The Dark Knight

Un cadavre a été repêché par un employé de Falcone Industries près des Narrows. D'après les dernières nouvelles, le GCPD est déjà sur place et le corps avait été emmené à la morgue. Si le Bat-signal était allumé, c'est qu'on avait forcément besoin de mon aide pour ce sujet-là, et qu'aucun membre de la police n'avait la moindre idée sur ce qui se passait dans cette foutue ville. Sur le toit, Gordon m'explique les faits. Une jeune femme, Karine Stettle, 26 ans, une balle dans le crane. Aucune trace, rien. Pas de cheveux, ni de peau sous les ongles, pas de traces ADN et encore moins de traces visibles de capture, de ligotage ou quoi que ce soit. Pas même la moindre trace de drogue. Le cas me semblait une énigme de plus dans la rubrique des chiens écrasés. Mais je ne classerais pas cette affaire tant que je n'aurais pas mis le fin mot sur cette histoire. Alors que je me hâte vers la scène du crime, je me balance de toit en toit pour arriver le plus vite possible sur le lieu du repêchage. Je garde néanmoins contact avec Alfred, qui m'assiste du mieux possible pour notre mission d'enquête. Alors que j'observe, une fois arrivé, la scène du crime, je repère les éventuels pistes possibles. Quelques cendres d'un cigare cubain, et une boite d'allumettes qui viennent du Pinky Match, un bar miteux du coin. Coïncidence ?

"Penny One ?"

"Monsieur ?"

"Avez-vous les recherches sur cette Karine Stettle ?"

"A première vue, elle a fréquenté beaucoup de centres de désintoxication, elle a tenté de se racheter en travaillant dans l'entreprise Sionis, en tant qu'aide auxiliaire au secrétariat, puis elle a replongé dans la drogue quand l'usine a fermé."

"Des contacts particuliers ?"

"Pas vraiment monsieur, elle n'a aucun petit ami, ni-même de connaissances répertoriées. Puis-je vous suggérer de rencontrer ces personnes qui vendent des substances illicites en jouant avec la vie des dépendants aux stupéfiants ?"

"Vous voulez parler des dealers n'est-ce pas ?"

"Le terme me semble impropre, monsieur. Désolé de ne pas vous rejoindre dans le domaine du langage des rues."

Je clos la conversation. Il était probable qu'elle devait de l'argent et qu'on l'ait éliminée car elle n'avait pas réuni le montant. Il fallait que je chope les raclures qui sévissaient dans le quartier industriel. D'après les données de la police, quelques petites frappes vendent leurs saloperies dans le secteur. Autant être malin et en attraper un au vol. Je suis patient ...

23h56, sur les toits ...

Je repère un vendeur qui essaie de fourguer sa came à des passants éméchés qui sortent de la boite de nuit. Je fronce les sourcils, et pendant qu'il compte la liasse qu'il vient de récupérer, je le ferre grâce à un crochet au bout d'un câble, qui l'amène directement à moi, la tête à l'envers. Son expression de terreur et un cri retentit, après la montée et la rencontre nez à nez avec moi. Il laisse tomber les billets mais je m'en fiche éperdument. Une vie avait été volée, sous mes yeux. Et je n'allais pas laisser ça impuni. Le type s'appelait Harry, un petit être presque bossu, avec une barbichette et un crâne rasé. Un mec bien issu de la pauvreté de Gotham City, et qui n'avait aucun scrupules à jouer avec la vie des gens.

"Karine Stettle, parle."

"J'en sais rien ! Je sais pas de quoi tu causes, pitié, me fait pas de mal !"

Je lâche le câble, il fait une chute et je le rattrape à temps. Il pouvait presque toucher le sol avec sa main, je le remonte, décidé à en savoir plus. Il ne fallait pas me provoquer, pas en ce moment. Je fronce les sourcils et ma voix se fait entendre, tel un tigre sur sa proie.

"Ta dernière chance."

"Ok ok ! Elle est venue me voir, elle avait b'soin de sa dose et comme elle avait pas payé les autres fois d'avant. Je peux te dire d'où vient la came ! Elle vient d'un garage pourri, pas loin d'ici ... Y'a une bande, des tocards. Pas méchants, mais ils se font la main, quoi."

"Si tu me mens, ne t'avise même pas de rester à Gotham ..."

Harry - "J'te jure ! Je te mens pas !"

Les Narrows avaient cette sale réputation d'être sous le contrôle du Grand Requin Blanc, un monstre de foire qui se cachait à Blüdhaven. Une ordure de la même trempe que le Pingouin, prêt à toutes les malversations possibles pour avoir un nom et un monopole presque conséquent. J'avais les infos qu'il me fallait pour ce soir. Le Grand Requin allait salement souffrir pour cette vie volée. Mais est-ce vraiment lui derrière tout ça ? Chaque voyou de Gotham avait un parrain référent. Peut-être que j'allais devoir encore fracturer des mâchoires pour avoir un nom ... Je lâche le câble, un cri se fait entendre dans la nuit. Je retiens et je coupe le câble, atterrissage en douceur après une seconde frayeur. Décidé, je fonce vers le garage. Et je les vois. En train de s'activer. Je décide de faire une entrée mouvementée et d'ouvrir la lucarne pour mieux les intimider. Je plonge au milieu du garage, sous les yeux des criminels qui me regardent, médusés, tremblants, perdus ... Tant mieux. La peur instillée allait les faire trembler. Et c'était ce que je désirais.


"On fait des heures supplémentaires ?"

The Dark Knight

"Les lavettes dehors. Les autres, je vous attend ..."

La plupart des types s'enfuirent, n'ayant pas le gabarit requis pour se mesurer à moi. Mais la plupart, des mecs costauds, se pointèrent et reçurent une raclée qu'ils n'oublieront pas de sitôt. Le bruit des combats attireraient sûrement d'autres hommes de main, histoire d'attirer les gros poissons du lot, tant mieux. Je voulais les voir en train de mettre à bas leur production et perdre tout ce qu'ils avaient, les mettre plus bas que terre, pour le moment ... Alors que je fracture à tout va, ma colère augmente. Je ne me sens pas satisfait, je veux des noms ... Cobblepot, Le Romain, Sionis. Et je veux leur faire le plus grand mal, mettre à bas leurs empires tandis qu'ils panseront leurs plaies pendant un très très long moment. Alors que les derniers s'écroulent, je réajuste ma cape, maintenant, le plus gros morceau commençait ... Une chose est certaine, les os cassés allaient se compter en morceaux irrécupérables, du moins, je l'espérais. Quelques bras cassés, des hurlements, des cris, des "pitié" alors que je ne montre aucune compassion, aucune rédemption possible envers cette vermine qui joue avec la vie des autres. Ce soir, j'allais faire passer un message et ce message dirait que je suis toujours là. Dans ma ville. Toujours bien présent, et toujours bien déterminé à vous en coller plein la gueule si vous faisiez un bruit de travers. Ce soir, j'allais montrer que je ne suis pas ramolli et encore moins affaibli, après tout ce qui s'était passé ces derniers temps. Il est l'heure de régler des comptes, et ça commençait par les larbins de seconde zone. Des voitures dehors, des phares s'annoncent. Il est temps de s'occuper de ça. Utilisant mon clavier intérieur sur mon bras, j'initialise la Batmobile.

"Et pourquoi pas une entrée théâtrale ? Penny-One, préparez-vous à prendre contrôle de la Batmobile sur mon ordre."

"Bien reçu, monsieur."

Un léger bip à ma ceinture et un ultrason retentit directement à la Batmobile qui est garée à quelques pâtés de maisons d'ici. Elle arriverait en trombe, perforant la porte d'entrée située à quelques mètres de moi. Connaissant l'organisation des Hardliners, il y'aura du monde, y'aurait du vilain, et je ne pouvais pas tous les affronter. Surtout si certains gros criminels sont derrière tout ça. Mon attaque sera implacable, et chacun des membres de ce gang allait connaitre la douleur physique. Il fallait agir et vite. Alors que le combat se terminait avec le reste d'hommes qui se mesurait à moi, je regagnais les hauteurs pour prendre un peu de "vue" sur ce qui allait se passer.

"Criminels en visuel, monsieur."

"Je vous laisse les commandes, Penny-One."

La Batmobile se fraye un chemin dans l'assemblée de criminels, avant de positionner au milieu d'une bonne troupe qui descend des voitures. Selon le bat-radar, il y'avait une bonne quinzaine d'hommes. Trop nombreux pour les vaincre à mains nues. Pennyworth connaissait le plan dans ce genre de cas. Les bombes fumigènes étaient larguées, et le gaz commençait à se répandre rapidement dans toute la salle. Mettant mon masque de combat, je survole la zone pour essayer de repérer les ordures les plus éloignées des autres, histoire de les mettre à terre. Un homme seul se distingue du lot. Il sera le premier qui va morfler un max. Plongeant sur lui, je le frappe directement dans le dos, sans qu'il ne me voit arriver. Tandis que les autres hommes se dépêtraient avec le gaz, j'en profite pour frapper durement le premier homme. Mon père, Thomas Wayne, disait que les problèmes devaient être traités au cas par cas. Il faut d'abord éliminer le plus dangereux, puis la suite vient petit à petit, et on résout le problème. Non seulement la Batmobile s'occupait de larguer du gaz fumigène, mais en profite aussi pour tirer des salves non létales sur mes ennemis, ce qui réduit un tant soit peu le nombre d'hommes dans le coin. Je frappe fort, je frappe en prenant l'ombre comme mon alliée, et surtout, je fais en sorte de rester aussi discret que possible. L'important est de tous les éliminer.

"Monsieur ? Apparemment, le radar indique qu'il y'a quelqu'un d'autre dans le bâtiment."

"Un visiteur de dernière minute ?"

"Apparemment, monsieur. Je vous suggère la prudence. Cela peut-être un piège."

Je coupe Penny One. Pas besoin d'être déconcentré. Je regarde attentivement ce qu'il reste. Une bande de crétins qui pèsent plus grand chose face à ma fureur. C'est alors que je surgis des vapeurs, je bondis et le gaz me colle encore alors que je m'en extirpe. Je hurle sous la colère et non sous la douleur. Un cri sombre et qui se répercute, donnant des allures d'enfer à cet entrepôt. Ce soir, je jouerais Satan, et ces Hardliners venaient de tomber dans un monde d'enfer et de noirceur. Je termine les derniers hommes de main avant de me diriger vers la localisation de la dernière personne invitée. Le casque m'indique où elle se trouve. Je serre les poings, et je désigne une silhouette. Assez petite. Exténué, et surtout en colère, je n'attendrais pas autre chose que de casser la gueule à la personne devant moi si elle se montre hostile. Je surgis donc, en face de cette ombre qui semble vouloir entrer dans la fête. Droit comme un i, je reste dressé, observant avec attention ce que j'avais devant moi. Je grognais d'avance de ce qui allait se passer. Ami ou ennemi ?

"Grrrmbl."

The Dark Knight

Une jeune fille. Rien que ça. Perdue, ou trop curieuse dans un lieu dans lequel où elle ne devrait pas être. Avec mon expérience, je sais que les prises d'otage se résolvent le mieux quand les responsables font connaître le plus rapidement possible leurs exigences et leurs conditions. Là, j'ai plus l'impression de faire face à d'éventuels psychopathes, des imprévisibles qui me forceront à trouver des solutions innovantes pour les stopper. Et je n'avais pas tort. Des pointeurs lasers sur mon torse. Ils sont déjà dans le bâtiment. Qui que ce soit qui se trouve derrière cette opération, il avait les hommes, et les moyens. Il connaissait parfaitement le modus operandi d'un justicier dans cette ville. C'est à coup de renforts et d'armes capables de percer dans la nuit qui allait rendre cette nuit encore plus difficile que prévue. Soit. Les visées lasers nous ciblent. La première détonation, la première balle touche mon kevlar, au niveau du torse. Un coup, mais rien de dangereux, la balle n'a pas pénétrée, elle a juste endommagé mon armure. Je me saisis de la jeune fille et je cours vers un abri de secours. Un abri temporaire. Derrière quelques caisses. La Batmobile avait rempli son rôle, mais elle n'atteindrait pas aussi facilement des hommes qui se cachaient sur les hauteurs de l'entrepôt. Il me fallait improviser.

"Hnnnn."

Je grogne. Tout en réfléchissant à mes options, qui se raréfient au fur et à mesure que je tente de cerner et de comprendre comment me sortir de ce piège. Rien d'impossible, mais ce serait difficile. Quelques tirs nous submergent, ils essaient de nous sortir de notre abri. Je regarde la jeune fille, l'air grave. Qu'est-ce qu'elle foutait ici ? Pourquoi ce soir ? Dans cette opération ? Plus tard les questions, je devais improviser. Faire quelque chose pour mettre un terme à ces conneries. Qui pouvait être derrière ça ? Le Pingouin ? Possible. Mais la liste s'allonge, dans ce genre de cas. Falcone peut aussi être derrière, tout aussi bien que Black Mask ou encore Tobias Whale. Trop de suspects pour une opération pareille. Ces gars-là n'étaient que des sous-traitants. Le gros poisson était tranquillement bien planqué. Caché derrière une caisse, immobile, j'attends de voir les réactions de chacun pour prendre la suite. Un regard vers ma gauche. Un moyen d'atteindre les hauteurs. Une grille d'aération. Revenant vers la jeune fille, je reprends.

"Ne bouge pas."

Et de manière assez rapide, je cours en face, vers l'endroit que j'avais repéré. Les tirs se focalisent sur moi et malgré ma rapidité, je me prend quelques balles dans l'armure. J'essaie de ne pas hurler quand une des balles me touche le bras. Arrivé à l'endroit où je devais me trouver, je donne un bon coup de pied dans la grille d'aération avant d'y pénétrer. Je me déplace dans le tuyau d'aération, cherchant une opportunité, cherchant une proie. Les criminels sortent de leurs cachettes. Grossière erreur.

Tireur 1 : "Il a filé ! Il est parti dans ce coin !"

Tireur 2 : "T'es sûr ? Je crois qu'il est parti dans le hangar."

Tireur 3 : "Moi je crois qu'il est encore là."

Pendant quelques secondes encore, j'analyse les possibilités, le meilleur moment, avant d'ouvrir sans aucun bruit une grille. A quelques mètres de moi, un des hommes avec son fusil de sniper et ses lunettes infrarouges, dont je ne connais pas le nom mais qui ne me plaît guère, me tourne le dos. Légèrement en retrait de ses collègues, éloigné des victimes, avec une attention fixée sur le plafond, il ne cherche pas à se protéger et a perdu toute prudence - ça va bien sûr le perdre. Rapidement, je m'expulse de la conduite. Mon genou s'enfonce violemment à l'arrière de son dos, tandis que la paume de ma main se fixe sur sa bouche pour empêcher son hurlement. Une légère pression sur un endroit précis et secret de sa nuque l'emporte dans l'inconscience, et j'évacue son corps immobile dans le tuyau d'aération. Un vient de tomber. Les autres ne vont pas tarder.

"Et de un."

Me murmurais-je pour moi-même. Le but pour le moment était de sauver la jeune fille, de la protéger le mieux possible. Mais alors que je suis plongé dans mes pensées, je me fais surprendre par un homme de main. Un coup dans le dos. Une balle arrêtée mais le choc me bloque, pendant quelques secondes. Il m'avait eu, et je m'étais laissé avoir, bêtement. J'ai mal, mais je ne serai bientôt plus le seul. Alors que je me remets, le type s'avance, histoire de tirer une nouvelle fois, à bout portant cette fois. Histoire d'être celui qui a abattu le Batman. D'un geste rageur, je repousse le criminel d'un violent coup de genou dans le ventre. J'enchaîne avec le plat de ma main, qui s'écroule brutalement sur l'avant-bras de l'adversaire, dont la main tient son arme. Je doute qu'il la lâche, il me semble être un de ceux qui développent une force exceptionnelle sous la tension et la violence, mais son muscle ne va pas tarder à le faire grandement souffrir. Tout cela est une affaire de minutes, mais il va falloir l'occuper jusque-là - et tenir. Sans prévenir, je me précipite en avant, feintant le tireur par une petite parade sur le côté, pour le frapper de bas en haut. Mes deux poings américains électrifiés sont liés pour exploser sa mâchoire et son masque, avant d'embrayer par un balayage brutal. Je me tiens alors prêt à reprendre, ou répliquer, attendant sa réaction et espérant que tout soit terminé. Tout cela n'a déjà que trop duré. Il va falloir que je fasse souffrir chacun d'entre eux. Une fois le type à terre, il me fallait les éloigner de la gamine. Rien de tel que de s'annoncer à nouveau. Prenant mon élan, je plane sur le premier type qui se trouve en contrebas. Le choc fut violent, mais suite n'allait pas tarder à être plus prenante. Je lui pète le bras et il gueule. Il me restait maintenant, à attendre les autres, qui n'allaient pas tarder à se pointer.

The Dark Knight

Qui est derrière tout ça ? Qui peut se permettre de se payer ce genre de personnes dans la ville ? Qui était derrière cette organisation bien ficelée ? Les questions me démangent mais cela raccourcit néanmoins la liste des potentiels suspects. Les hommes que j'affronte sont lourdement armés, mais mal équipés. Expérimentés ? Oui. La jeune fille en revanche, semblait déborder d'une quelconque inventivité à la ruse. Intéressant. Mais non nécessaire. Comment se faisait-il qu'une jeune fille se retrouve dans un lieu pareil, ce soir, maintenant ? J'essaie de ne pas perdre ma focalisation sur les criminels. Ils sont intelligents oui, expérimentés oui, mais ils avaient commis une grave erreur. Le dos à dos ne les sauveraient pas de ma colère. Et j'en avais en réserve. Le premier groupe de deux criminels dos à dos passait non loin de moi. Être dos à dos c'est bien, mais cela ne vous donne pas une vision de qui vient sur les côtés. Surtout quand on s'avançait dans des lieux sombres et inhospitaliers. Le premier duo passa non loin de moi. Je tente un leurre. Je lance un batarang qui touche un extincteur. Les deux types sont focalisés dans la direction. Je bondis et je cogne. Le premier type se prend un coup violent dans la mâchoire qui l'emmène à terre. Un crochet du droit bien direct, tandis que le second a un léger temps de réflexion qu'il tourne vers moi. Il redirige son arme sur moi tandis que de la paume de mon gant, je détourne son arme et je le cogne avec mon bras restant. Je lui pète une jambe. Sans hésitation. Il gueule. Ses cris résonnent dans l'entrepôt.

Alfred: "Deux personnes arrivent dans votre direction, monsieur."

Résonne la voix d'Alfred. Je ne perd pas de temps et je me dirige vers un autre endroit, un endroit en hauteur. Ils arrivent et voient leurs deux copains à terre. Ils cherchent aux alentours, toujours dos à dos, et font l'erreur de se contenter de ne pas regarder en haut. Je plonge sur eux, et je me charge de leur compte. Et aussitôt, j'écrase le nez du premier type contre mon genou. L'espèce d'armoire s'effondre de douleur en gémissant. L'autre essaie de me tirer dessus, je prend quelques balles dans le kevlar. Je grogne avant de me retourner vers lui. Ma colère était fumante et je le bombarde de coups. Un peu de sang perle sur mon flanc. Pas grave. Je n'avais pas le temps pour ça. Il y'avait énormément de criminels prêts à en découdre ce soir, mais j'avais l'expérience et la force pour les mettre à terre. Et je ne comptais pas fuir la queue entre les jambes. Il me fallait mettre un terme à tout ça. Ces hommes sont très dangereux. Il fallait que je fasse vite, non seulement il pourraient avoir ma peau, mon costume pouvait être une bonne protection contre les balles, mais certaines parties pouvaient être plus endommagées que d'autres, il fallait que je sois prudent. Du sang perle sur mon costume, ce qui goutte un peu. Il fallait agir, vite, et le temps m'était compté. Alors que je termine le type que je finis. Je casse l'os net du coude de ce type et je l'envoie dans les bras de Morphée. Mais ce salaud m'avait bien touché. Et je sentais la douleur me lancer dans ma chaire.

"Hrrrrn."

Je grogne. Alfred s'alarme dans mon casque. Je lui dis de ne pas s'en faire, et que j'avais vu pire. Je me devais de mettre un terme à tout ça, et vite. Où est la gamine ? Sans plus tarder, je sors à nouveau de ma bat-ceinture, des boules fumigènes. Roulant vers les malfrats, celles-ci explosèrent et relâchèrent le gaz épais qui emplissaient maintenant leurs poumons. Pas un gaz de mort, un gaz soporifique qui faisait dormir longtemps. Très longtemps. Alors que je me relève, je secoue avec ma cape le gaz pour contempler les corps endormis. La gamine s'en tirerait, elle avait été protégée suffisamment, et j'avais détourné les hommes de sa position. Ils avaient une vision nocturne hein ? Dommage qu'ils n'avaient pas de masques à gaz. Je ne sais pas où est le chef de la bande, mais il allait prendre cher. Je suis bien touché. Quelques gouttes continuent de tomber sur le sol, comme une piste à suivre pour ceux qui restent. Ce type ne m'avait pas loupé, je crois qu'il a eu un endroit vital. Peut-être que je me fais vieux. Peut-être que je commence à perdre la main ? Peut-être que c'était ma dernière soirée ce soir en tant que Batman ? Je ne sais pas ... Mais je me devais d'arrêter ces types, ces ordures. Sauver la gosse et l'emmener loin de là. Malgré la douleur, je me planque derrière une caisse d'armes. Je regarde ma plaie, il avait bien visé. Je n'ai rien pour opérer, mais je peux stopper le sang, pour quelques minutes. Il me fallait en finir et vite. Mon temps était compté.

Alfred : "Monsieur, je vous en prie. Laissez-moi appeler des renforts."

"Je peux m'en charger."

Dis-je d'une voix calme et décontractée. Je sors de ma ceinture quelques pansements et j'essaie de faire un garrot de fortune. Un peu de morphine pour la douleur, la dose minimale pour éviter d'être lessivé et complètement dans un état second. Il me fallait toute ma clarté pour tenir le coup. J'espérais que la jeune fille avait eu le temps de s'enfuir de là. J'espérais que le GCPD ne tarderait pas. Une chose était certaine, ce soir, je m'étais un peu trop aventuré et j'avais commis une belle erreur. J'essaie de cautériser, mon but est de tenir plus longtemps sur la durée, de tenir pour au moins finir ce travail. Malgré le lourd silence de l'entrepôt, j'entendais le bruit des pas des hommes armés au loin. Ils me cherchent. Ils me traquent ... Je suis surpris par un bruit, quelqu'un chose n'est pas loin. Des hommes ? La jeune fille ? Qu'importe ce qui doit se passer, je tiendrais bon. Il faut que je termine ce travail.

The Dark Knight

On imagine toujours la Batmobile comme un moyen de conduction, mais pas comme une arme. Les choses étant ce qu'elles sont, il fallait mettre un terme à tout cela, et vite. La transaction avait beau être ratée, elle n'en était pas moins des plus organisée. Mais qui était derrière tout ça ? Qui osait s'introduire comme ça, dans les Narrows, avec pareille démonstration d'armes. Trop de suspects potentiels : Le Grand Requin Blanc par exemple, qui pouvait tout organiser depuis Arkham sans sortir des murs de l'asile. Il avait les relations. Falcone pouvait être un second couteau, et dans l'optique d'affaiblir le Pingouin et la ville, il pouvait s'en remettre à ce genre de saloperies. Mais il y'en avait d'autres, d'autres qui se cachaient dans les ombres. D'autres qui tentaient de sortir de leurs quiétudes pour s'immiscer dans ma ville. Des petites ordures, mais à chaque gang, il y'avait un référent. Qui avait les ressources nécessaires pour une simple petite opération de ce genre ? Quelqu'un de bien implanté. De plus organisé qu'on ne peut le croire. Tandis que je serre le garrot, je réfléchis à ma prochaine attaque. Elle sera virulente et sans appel. Non loin, la gamine semble déterminée à s'en prendre à ceux qui s'échappent en voitures. Hors de question que ça n'arrive, je n'allais pas leur laisser la chance de s'en sortir. Mais avec les snipers aux alentours, j'étais bloqué. Temporairement. Mais je n'avais pas dit mon dernier mot. Je pianote quelques instructions sur mon ordinateur logé sur mon bras. Je n'ai pas le temps de faire dans la dentelle. Pas d'excuses, on joue sale, histoire de calmer un peu l'ambiance qui devient délétère par ici. Même si la douleur me lance, je ne laisse rien paraitre. J'ai vu pire.

"Penny-One. Prenez le contrôle de la Batmobile."

Alfred : "C'est comme si c'était fait monsieur."

La voiture rugit à nouveau, semant la confusion et les dégâts mineurs dans une zone bien précise, le temps de faire le plus de bruit et de dégâts légers et pénibles. Alfred connaissait bien les systèmes de la Batmobile. La gamine aussi semblait être intelligente, elle avait utilisé un neutraliseur. Pas idiot ... Une idée innovante. Pendant qu'Alfred prendrait le gros des dégâts, il me fallait gagner du temps. Ce ne sont pas de vrais criminel, mais ils agissent plus par nécessité que par pure criminalité. La plupart de ceux qui sont mal lotis ne sont que des jeunes qui cherchent de la reconnaissance, un moyen de survie. Mais les autres ... Non. Ils étaient entrainés, ils connaissaient la guerre, ils connaissaient la mort, et ils savaient parfaitement que je ne les laisserais pas faire. De pauvres gosses qui ne connaissent que la merde, que la pauvreté, une famille difficile, et pourtant, ils faisaient le choix de la facilité. Je ne m'attends pas à grand chose, et même si la Fondation Wayne faisait de son mieux pour les aider, on ne peut pas forcer les gens à changer. Les choses sont ce qu'elles sont. Et il fallait l'endurer, même si c'était pénible pour quelqu'un qui donnait toutes ses forces pour la ville, de voir que les choses ne changeront pas ... Un peu pessimiste ? Oui ... Je me sentais las, par moments. Ils ne comprennent jamais. Il me fallait agir, malgré la douleur qui me vrille les muscles. Je grogne doucement tandis que la Batmobile se contente de neutraliser les plus fortes menaces.

"Ils essaient de fuir. Comme des lâches ..."

Alfred : "Et à propos de la jeune fille, monsieur ? Que faisons-nous ?"

"Aucune idée."

Alfred : "Elle semble avoir un certain intérêt pour le combat contre le crime."

"C'est non."

Alfred : "Monsieur, permettez-moi d'insister, mais Batman pourrait compter sur les talents d'une jeune fille douée dans ce sens."

"Lancez la Batmobile vers les deux voitures, qu'elle les appréhende. Je peux me charger des derniers criminels restants."

Alfred : "Bien monsieur."

Alfred essaie de faire de son mieux pour me forcer à admettre que j'avais besoin d'aide. Batman n'a pas besoin d'aide. Et à chaque fois qu'il avait été aidé, ses plus proches alliés étaient devenus des monstres. Harvey Dent, Jason Todd, et bien d'autres. Ceux qui survivent à la mort me trahissent, et je ne pouvais pas faire en sorte que les choses évoluent encore dans ce sens. Ma confiance est passée, et pour tout dire, il devient très difficile pour moi de gérer les situations auxquelles je suis tenu. Je ne peux pas accepter tout le monde, et voir ceux-ci m'échapper. Tim fut le dernier en date. Dick était le dernier qui me restait fidèle. Quant à Damian ... On verra bien. Mais l'heure n'était plus à la parlotte, je me dois d'agir. Il faut que j'intervienne et vite. Les derniers snipers tentent de trouver refuge après les dégâts occasionnés par la Batmobile. Je sors de ma cachette. Tandis que la Batmobile pilotée par Alfred poursuit Harper et les autres voitures, moi, je termine ce que j'ai commencé. Il était temps que ces snipers connaissent le doux bruit d'un os qui se fracture ... Plongeant dans les ténèbres, je commence alors à terminer mes cibles ... Je suis blessé, mais j'ai la rage dans le cœur.

The Dark Knight

Alfred : "Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, nous sommes en train de scanner le véhicule."

La voix d'Alfred reprend. Lui qui a essayé de rassurer la jeune fille tandis que je m'occupais des derniers snipers. Il n'avait pas fallu longtemps pour que je laisse éclater ma colère sur eux. Ordures. La Batmobile continuait son scan, et les premiers relevés apparaitront sur l'ordinateur de la Batcave. Le plus important était de connaitre les différentes composantes des pneus, voir les potentiels endroits où la voiture a été pour déterminer le lieu d'origine. Ainsi que d'autres empreintes qui me permettront de relier les réseaux et les autres ordures qui le composent. Mais le plus important, était de procéder par ordre. De manière logique, de la même façon qu'un chirurgie parfaitement entrainé à accomplir son acte. Que disait mon père à ce sujet déjà ? Premièrement, il fallait éliminer les éléments dangereux et les isoler. La défaite de ce gang ce soir mettrait un terme au petit jeu démoniaque qui durait depuis quelques jours et dont nous venions de clore un chapitre. Ce n'était qu'une simple petite chose, une broutille, mais qui m'indiquait que quelque chose d'horrible se préparait. Quelqu'un armait les gangs les plus petits, ceux que l'on ne voit jamais. Mais quelque chose ne tournait pas rond. Mais qu'est-ce qui était logique avec Gotham City après tout ? Alors que je me dirige en grappin vers le lieu de l'accident, là où se trouve la Batmobile, j'utilise le turbo de Fox pour améliorer mes performances en terme de rapidité. La voix d'Alfred résonne à travers mon communicateur, sobre, toujours présent, Alfred parle et me donne les derniers relevés enregistrés par le GCPD et par les témoins de la scène du crime. La voix est grave, mais on sent qu'il a bien géré le dossier, Alfred connaissait son travail, et je préférais y'aller en solitaire.

Alfred : "La jeune fille va bien monsieur."

"Parfait."

Alfred : "Et votre blessure ?"

"Cautérisée. Premiers soins. Mais il faudra passer un examen dès que je rentre."

Alfred : "Je préparerai la pharmacie, monsieur. Qu'allez-vous faire de la jeune fille ?"

"On verra."

Je coupe la transmission. Cette fois, j'étais à portée du criminel qui sortait de la voiture. J'enclenche alors la Batmobile pour qu'elle reste en alerte. Ce sera la première fois que j'enclenche ce tout nouveau système, mais Tamara m'avait dit qu'il marchait parfaitement, donc je n'avais rien à craindre. Wayne Enterprises savait et connaissait son travail. Tamara avait le talent de son père et les ressources qui l'aidaient à accomplir des miracles, donc je n'avais strictement pas à me plaindre de son travail. Tamara Fox avait bien bossé, du bon travail, c'était une professionnelle en qui je pouvais avoir vraiment confiance, et mine de rien, elle avait toujours la ressource nécessaire pour satisfaire chacun de mes désirs en ce qui comprenait mon armement et mes gadgets. Je m'approche de l'homme. Je le saisis et je le plaque contre le sol.

"Pour qui tu travailles ?"

Gangster : "J'peux pas le dire ! Il ... Il me tuera !"

"Tu préfères quoi ? Jambe ou bras cassé ?"

Gangster : "Non ! Pitié ! C'est les italiens, les Galante. Ils veulent reprendre le secteur des Narrows !"

"Merci."

Sans sommations et sans prévenir, je le cogne et je l'envoie dormir. Sur mon bras, je contacte le GCPD pour qu'il dépêche des renforts et des hommes pour boucler ces ordures. Les sirènes e tarderont pas à se faire entendre, mais j'avais autre chose à régler. Le cas d'une jeune fille qui mérite de retourner chez elle, et d'oublier ce qui s'est passé ce soir. Je n'avais pas la tête à faire le papa poule, et encore moins à jouer les baby-sitters. Appuyant sur ma bat-ceinture, le cockpit de la Batmobile s'ouvre dans un glissement presque inaudible. Je la vois, elle semble à l'aise dans la voiture. Je monte à la place du pilote. Elle est à côté de moi. Je ne dis toujours rien, jusqu'à ce que le cockpit se referme et que la voiture s'élance dans les rues de la ville.

"Il faut qu'on parle."

Dis-je sur un ton presque familier. Nous croisons quelques voitures de police, gyrophares allumés, qui foncent vers le lieu du combat. Le GCPD commence à entrer dans l'entrepôt, les choses ne vont pas tarder à changer dans le secteur. Même loin, on se doute de ce qui s'y passe, aussitôt, ils se chargent des hommes de Galante, un prince de la mafia déchu. Il ne l'avait pas vu venir, et ce soir, il allait finir à Blackgate. Quand j'en aurais terminé, ce sera un fléau de moins dans cette ville. Mais la jeune fille ? Qu'en penserait-elle de ce triste spectacle ? Qu'allait-elle faire après ça ? Gotham City n'était clairement pas une ville pour elle. Pas pour une gamine du moins. Mais tandis que la Batmobile s'élance dans les rues de Gotham, cela me laissait le temps de préparer ma prochaine discussion. Et après, je me chargerai de Galante. Dans un léger grognement, je reprend donc, sans la regarder. Je connaissais déjà le genre d'excuses qu'elle allait me sortir, et qu'importe ce qui se passe, elle continuerait quand même. Le même genre que Batgirl. Casse-cou et téméraire. Je ne sais pas si je dois être partagé entre la colère, et la compréhension. Et à chaque fois que j'avais tenté de les envoyer chier, ils revenaient, en permanence. Ils voulaient se sentir exister, et une fois qu'on goûtait à ce genre de soirée, on en voulait encore. Et encore. Comme un sentiment d'adrénaline qui ne s'arrête jamais. Comme une drogue.

"Pourquoi être intervenue ? Qui es-tu ?"

The Dark Knight

Elle ne semblait pas connaitre Gotham City comme moi je la connaissais, son attitude était celle d'une gamine curieuse et idiote. Une gamine des bas-fonds de cette cité qui se suicidait, comme tant d'autres, à écumer les lieux désaffectés, en quête de quelque chose, pour palier à sa vie qu'elle trouvait infecte, pour oublier sa condition et exister dans un monde qui ne la reconnait pas. Tant de jeunes brisés avaient fondé leurs vies sur l'importance d'être célèbre et en avaient fait les frais. Elle semblait complètement désemparée. Normal. Elle était dans la "Goddamn" Batmobile. Rien de plus, rien de moins. Elle était là pour une unique raison, et je me devais de discuter avec elle. Malgré les éclats de balles et de dangers de ce soir, elle restait encore incrédule devant le danger que Gotham subissait. Elle ne connaissait rien de la vraie Gotham, moi je la connaissais comme pas deux, et je savais ce qu'elle faisait aux innocents. Tandis que je conduisais la Batmobile, je ne déroge pas à ma conduite. La voix d'Alfred s'était tût pour laisser le canal de la police en écoute.

"Hrrrn. Explique-toi, ou je te refourgue à Gordon et il s'occupera de toi."

Je reste calme, j'essaie de contenir ma colère. Je n'aimais pas que des débutants fichent en l'air mes opérations, et je n'aimais pas non plus qu'une jeune gamine dans son genre se mette volontairement en danger. Cela n'allait pas être facile, mais je préférais la prévenir, lui montrer que cette vie qu'elle se préparait, elle n'était pas enviable. La colère redescend, puis, je réfléchis à ce que je pourrais faire, la laisser ici et la laisser partir ? Non. Elle serait sûrement reconnue, et elle allait sûrement avoir besoin d'aide, surtout si elle devait faire profil bas. Elle s'était mise dans une situation dangereuse, et les gens, ces ordures dehors, sont dangereux. Ce ne sont plus de simples truands, non, quelque chose de plus dangereux se cachait derrière le trafic de ce soir. Et malheureusement pour la jeune fille, elle allait devoir se mettre au vert pendant quelques temps. Malgré le fait qu'elle m'ait bien aidé, elle a été aperçu, et le mot serait donné : Quelqu'un de bizarre et de facilement identifiable avait aidé le Batman. Cette ville, elle brise des vies, des gens, et la plupart essaient de s'accrocher pour ne pas sombrer dans la facilité. Une nécessité et cette gamine venait de montrer qu'elle avait un espoir dans cette ville, elle était comme les autres, un flambeau que nous devions illuminer en permanence pour éviter que d'autres atrocités ne viennent souiller la vie d'innocents. Au fond de moi, je savais qu'elle était dans le bon camps, mais difficile de la cerner pour le moment.

"Tu t'es mises dans de beaux draps ce soir. Je te donne une chose de t'arrêter. Maintenant. Tu empruntes une vie dangereuse, et qui mènera à la mort. La tienne."

J'attends de voir sa réaction. Dois-je la gronder ? Non. Je ne suis pas son père, mais j'estime qu'il me faut lui expliquer ce qui s'était passé ce soir. D'après ce que j'en juge, elle était encore mineure, pas encore vingt et un an. Je la laisse réfléchir. Je la laisse calculer son erreur. Elle voulait aider ? Oui, mais elle le faisait de façon désordonnée, de façon idiote, et qui allait mener à sa mort, ainsi qu'à celles d'autres personnes. Elle n'aurait pas d'autre remerciements, du moins peut-être même pas du tout. Je n'étais pas spécialement porté sur les mondanités ouais, mais c'était comme ça et pas autrement. Elle devrait faire avec et gérer ça. Batman n'était pas un bisounours, pas un mec sympa à qui on fait une accolade tout en l'emmenant boire une bière, j'avais déjà Clark pour me ramener à ce niveau des plus bas. Le bonhomme bleu aurait sûrement prit un poing de kryptonite dans la face s'il avait continué à me prendre pour un copain de bistro. Je réajuste le pilotage automatique jusqu'à la cave, tandis que je pianote l'ordinateur de bord tout en la fixant d'un air presque sévère.

"Penny One. Préparez le nécessaire pour une opération. Nous allons avoir une invitée."

Alfred : "Encore une de vos conquêtes nocturnes, monsieur ?"

"Je vous laisse mettre un masque, inutile de prendre trop de précautions."

Alfred : "Je vois monsieur, je prépare les soins. Je serai prêt à votre arrivée."

Ma radio intégrée au casque ne pouvait pas être perçue par les ondes normales, ni-même par la jeune fille. Mais au point où nous en étions, avec un tel danger qui planait sur sa tête, qu'elle avait maintenant de nombreux ennemis,, il fallait que je la briefe sur ce qui allait se passer, et bien entendu, soigner nos blessures le plus vite possible. Je ne sais pas si cette gamine avait été touché, mais elle allait quand même être suivit. Mais chaque chose en son temps ... Cette jeune fille en voulait, elle semblait désireuse de faire ses preuves, mais je ne pouvais pas me permettre de veiller encore sur une nouvelle possible recrue. Je n'avais pas le temps pour ça. Alors que la Batmobile rugissait à travers tout Gotham City, je réfléchissais à cet avenir, cet avenir incertain. Cette terre inconnue. L'avenir nous fait peur, le changement nous fait peur et cette incertitude nous détruit tous, en plus de nos espoirs. Mais je suis déterminé à prendre des risques, car je suis Batman, et que je devais tout faire pour honorer le combat que je m'étais promis de faire face au crime. Une promesse du passé pour créer l'avenir, une promesse du passé pour vivre. La voiture fonce, elle quitte Gotham City. J'appuie sur un bouton, les visières deviennent plus sombres. Il est presque impossible de voir dehors, pour elle, du moins. Il est presque impossible dans quelle direction nous allons. Mon secret devait être gardé après tout.

The Dark Knight

Je ne réponds pas pour le moment, je préfère laisser en suspens ses questions. Histoire de rester dans la logique de la légende de Gotham City. Insensible, et parfaitement sombre. Elle a du répondant, ça c'est vrai. Une gamine des rues qui avait un certain répondant et une certaine ténacité au combat. Je ne peux qu'observer ce que cette ville produit de nous : Des êtres perdus, qui tentons de changer les choses, au bon gré, mal gré des évènements qui surviennent. Alors que nous pénétrons dans les bois de la ville, la voiture accentuait la vitesse, en pilotage automatique. Je souffre, et la douleur qui m'a perforé me brûle. Mais je préfère ne rien montrer, du moins, pas pour le moment. Nous fonçons vers le mur-hologramme et nous arrivons dans les tunnels, anciens et refaits par Alfred et moi-même. Quelques mètres interminables et nous arrivons au centre même de la Batcave. Alfred, grimé d'un masque de Batman, nous attend près du bat-ordinateur, avec une trousse de secours, prêt à intervenir. Nous descendons du cockpit. La Batcave se dresse devant la jeune fille. Elle était maintenant dans le cœur même de la vie du Chevalier Noir. Des dizaines de Batmobiles stockées, dans un coin. La salle des trophées, le Bat-ordinateur, les autres engins qui me permettent de survoler ou de plonger au dessus, ou en dessous de Gotham City. Tout était là. Alfred, paré d'un masque prit sur le costume de chauve-souris de mon père, m'attend.

Alfred : "Bonsoir monsieur, bonsoir mademoiselle. Elle a découvert mon terrible secret j'imagine ? Mademoiselle, je suis Batman."

"Cela ira, Penny-One, pas besoin d'aller plus loin."

Alfred : "Bien monsieur. Quels soins dois-je préparer ?"

Je montre ma blessure sur le flanc. Je retire ma cape et le haut de ma tenue. Torse nu, les nombreuses cicatrices parsèment mon corps. Gardant mon masque sur le crâne, je regarde la jeune fille, qui n'est pas trop loin. Pennyworth était dévoué et loyal, toujours prêt à me défendre quand cela était nécessaire, mais ce soir, je n'avais pas besoin d'un cours de théâtre, ni-même qu'il surjoue son rôle. Il dirigera la jeune fille vers le petit centre de soins improvisé pour lui soigner les éventuelles blessures qui ont survenu ce soir. Pour ma part, je m'installe dans le coin de la pharmacie, prêt à me faire recoudre. Ordonnant d'une voix claire au Bat-Ordinateur, je lance des recherches sur d'éventuels gangs dans les Narrows, correspondant aux chefs mafieux et aux armements lourds. Ses questions attendaient après tout. J'attends aussi que la jeune fille vienne vers moi, et qu'elle me demande ce qui allait se passer. Observant la jeune fille, je reprends alors.

"Si mes soupçons sont fondés, ce serait l'organisation du Gant Noir qui serait relié à tout ça. Le cartel d'El Penitente au sud de l'Amérique en fait aussi partie. Des gens dangereux, qui se révèleront être des acteurs prochains à Gotham City."

Des soupçons encore, mais tout coïncidait. Le Gant Noir faisait parler doucement de lui. Tandis que Alfred me recousait la plaie, j'essaie de ne pas montrer la douleur qui me suture. Je reste focalisé sur ce que je pensais, je réfléchissais à ce qui nous avait attaqué ce soir. Nul doute, Alfred était le meilleur pour ressouder, refermer et soigner les blessures les plus profondes et les plus mortelles, il était mon médecin, mon ami, et l'homme qui gérait le moral des troupes même dans les moments les plus durs. Alfred avait été pendant très longtemps le gardien de mes secrets, l'homme qui m'aidait quand l'absence de mes parents s'était faite ressentir, car la douleur revient toujours, même enfouie, elle était là, brûlante comme la braise. Et pourtant, le malheur s'était pourtant bien dissipé, pendant un moment, quand Andréa faisait partie de ma vie, de mon âme. Mais hélas, je ne suis pas condamné au bonheur. Alfred me regarde d'un air légèrement empreint de compassion. Tandis qu'il termine de me recoudre.

"Tu as fais preuve d'inventivité ce soir. Est-ce que tu souhaiterais me ... Rejoindre ?"

Je détestais ce genre de marchandages, mais il fallait néanmoins proposer des bassesses matérialistes pour éviter de se retrouver pris au piège dans des logiques presque farfelues. Je n'aimais pas m'entourer de trop d'enfants, ni de me risquer dans une aventure trop "humaine" de peur que ça les touchent tous. Dick, Tim .. Alfred ... Je ne le pouvais pas, et cela n'était pas acceptable. Il devait y'avoir des règles, une certaine logique. Mais la jeune fille venait de montrer ses talents, pour une enfant de la rue, des Narrows, elle avait un certain talent qu'il fallait exploiter. Elle avait de la suite dans les idées, et elle savait parfaitement gérer les objets qui l'entouraient. Je pourrais peut-être changer sa vie, et l'aider à se sortir de sa condition. Je pouvais le faire, après tout. Tim était parti. Damian était absent, et Dick n'était plus Robin depuis des années. Après tout ... Pourquoi pas ? J'avais besoin d'une nouvelle alliée dans Gotham City. J'avais besoin d'alliés ... Elle serait une nouvelle inspiration dans Gotham City. Une nouvelle égérie prête à foncer sur les criminels et à leur faire comprendre ce qu'est réellement la peur. Elle aurait les armes, la formation, et j'en ferais un bouclier pour défendre l'innocent dans cette ville monstrueuse. Elle serait sous ma coupe, sous ma formation, et elle serait une femme dangereuse, entrainée et capable de venir à bout des grands criminels ...

"Je cherche quelqu'un pour m'épauler dans mon combat contre le crime. Tu as montré que tu savais te battre et que tu savais contenir ton calme. Tu as certaines qualités que l'on peut mettre à profit. Mais la vraie question que je me pose, est, est-ce que je peux te faire confiance ?"

The Dark Knight

Qui était-elle, et comment pouvait-elle être aussi puissante en dans le domaine de la technologie ? Quelle organisation pourrait entrainer des enfants pour en faire des génies ? La liste était fichtrement longue, en passant par Cadmus ou dans les centres de l'armée américaine au Nevada. Il me fallait réfléchir, une gamine perdue au beau milieu des Narrows de Gotham City, avec un fort penchant pour la technologie, quelque chose ne tournait certes pas rond, et cela sentait l'expérience qui avait mal tourné, alors, qui était-elle ? Voila la question à deux mille dollars. Alors que je retire ma ceinture, je remarque qu'Alfred fait de son mieux pour aider la jeune fille, puis, il s'approche de moi après avoir offert quelques sandwichs qu'il concocte assez souvent ainsi qu'une tasse de thé. Les sandwichs au thon d'Alfred étaient les meilleurs, et Dick préférait ceux au beurre de cacahuète. Il portait toujours le masque du Batman que mon père avait porté à cette soirée de carnaval, avant que Lew Moxon ne le kidnappe pour une intervention chirurgicale.

"Ce sera tout, merci."

Alfred : "Bien monsieur."

Et sa famille ? Elle a sûrement une famille. Des gens qui voudront la rechercher. Qui se demandaient où elle était passée. Je ne tarderais pas à le savoir en tout cas. La jeune fille semblait cependant bien au fait de tout cela. Elle pourrait devenir une parfaite alliée. Et je la formerai. Personnellement. Je m'apprête à dire quelque chose, mais je me ravise. Je préfère la jauger. Je me tais et je réfléchis. Dans d'autres cas, des enfants perdent leurs parents seulement parce qu'une silhouette noire surgit de derrière un angle et menace de vous tuer pour un simple collier de perles. Seulement ... Un collier de perles. Alfred fut le meilleur des pères pour moi, et même s'il ne me rendra jamais mes parents, il a été un homme toujours prévenant pour autrui, et je ne pouvais pas me passer de lui. Observant au loin la jeune fille qui semblait s'impatienter, fébrile, devant ce que je lui ai proposé. Je réfléchis avant de prendre une décision la concernant. C'était décidé. L'air grave, imposant, je me permets alors de reprendre le ton de la conversation.

"La vie de justicier n'est pas facile. Elle entraine des choix, des actes. Des renoncements. En suivant mon entrainement et mes principes, tu risques de te retrouver blessée, d'être prise pour cible, d'être traquée."

Mon quotidien en quelque sorte. Depuis des années, j'avais encaissé les douleurs, les privations, et les coups durs. Mon corps était constellé de cicatrices, mais qu'importe, je m'en remettais à chaque fois. Comme toujours. Je me remets à marcher et je me dirige vers la jeune fille qui fut laissée pendant quelques minutes. Alfred et moi, nous n'envisagions pas de recueillir à nouveau une jeune laissée pour compte dans Gotham City, mais après la dernière révélation sur Jason Todd et ses actes au Carnaval des Frères Bonus, et ses monstruosités, il me fallait quand même offrir une nouvelle vie à quelqu'un, oser lui donner un espoir de croire dans un avenir qui peut être bien meilleur qu'il ne l'est actuellement. Alfred devait penser que je devenais trop doux, trop compassionnel. Peut-être que oui, peut-être que non. J'avais besoin d'avoir quelqu'un auprès de moi. Dick était parti, Jason m'avait trahi, et Tim était aux abonnés absents. Quant à Damian, je le trouvais de plus en plus éloigné de mon giron. Il me fallait peut-être une nouvelle alliée. Qui sait ? Me tenant droit devant la jeune fille, j'attends sa réaction. Quelle serait sa réaction ? Cela, il m'était impossible à le prévoir.

"Je t'offre une place auprès de moi, mais cela veut dire qu'il faudra faire des concessions. Que l'on apprenne à se faire confiance, aussi."

Je prenais un très gros risque, mais j'avais un bon pressentiment concernant cette jeune fille, quelque chose me disait qu'elle voulait aider. Je sors de ma veste l'insigne de Robin, le "R" noir entouré de jaune, et un autre insigne, celui de Red Robin, un "R" en or, entouré de rouge. Deux insignes que je lance sur la petite table à roulette, à la vue de la jeune fille. C'était un rôle de partenaire. Pas un rôle de Robin, mais une partenaire en qui je pourrais fonder mes espoirs. Le rôle de Robin n'était pas seulement d'être mon acolyte, c'était aussi celui d'être une espèce de lien entre la vie que j'ai choisie, et celle que je ne pourrais jamais avoir, me donner la force de me battre pour ce qui est juste et ce pourquoi je dois continuer. C'est alors que je prend une décision. Une décision qui va sûrement changer la vie de cette jeune fille. De toutes manières, elle était gravement en danger, et si elle devait devenir mon acolyte, alors elle comprendrait. Elle comprendrait que tout ça était une suite logique à un ensemble d'évènements passés. Je décide alors de retirer mon masque. De lui montrer qui est derrière le masque du Chevalier noir. Je dévoile alors mon visage, celui de Bruce Wayne. J'attendais de même de sa part, qu'elle se présente. Les évènements n'avaient pas été tendres ces dernières années, et malgré mes quelques apparitions publiques et mon mandat de maire raté, j'étais toujours là. Sombre, perdu dans une lutte pour Gotham City, mais toujours bien là. Immuable, mais terriblement ancré dans notre époque moderne.

"Si tu acceptes, dans ce cas, je pense qu'il est temps de se mettre au travail."

The Dark Knight

"Nous allons y travailler. Séances d'entrainements, séances de formations, combats rapprochés. Je veux que tu sois opérationnelle très bientôt."

Les lumières s'activent. Les parcours d'entrainements sont disposés et prêts à être utilisés. Nombreux programmes d'entrainements. Et même si Batman était encore un peu aux abonnés absents en ce moment, du moins, l'original, Terry se chargerait un peu de m'épauler, dans le plus grand des silences envers mes propres alliés. Il est des justiciers dans cette ville, que je ne connais pas, ou très peu. Mais par qui, leurs actions, ont permit à des citoyens de Gotham d'échapper à la mort et aux abominations qui se baladaient dans ma ville. Oui, il y'avait d'autres héros qui voulaient m'assister, et même si c'était le genre de choses que je ne cautionnais pas, Arkham City m'a montré que je ne pouvais être seul, pas à Gotham City. Je reste bien droit, bien calme, et je l'observe avant de reprendre. Je n'étais pas trop au fait des dernières nouvelles que l'ordinateur devait me rapporter au sujet de ce qui s'est passé ce soir. Mais quant à la jeune fille, si elle était là, et si elle me montrait sa détermination, il fallait néanmoins lui poser quelques limites. La jeune fille apprendrait, elle connaitrait ses limites, elle apprendrait. Si quelqu'un comme Tim peut se faire avoir, je préférais dire nettement les choses pour éviter d'être déçu, ou pire encore, de porter la mort d'un de mes proches sur le dos. Encore et toujours, le spectre de Jason Todd trottait dans ma tête.

"Ta formation commence ce soir. J'ai dépoussiéré le terrain d'entrainement dans la grotte, et un logiciel te permettra de perfectionner tes talents et tes aptitudes. Ton travail, c'est d'abord de te perfectionner. Je ne tolèrerai aucune erreur, je veux que tu sois à cent pour cent dans tes techniques. Travailler avec moi, ça se mérite, et surtout, cela s'honore. Dans un premier temps, tu éviteras les criminels de l'asile d'Arkham. Ils ne sont pas de ton niveau."

Une gosse, elle n'était qu'une gamine. Car oui, c'était quelqu'un de plus jeune que moi, ne savait certainement pas de quoi étaient réellement capables les pensionnaires du vieil asile sur l'ile d'Arkham. J'avais vu des choses, de terribles choses, et même le fait d'avoir une Batcave sur l'ile n'empêchait pas les évasions. Dernièrement, le directeur, Jeremiah Arkham, avait fait de nouvelles règles pour empêcher les évasions. Futile, ils trouveront toujours un moyen de s'échapper d'Arkham, mais les intentions étaient louables. Certes. J'avais une idée pour tester la jeune fille, une idée pour savoir un peu si elle était réfléchie ou si elle gobait ce qu'on leur donnait dans les journaux. Nous verrons cela très bientôt. J'attendrais sa réponse avec un vif intérêt, ce qu'elle dira, n'importe quelle réponse, sera étudiée et bien orchestrée. Mais surtout, elle me permettrait d'avoir un avis catégorique sur la personne qui me rejoint dans mon combat contre le crime. Wayne Enterprises et la Fondation Wayne faisaient tout pourtant, pour arriver à changer les choses, mais ça n'était jamais assez, jamais. Et Gotham sombrait, mais à force de s'obstiner, on pouvait y arriver, si on le voulait.

"Je t'aiderai du mieux que je peux, et je ferais en sorte que tu ne manques de rien."

Wayne pouvait bien faire ça. Après tout, il fournissait les orphelinats et les cliniques de soins en médicaments et en nourriture. Il aidait aussi bon nombre de familles pauvres dans les Narrows, et cette gamine y vivait. C'était une certitude. Une cargaison de plus ou de moins, Batman pourrait très bien venir en aide à ses plusieurs alliés. Je ferais en sorte que la jeune fille obtienne une légère aide, pas grand chose, non, le reste, elle devait se battre pour obtenir sa place dans cette ville, c'était certain. Je voulais bien assurer une aide, mais il fallait aussi que ça marche dans les deux sens. Nous en rediscuterons par la suite. Elle trouvera sa place, et je l'y aiderais. Je tends mon bras, comme pour la saluer, comme pour la faire entrer dans mon équipe. Un geste qui en disait long. Elle avait fait du bon boulot et s'était montrée créative, oui, mais elle était encore trop peu sûre d'elle, il lui manquait ce regard personnel pour améliorer sa surveillance et pour éviter de se faire tuer par surprise. Mais j'étais fier d'avoir trouvé quelqu'un avec de la ressource à mes côtés, elle était vaillante, et elle en avait dans le cœur, et ça, ça me plaisait. Je ne le montrerai pas, non. Mais je le pensais, et c'était déjà quelque chose d'énorme pour elle et son avenir. Je savais que je pouvais faire confiance à cette jeune fille.

"Bienvenue dans l'équipe, partenaire."