercle intime. "Ouh, apprendre à faire connaissance... En profondeur~ ?" Elle détestait quand Gabrielle usait de son humour pour essayer de détendre l'atmosphère. Elle prit également note de cette invitation alors que la jeune Emily devait à peine avoir l'âge pour saisir l'ampleur de ce genre d'invitation, surtout que Gabrielle, elle, faisait effectivement ses vingt-quatre ans. Physiquement. Mentalement, la question méritait d'être posée. "Pourquoi pas, t'en penses quoi Sinistra ?" Elle soupira, saisissant une des mains autour de sa taille pour entrelacer leurs doigts. "Que tu devras expliquer à ton beau-père pourquoi tu as un tatouage en forme de main sur la joue."

Elle détacha alors, gardant la main de Gabrielle dans la sienne. Elle la regardait enfin pleinement. Lunettes de soleil, capuche trempées et sourire idiot sur les lèvres. "En plus, tu me dois un remboursement pour le retard. Et je refuse que mes documents de thèses soient mouillés." Le sourire de sa compagne ne cessait de grandir. Bien sûr qu'il grandissait, il grandissait pour un rien. "C'est un oui ?" Elle oublia pendant un bref instant la présence d'Emily. La politesse élémentaire de lui tenir le parapluie. Le simple fait qu'il pleuvait même. Elle se mit sur la pointe des pieds, allant picorer les lèvres de Gabi avec douceur. Puis elle s'éloigna, commençant à se diriger vers l'extérieur du campus en faisant comme si de rien n'était.

Gabrielle, elle, souriait. Béatement. "Elle est adorable quand elle veut pas dire les choses." Puis elle constata que la nouvelle était au prise avec la pluie. Elle enleva son sac à dos puis dézyppa son sweat à capuche, le tendant à cette inconnue. "Tu vas choper la crève comme ça. Tiens, prend, je mettrais mon sac au-dessus de ma tête en mode africaine." Elle plaça le sac au-dessus de sa tête, marchant au côté de la jeune adolescente. "Ça fait plaisir de voir Amelia être un peu sociale, d'habitude elle est ultra cassante. Dis-moi, c'est quoi ton secret ?" Elle s'arrêta un bref instant avant de continuer. "Et... Euh... C'est quoi ton nom au fait ?"

» Souvenir d'un passé tourmenté.
» .:: On fait table rase du passé ::. [Flashback Solo]

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