Sujet: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Dim 25 Oct 2020 - 18:20
C’est fou tout ce qu’on peut trouver en dépouillant un riche. Hier soir, un soi-disant honnête homme avait décidé de tromper sa femme avec quelques filles de joie dans un bordel miteux de Park Row. Je passais par là et trouvant dommage de repartir les mains vides, je lui ai gentiment demandé, à l’aide d’un de mes revolvers, de me donner ce qu’il avait sur lui. Généralement, les gens ne résistent pas quand ils ont un revolver posé contre la tempe. Il m’a donné 500 dollars en liquide, une jolie montre bien chère et une enveloppe. L’enveloppe m’intriguait beaucoup, comment un bout de papier pouvait avoir autant de valeur ? Mais je l’ai quand même ouverte pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur et j’ai vite compris pourquoi elle avait de la valeur, c’était une invitation à la soirée d’ouverture de l’Iceberg Casino, le rade de Cobblepot, celui qui a coulé lors de sa grande réouverture. Le destin est souvent capricieux quand on y pense. Depuis la mort de Stéph, j'avais enchainé les emmerdes. Que ce soit en terme de travail professionnel, ou en terme de malchance, faut dire que je me coltinais pas mal de moments pénibles. Je buvais, j'errais de rade en rade, je volais quelques badauds et je picolais comme un trou. Comme un trou ouais. Mais une autre invitation était aussi présente dans la petite enveloppe. Une soirée d'ouverture au My Alibi. Un coin que j'affectionnais et que je connaissais.
J’étais sur d’y aller, le gratin criminel de Gotham serait là bas, je pourrais observer la haute société du crime de Gotham, en connaitre en peu plus sur elle et les nouvelles têtes qui se baladaient en ville maintenant, et ça, c’est une grande chance. Alors j’ai fourré l’enveloppe dans une poche de mon pantalon et j’ai fais sortir le richard de l'hôtel, toujours nu. Cela lui apprendra à vouloir tromper sa femme. J’ai laissé les 500 dollars aux demoiselles et je suis sorti à mon tour avec l’invitation en poche.
Voilà comment je me suis retrouvé devant le My Alibi en train de fumer une clope et observer les gens rentrer dedans. Le gérant doit être très à cheval sur la sécurité, car je compte trois gardes justes à l’entrée. Ils vérifient les invitations de tout le monde mais aussi si les invités n’ont pas d’armes sur eux. Est-ce de simples mesures de sécurité ou alors le proprio a peur de quelque chose ? Quoiqu’il en soit, avec autant de mesures de sécurité, l’endroit est bien protégé, il faudrait être suicidaire pour s’y attaquer. Et je ne compte pas le faire, je serais juste là en observateur, mais peut être qu’après la soirée, quelques personnes auront la malchance de tomber sur moi. Bon, je n’ai pas envie de manquer le début de la soirée, alors j’y vais. Je jette ma clope sur le trottoir et traverse la route pour me trouver une place dans la file d’attente.
Ça fait dix minutes que je poireaute au milieu des vrais invités de cette soirée, qu’est ce que c’est long, j’arriverais à patienter si je n’étais pas derrière un couple de marins qui ne fait que râler que c’est trop long. Qu’est ce que j’ai envie de leur coller une balle chacun, mais nan, ça serait dommage de commencer la soirée comme ça, un autre jour peut être. J’arrive enfin devant l’entrée, et donc les gardes, du club. Je sors l’invitation de ma poche et la montre au gorille qui est devant l’accès à la salle qui la prend d’un mouvement brusque. Je sais pas si il fait ça avec tous les invités, mais ce n’est pas très courtois, il risque de brusquer ces pauvres gens de la haute si fragile. Il alterne ses coups d’œil entre moi et l’invitation et finit par me la rendre en me souhaitant une bonne soirée. Je ne le regarde même pas et continue mon chemin, mais le deuxième garde m’arrête au bout de deux pas et me montre mes revolvers. Je les sors de leur étui et les pose dans une caisse sur le coté. D’un mouvement de tête sec, il me fait signe d’avancer et d’aller dans le bar. Si ces gardes sont aussi débiles qu’ils sont incompétents, l’endroit est moins bien protégé qu’il n’y parait. J’ai toujours deux autres revolvers sur moi, planqué sous mon manteau, à l’arrière de ma ceinture. M’enfin, je suis dans le lieu, c’est ce qui compte, mes colt me seront surement inutiles de toute façon. Le premier truc que je remarque une fois rentré à l’intérieur, c’est qu’il n’y fait pas beaucoup plus chaud qu’à l’extérieur. C’est aussi froid que le canon d’une arme posé contre une tête. M’enfin, tant que les boissons servies ne sont pas mauvaises, c’est ce qui compte, après tout, on est bien là pour ça.
Je me faufile au milieu de la foule qui ne cesse de grandir et je finis par atteindre le bar. Il n’y a pas trop de monde autour, la foule est plus concentrée au lieu de la salle, je ne sais pas pourquoi, surement un truc de criminels. J’arrive juste devant le comptoir et appelle la serveuse. Elle porte un drôle de costume, un body avec une queue de pie, c’est la première fois que je vois ça, surement une excentricité de la soirée. Je commande un whisky qu’elle me donne quelques secondes après. Je hoche la tête pour lui dire merci et me retourne pour m’adosser au bar. C’est plutôt bien comme endroit pour observer. Je vois bien la foule, j’ai les boissons à coté, parfait. Je regarde autour de moi. Je vois une jeune femme blonde aux alentours du bar, elle a l’air perdue. Je vois un autre homme dans la foule, avec une attitude particulière, il se déplace rapidement et on dirait qu’il est émerveillé par tout ce qu’il voit. Il n’y a pas que des criminels de Gotham finalement, mais moins ils ont d’argent, moins ils sont intéressants. Je sirote mon whisky en attendant qu’il se passe quelque chose. D’habitude, c’est moi qui provoque quelque chose, généralement un mouvement de panique à l’aide d’un coup de feu. Mais il y a trop de monde pour que je puisse faire quoique ce soit tout seul. Je n’ai plus qu’à attendre que la soirée se passe et espérer croiser quelques égarés à la sortie.
Les heures passent, le moment de la fermeture est proche, et tout ce que j'ai fait, c'est picoler comme un trou. Comme un énorme trou. J'ai enchainé les verres de Jack avant de regarder l'épave que je suis devenu : Moi, le Maitre des Indices. Il me restait quoi dans ma vie ? Stéphanie était morte, de toutes manières, et même si cela avait été compliqué entre nous. Elle était ma fille. Et moi, je lui avais survécu. L'endroit devenait de plus en plus vide, il me fallait continuer à boire. L'ivresse pour oublier. L'ivresse pour effacer l'image de ma Stéphy. Voila tout ce que je mérite.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Mer 28 Oct 2020 - 2:26
Cher journal, cela fait longtemps que je t’ai boudé et laissé dans un coin de mon existence que je préférais ne plus approcher. Mais aujourd’hui, j’ai besoin de l’ami que tu as été par le passé, celui qui m’a soutenu dans les moments les plus difficiles. Ces moments où j’étais seule, comme je le suis à présent.
Tu dois te souvenir de cette Stephanie qui jadis avait cousu son propre costume pour combattre son père et qui décida de garder le masque autant par amour pour un garçon que par besoin de se sentir vivante. Cette Stephanie qui, pour plaire au Chevalier noir de Gotham, endossa le costume de Robin avant d’être « tuée » par cette pute de Black Mask. Cette Stephanie qui, ne pouvant plus être Spoiler, accepta de devenir Batgirl avant de disparaître à jamais. Je te l’avoue, cher journal, je suis la première surprise à t’adresser ces lignes. Moi qui pensais naïvement avoir tourné cette page de mon histoire, je me retrouve aujourd’hui à te parler comme je le faisais hier. La raison ? Juste un déclic. Une simple notification qui fit l’effet d’une onde de choc. Elle était sobrement intitulée : « Multiple évasions à Blackgate ».
C’est vrai, j’ai mis du temps à consulter cet article. La gentille Stephanie que personne ne connaît, qui habite un appartement d’étudiant miteux mais au loyer exorbitant dans l’Old Gotham et qui suit avec assiduité ses cours de psychologie à la fac s’y refusait, craignant d’y voir apparaître le nom de son paternel. Mais c’est pourtant ce qui arriva, cher journal. Comme je l’avais redouté, il était écrit noir sur blanc : Arthur Brown, alias Cluemaster. Évidemment, comme il n'était guère plus qu’un second couteau des criminels les moins recommandables, il n’avait pas eu l’honneur d’un article en son nom. Comme il en a toujours été. Arthur a toujours été un minable parmi les minables, tout juste bon à s’échapper de Blackgate pour y retourner le mois d’après. Du moins, c'était avant que Spoiler ne disparaisse des radars.
Alors j’ai fait ce que je savais faire de mieux, lancer des alertes et faire le plus de bruit possible. Mon blog, que j’avais laissé en jachère pendant ces deux longues années passées loin du monde des justiciers et de leurs nuits tardives à combattre le crime. Et ni une ni deux, je publiais la première mouture de ma campagne de recherche à coup de pop-ups aussi agressifs qu’omniprésents sur la toile gothamite que je ne connaissais que trop bien. J’ignorais cependant ce que je faisais réellement car j’agissais plus sous le coup du réflexe et de l’impulsion que de la logique. Et j’ai continué ainsi, cher journal, sans savoir où j’allais, jusqu’à ce qu’une notification attire mon regard.
Mon coeur a cessé de battre l’espace d’une seconde. Arthur était là, à portée de main. Mon indic’ du soir était un de ces types attirés par le glamour des hautes sphères du crime gothamite. Un vrai touriste du macabre à en juger par les photos sur sa story Instagram, comme ces gens qui visitent des lieux emblématiques du quartier de White Chapel pour marcher dans les pas de Jack l’Eventreur. Et il voulait une récompense, en plus. Mais quelle récompense ? Mon coup de pied aux fesses, oui ! Je l’ai baratiné à coup de « bien sûr, mais mon équipe doit d’abord analyser la pertinence des informations que vous nous avez fournies. Batman lui-même est sur l’affaire, tout ça, tout ça. » Et le gus a tout gobé comme une bleusaille avant de me refiler les infos. Grrr ! Ce que j’ai horreur des petits cons dans son genre ! Mais je m’égare, cher journal. Je savais où Arthur se cachait. Et je devais faire face à un choix alors que j’exhumais mon vieux costume de Spoiler tel un squelette sorti du fond de mon placard.
Ce costume, fantôme de ma vie passée, j’aurais passé des heures à le regarder posé sur mon lit si je n’étais pas pressée par le temps. Il fallait agir. J’avais l’opportunité de remettre Arthur là où était sa place : derrière les barreaux. C’est ainsi que tout a commencé, cher journal. Ou, devrais-je dire, que tout a recommencé. Arthur m’avait une fois de plus poussé à revêtir le masque que j’avais jadis façonné pour le combattre. C’était devenu ma raison d’être à cette époque. Et aujourd’hui encore, j’avais ça dans le sang. J’étais prête sans même me poser la question.
Arthur s’était réfugié au My Alibi, un bar à putes peuplé de criminels aux goûts douteux. Tu sais ce qu’on dit, cher journal : le pire n’est jamais décevant. Mais hors de question que je montre le bout de mon nez dans un endroit pareil, surtout que les mafieux, j’ai déjà donné. Mais tout aussi hors de question que de laisser Arthur me filer entre les doigts. Je décidai donc d’attendre, perchée sur un toit avoisinant. Et j’attendis jusqu’à ce que ce gros naze veuille enfin sortir. Il avait l’air passablement éméché, titubant presque. Il semblait s’intéresser à un groupe qui avait quitté le club quelques secondes avant lui. Mais quels qu’étaient ses projets, Spoiler était là pour les saborder. Car tel était mon rôle.
Sans attendre davantage, je bondissai vers une ruelle et je me préparai dans son obscurité à voir circuler devant moi la silhouette de ma proie. Je m’en saisissai alors, la projetant contre un mur. Et profitant qu’elle soit prise au dépourvu, je lui envoyai un crochet du droit, direct dans la mâchoire. Je voulais qu’il déguste, qu’il goûte à nouveau à ma colère, ce père irresponsable.
« Bonsoir Daddy ! Je t’ai manqué ? »
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Mer 28 Oct 2020 - 9:32
Je suis complètement ivre, complètement sous l'effet de la dame Alcool, complètement lessivé .... Bourré. C'est le mot que je peux utiliser pour commenter l'état pitoyable dans lequel je suis. ivre mort, rincé, complètement détruit. C'était à peu près les termes que l'on pouvait utiliser ouais. Voyez l'esprit comme je le vois ... L'alcool n'est qu'un remède. Un remède universel. L'esprit est comme un tableau noir, et l'alcool efface tout. L'homme s'arme de courage, il fait tout pour assurer. Mais il est cerné par des bouches, il a une famille, une femme, un gosse. Insatiables. Chronophages. Elles lui bouffent son temps. Il y'a de quoi rendre un homme malade, et l'alcool, c'est le remède. Un remède que tout homme prend quand les choses ne se passent pas bien dans sa vie. Un remède pour soulager l'homme et lui permettre de continuer à vivre. C'était la loi de la vie, implacable et dure. Et je l'avais acceptée. C'était comme ça que je voyais les choses, et même si j'adorais Stéphanie, et que j'avais envie de tuer sa mère Crystale. Depuis bien longtemps, j'avais enterré ces émotions, et l'alcool avait pris une place importante dans ma vie. Alors que je sortais du My Alibi, avec quelques grammes d'alcool dans les veines, je me retenais au mur, pour ne pas tomber, et encore moins vomir. Le whisky, c'est souvent fatal quand on s'y attend pas. L'alcool me permet cependant d'avoir un peu chaud, durant les longues nuits froides d'hiver qui commençaient à entrer dans Gotham City. La nuit était belle, et alors que je sortais de la ruelle, quelque chose m'attaque et me fait tomber à terre. Avec ma carrure, ce devrait être difficile de me faire tomber à terre, mais faut aussi dire que je suis complètement bourré. Alors que je tombe, je me met à gueuler.
- Je vais te faire regretter ç ...
C'est alors que les paroles, froides, et terriblement familières me rentrent dans les esgourdes. Je n'en crois pas mes oreilles. Ce n'était pas possible. C'est impossible. Cela ne peut pas être elle ! Je reporte mon regard sur l'ombre qui m'avait frappé de plein fouet, net et sans bavure ... Mais ce que je découvre me glace le sang, me terrifie, et mon expression faciale se tend sous la peur, sous l'horreur qui me transperce l'âme. Je suis saisi, au sol, par la voix, par ce que je crois être Stephanie. L'alcool me jouerait-il des tours ? Ou est-ce quelqu'un qui essaie de jouer avec mes nerfs ? Qui oserait profaner sa mémoire, à ma petite Stephy. Qui oserait ? La réponse était évidente : Le Batman envoyait une gamine, avec les mêmes gestes, la même intonation dans la voix, pour me torturer, pour me faire du mal ... C'était la seule réponse logique, mais il pouvait y'en avoir d'autres.
- C'est ... Impossible ...
Je suis en état de choc. Je ne comprend pas ce qui m'arrive. Stéphanie était morte, et pourtant, elle était devant moi. Est-ce une blague ? Un fantôme envoyé pour me faire payer mes erreurs ? Le choc est violent, et malgré les quelques grammes d'alcool dans le sang, j'essaie de garder en moi la lucidité nécessaire pour différencier si c'était bien un mirage ou une réalité. Nan, cela ne pouvait pas être la réalité, j'avais vu la tombe de Stéphy. Elle était morte, elle était morte !J'essaie de me redresser, toujours sous l'effet de l'alcool. Le sol est sale, jonché de saletés, et je ne tenais pas à rester sur le trottoir. J'essaie de reprendre mes esprits. Il doit y'avoir une raison logique à tout ça. Elle ne pouvait pas être en vie.
- Tu es morte ... Tu ne peux pas être en vie. Tout ça, c'est dans ma tête ... C'est dans ma tête ... C'est dans ma tête ...
Je deviens dingue ou quoi ? Que se passe-t'il ? Pourquoi je deviens aussi fou que ça ? Cette phrase, qui était blague de très mauvais gout surtout à Gotham, aurait pu être tiré d'un mauvais film d'Hitchcock. Cependant, il n'en n'était rien. Je ne pouvais pas croire que l'on puisse revenir du monde des morts, c'était impossible, et elle ne pouvait pas être sortie de son cercueil avant de ramper pour venir me retrouver. Elle était morte, et le Batman me l'avait confirmé quand j'étais enfermé à Blackgate. Il était venu un soir pour venir me parler d'elle. Même morte, cela m'avait attristé. Une partie de moi était soulagée et l'autre en voulait au Batman. Oui, j'aurais aimé la tuer, en tant que son père. C'était schizophrénique quand on y pensait non ? Je me recule, devant l'incarnation de ce qui semble être ma fille, mon propre sang, ma propre chaire ...
- Ne m'approche pas ! Ne m'approche pas ! Tu n'es pas réelle ! Tu n'es pas réelle !
Cela me rappelait cette comptine de l'enfance. Les trois fantômes de Noël. Est-ce qu'elle était envoyée par le Divin pour me tester, est-ce qu'elle était là pour demander la rémission de mes péchés ? Est-ce qu'elle souhaitait que je devienne meilleur, que je devienne bon ? Les questions se suivent et se ressemblent, mais tout ça dans ma tête, ça s'embrouille, ça se mélange, et ça me tape sur le système. La gueule de bois demain allait être terrible, et tout ça, cette Stéphy inventée et ce coup de poing, tout ça, ce ne serait qu'un lointain mirage. Ce ne serait plus rien. Ce serait ... Un rêve. Je ne pourrais pas vivre avec le fait que Stéphanie soit encore vivante. Cela voudrait dire que le Cluemaster reviendrait, et qu'il tenterait de la détruire une fois de plus. Autant sa mort m'avait détruit, autant la savoir en vie m’insupportai. C'est un étrange dilemme. Sous l'effet de l'alcool, j'essaie de reculer, mais je suis dos à un mur. Je ferme les yeux, dans une tentative pitoyable d'espérer que ce mirage s'en aille. Faites qu'il s'en aille. Seigneur, prenez pitié d'un pauvre alcoolique notoire ... Stéphanie était morte, et si dans le cas où ce n'était pas un mirage, quelqu'un m'en voulait, quelqu'un voulait toucher ma corde sensible. Et il le paierait, le jour où je décuverai bien entendu.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Mer 28 Oct 2020 - 17:39
Mais la correction ne faisait que commencer. Cassie ne m’avait peut-être plus entraînée depuis longtemps mais j’avais continué à me maintenir en forme pour pouvoir botter des culs. Qu’est-ce que tu croyais, cher journal ? Que sans le costume de justicière, Stephanie Brown serait redevenue une pauvre fillette sans défense ? Ne te fais pas d’illusions. J’étais une guerrière et mon papa chéri eut l’honneur et l’exclusivité d’en faire l’expérience après deux longues années d’absence.
Il était au sol, telle une vraie loque humaine. C’était pathétique à regarder. Je m’attendais à ce qu’il réplique mais le coup ne venait pas, ce qui m'était encore plus insupportable. Ce loser allait me faire croire qu’il avait l’alcool inoffensif, maintenant ? Dommage pour sa tronche, Spoiler n’était pas d’humeur à plaisanter.
« Pas réelle ? Et ça c’est pas réel, peut-être ? » lui crachais-je tout en lui assénant un coup de pied. « Ça te paraît assez vivant, là ? Debout, Arthur. t’as toujours été à côté de la plaque ! »
Je n’en revenais pas, il restait sans réaction face à mes attaques, geignant comme un gamin terrifié et incapable de se défendre seul. Et moi, j’étais décontenancée. La Stephanie qui portait les coups à cet instant là était convaincue qu’il jouait la comédie. Son comportement lui rappelait cette fameuse nuit où le Chevalier noir était venu le chercher au domicile familial. Cette nuit-là, ce bâtard avait bien dupé son monde, avec ses promesses aussi vides que larmoyantes. Il avait ruiné sa vie et celle de Crystal. Et il n’avait pas intérêt à l’oublier. I’ll make sure of that.
« Regarde-toi, t'es qu’une épave. » dis-je en le cognant encore et encore. « C'est à vous briser l'espoir envers le système de réhabilitation carcérale ! T'es même pas foutu d'encaisser correctement les coups de ta propre fille, en plus ? Allez, défends toi, connard ! »
J’étais peut-être furieuse, mais pas complètement aveuglée par la colère pour ignorer qu’Arthur était une armurerie à lui tout seul. Alors qu’il se tortillait comme un ver après la puissance de mon dernier assaut, j’en profitais pour faire l’inventaire des armes qu’il avait sur lui. Les lui soutirant les unes après les autres, je m’arrêtai sur celle qui paraissait la plus grosse d’entre toutes. Un putain de Desert Eagle, comme dans Counter Strike, que je m’empressai de décharger comme je le fis avec ses autres joujoux.
« Hé bien, il est sacrément gros celui-là ! Tu ne chercherais pas à compenser quelque chose, dis-moi ? » me moquais-je avant de jeter le tout à ses pieds. « Allez ! Réagis, putain ! »
Je le détestais, cher journal. Je le haïssais, même. Et pourtant, à cet instant, je ne l’avais jamais autant aimé.
Dernière édition par Stéphanie Brown/Spoiler le Jeu 29 Oct 2020 - 4:51, édité 2 fois
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Jeu 29 Oct 2020 - 0:10
Pourquoi réagir ? Les coups donnés étaient mérités après tout. J'avais tellement encaissé d'alcool dans le bide que je commençais à vomir sur le trottoir. Les coups continuaient, puis, elle me fit les poches. Mon Desert Eagle, bordel ... Je n'avais pas encore posé le regard sur ma fille. A vrai dire, Je pensais reconnaitre la voix, mais quelque chose clochait. Est-ce mon état second qui fait ça ? Zut ... Faut que je tienne le coup. Elle m'insulte, de tous les noms d'oiseaux qu'elle connaissait. Elle me demande de réagir. Un simple sourire sur mon visage en guise de provocation. Toute sa vie, Stéphanie n'avait pas cessé de désespérer son père et il était donc l'heure pour elle de payer l'ensemble de ses erreurs. Elle verrait que sa prétendue revanche ne se passerait pas comme prévue. Pourquoi avait-elle décidé d'aller contre son paternel, pour qu'à la fin, elle finisse par périr de la main de son propre géniteur ? Car c'est ce qui arriverait. Au final. Mais Spoiler était morte. Elle était morte et enterrée et le Batman me l'avait confirmé. C'était pathétique. Enfin, après avoir écouté les différentes invectives de l'ambitieuse Stéphanie, je souris, toujours au sol.
- Tue-moi, qu'on en finisse. Tu sais que ce sera toujours comme ça de toutes manières.
J'étais amorphe, mais à l'aise avec l'idée de souffrir, de mourir. J'avais été un mauvais père et il fallait que j'en paie le fardeau, que j'en paie mes erreurs. Mais l'histoire avait un léger relent d'ironie quand on y pense ... Ainsi donc Stéphanie était vivante, et son comportement avait légèrement changé. Intéressant ... Elle était devenue ce qu'elle combattait jadis et c'était dans cet apparat qu'elle allait périr. Au moment où elle s'y attendra le moins. Qui oserait contrarier le grand Cluemaster après tout ? Quand on y réfléchissait, c'était pathétique comme raisonnement. Elle était incapable de réaliser ce qu'il y avait de mieux pour elle, elle ne voyait que son petit être qu'il fallait protéger de toutes les infamies qui sévissent à Gotham. Les jérémiades de Stéphanie finissaient par m'amuser grandement. Toujours au sol, je tente de me relever, après avoir rendu mes tripes sur le sol.
- Réagir de quoi, fillette ? Tu es morte. Tu n'es qu'un tas de chaire pourrissante. Tu n'es qu'une hallucination qui hante mon cerveau.
Je ne peux pas croire qu'elle soit revenue à la vie. C'est impossible ! Son cercueil, la veillée funéraire, le Batman qui me l'annonce. Non. Elle ne pouvait âs être en vie sinon je le saurais. Elle était ma raison de vivre, elle était celle qui donnait un sens à mes actes. Elle était mon sang, bon Dieu. L'arme sur le sol. Le desert eagle. Un seul geste à faire, le saisir, introduire une balle, et le coller contre la tempe. Et bam. Finies les illusions, finies les rêveries. Stéphanie était morte. Elle l'était, et cela ne pouvait pas changer. Je tente de me saisir de mon arme en repoussant d'un geste brusque la gamine fantôme en face de moi. Je prend le flingue avant de le coller contre mon crâne.
- Un seul clic, et je rejoindrais la vraie Stéphanie. Un seul. Une balle, et je repeins le mur ... Tu ... Tu m'en empêcheras pas. Je sais que t'es un truc sorti de mon cerveau.
Mais la question était de savoir qui avait ouvert cette boite de Pandore. Qui avait envie de terroriser ce pauvre être que j'incarnais. Un criminel pitoyable, miteux, et terriblement inintéressant. Le Maitre des Indices ... Du temps de ma splendeur, je travaillais avec le Sphinx. Du temps de ma splendeur, j'étais un homme que tous enviaient et personne n'osait s'en prendre à moi. Jusqu'à ce que cette petite morveuse détruise mon travail. Et à chaque fois ! Les paroles que j'empruntais étaient celles d'un fou, d'un homme qui était sous le contrôle de l'alcool.
- Mais ! Y'a d'abord un truc à savoir. Qui a envie de me torturer en t'invoquant dans mon esprit ? Crane ? Hellfern ? Le Joker ? Ou peut-être même Batman. Qui veut me rendre dingue ? Toi, qui défait mes énigmes ... Hic. Peut-tu me donner un bel indice ? Ou il faut que je le fasse moi-même en appuyant sur la détente ?"
Le chargeur est vide, mais qu'importe. Dans mon état lamentable, je ne sais même pas si j'ai rechargé ou non le flingue. Je ne tiens plus debout. Je tombe à terre, contre le mur. Fatigué. Tellement fatigué que je n'arrive plus à tenir sur mes propres jambes. Je me pose contre le mur, la tête tourne. Mon flingue me glisse des doigts. J'étais une loque. Un mauvais père, un mauvais mari, et un mauvais criminel. Vous savez ce que c'est, quand la vie se ligue contre vous, il faut savoir accepter ce qui arrive. Je ne supporte plus de vivre dans un si pitoyable état d'esprit, y rester cloîtré est une insulte envers la personne que je suis. Je n’ai plus conscience du temps qui passe, je me contente de biffer quotidiennement les cases du calendrier. C’est un geste horrible devenu malheureusement habituel. Mon espace privé est bien trop petit pour me convenir, je ne m’y sens pas à l’aise. Je me sens pris au piège derrière cette illusion de Spoiler, hanté par son image en permanence, jusqu'à la fin ... Comme un animal coincé en cage. Je suis un animal pour eux, ils me traitent comme si j’en étais un. Je suis sans doute même moins important qu’un animal, je ne suis qu’un déchet, une abomination de la nature qu’il faut maintenir fermement pour éviter tout incident. Ils disent vouloir m’aider alors qu’ils ne font que me mettre au placard en attendant que j’y pourrisse et que j’y meurs de désespoir. Je commence à somnoler, l'alcool me reprend dans ses bras, et me berce doucement. Le Cluemaster n'était plus que l'ombre de lui-même.
- Tu ... Ne comprend ... Rien.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Jeu 29 Oct 2020 - 3:41
Mais il refusait de combattre. Il répondait à mes mandales par des sourires insolents qui avaient le don de m'irriter davantage. Malgré mes provocations et mes insultes, il restait apathique et fermé à toute discussion musclée. J’avais beau le frapper, m’échiner à obtenir une réponse satisfaisante de sa part, il restait au sol et m’implorait à ce que je mette fin à ses jours. « Bordel de merde », me disais-je. « Qu’est-ce qui ne va pas rond chez lui ? » Peut-être était-ce un de ses nouveaux numéros pour susciter la pitié de ceux qui le dominaient. Quoi qu’il en soit, c’était plutôt décevant. J’étais habituée à mieux, même venant de lui.
« Te tuer, pour que tu t’en tires à nouveau sans avoir à subir les conséquences de tes actes ? Dans tes rêves, Arthur. Ta place est à Blackgate et je m’en vais t’y ramener, comme au bon vieux temps. »
Et là, il fit quelque chose qui me stupéfia, cher journal. Dans sa stupeur alcoolisée, il s’empara d’un des flingues qui trainaient devant lui avant de venir le coller contre sa tempe. Heureusement que j’avais eu la présence d’esprit de les décharger, ce qu’il semblait avoir déjà oublié. Cependant, son geste était empreint d’une opiniâtreté qui me fit l’effet d’une douche froide. « Mais c’est qu’il était sérieux, ce con ! » Je restais un instant stupéfaite face à ce revirement de situation puis face à ses mots, qui affirmaient à cor et à cri que la vraie Stephanie était morte et que je n’étais qu’un figement de son imagination. Tu y crois ça, cher journal ? Je n’aurais jamais cru qu’il serait parmi les victimes de ma fausse mort. Certes, c’était mon père, mais de moi, il s’en est toujours battu les couilles. Et là, il nageait en plein délire. Il était prêt à se foutre en l’air, rongé par des remords et des regrets qu’il n’avait encore jamais exprimé face à moi. Il me faisait pitié. Et j’ai un peu honte de te l’avouer, mais également de la peine. Comment le Cluemaster avait fait pour tomber si bas ? Même s’il était ma Némésis, il restait mon père. Ce père qu’au fond de moi, j’ai toujours voulu impressionner, rendre fier. Finalement, son refus de reconnaître que j’étais bel et bien en vie revenait une fois de plus à me refuser l’attention qu’il était censé m’accorder.
« Mais je suis la vraie Stephanie, espèce de pochetron ! C’est toi qui m’as forcée à revenir te chercher par la peau du cul après t’être à nouveau échappé de prison. » m’excitais-je d’une voix outrée. « Bon, c’est vrai, j’ai mis un peu de temps à me déplacer. Quelques mois… Enfin, j’ai été plus rapide que la GCPD, nan ? »
Je ne sais pas si c’était l’alcool ou le chagrin qui le faisait délirer, mais il n’entendait rien de ce que je lui disais. Il m’accusait de bosser pour l’Epouvantail ou le Joker, comme si ces deux-là en avaient quoi que ce soit à foutre de sa petite personne. Il fallait que j’agisse, qu’il décuve avant de faire une connerie. Genre, une vraie connerie. Et je n’avais pas l’intention de le livrer aux flics avant d’avoir clarifié les choses avec lui. Fort heureusement, il me facilita la tâche en sombrant dans l’inconscience et j’en profitai donc pour l’attacher avec une corde solide. J’entrepris alors de l’emmener avec moi dans un hangar désaffecté des environs où nous pourrions poursuivre notre petite réunion de famille. Evidemment, cher journal, dans la théorie, mon plan était parfait. Mais dans la pratique, je me retrouvais à traîner péniblement ce poids mort derrière moi. Comme une métaphore de ma vie entière, mais au littéral, cette fois.
Je l’emmenai donc à l’abri des regards importuns et des oreilles indiscrètes, l’attachant contre un pilier de béton avant de retirer mon masque. Je le toisai un instant alors qu’il marmonnait des paroles sans queue ni tête. Tout loser qu’il était, je ne l’avais jamais vu aussi bas. Après m’être assurée qu’il était solidement ligoté, je m’emparai de la gourde à ma ceinture, l’ouvrai et la vidai sur sa tête, espérant que, comme dans les films, cela le dégrise assez pour qu’il puisse entendre et imprimer ce que j’avais à lui dire.
« Debout, la Belle au Bois Dormant. Je n’en ai pas encore fini avec toi. »
Pendant un instant, je réfléchis à la suite de mon discours. Je devais être franche et directe. Pour une fois qu’il avait l’occasion, que dis-je, l’obligation de m’écouter, il fallait que j’en profite pour me faire entendre.
« Maintenant, tu la boucles et tu m’écoutes. » entamais-je en prélude de mon discours. « Je sais, les fausses funérailles, la veillée funèbre, les larmes de Crystal et les articles de journaux ont beau faire ; je suis bel et bien là, daddy. Regarde-moi. Regarde-moi, te dis-je ! Oui, je suis en vie. Et oui, je me suis faite passée pour morte car, comme toujours, on ne m’en a pas laissé le choix. Vois ces yeux que tu m’as légué. Tu peux tenter de te convaincre que je ne suis qu’un fantôme, un spectre venu du passé pour régler ses comptes avec toi, il en demeure que je suis vivante. Et je serai toujours là pour me dresser face à toi, aussi longtemps que tu continueras à nuire aux gens de Gotham comme tu as détruit notre famille. Je suis sortie de l’ombre, une fois de plus, pour te le montrer et pour que tu le comprennes. Et, une fois de plus, je t’ai défait. »
Je marquais alors une pause. J’étais prise d’émotion en me souvenant de son apparente tristesse et de son geste désespéré, un peu plus tôt. Cherchait-il à me manipuler, cher journal ? Le cherchait-il, ou était-il sincère dans sa détresse ? Spoiler alert : je n’en ai aucune foutue idée.
« J’aimerai tellement pouvoir croire en ta rédemption, papa. Mais comme du reste, j’ai cessé de croire en tout. »
J’ignore s’il avait entendu ces mots que j’eus sanglotés sans m’en rendre compte alors que, smartphone en main, je commençais à composer le numéro des urgences de la GCPD.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Ven 30 Oct 2020 - 11:32
L'alcool. L'alcool est un état second où toutes les choses vous semblent possibles. On y voit des souvenirs du passé, des regrets, des moments durs qui vous reviennent en pleine gueule. On s'y perd. Mais l'alcool, c'était aussi un bonheur provisoire, quelque chose qui vous réchauffait l'intérieur du coeur, qui vous donnait l'envie de continuer. Vous savez ce que c'est hein ... Quand vous vous battez pour quelqu'un, quand vous tentez de gagner son coeur, et que vous vous apercevez qu'elle en aime un autre, vous buvez, vous buvez pour oublier, pour l'oublier elle. Cette fille qui fit chavirer votre coeur. L'alcool, c'est le réconfort, il est là pour vous permettre d'endurer les coups, de continuer à avancer, malgré les aléas de la vie. Les gens ne comprennent pas que les plus désespérés en ont besoin. Certains sont dépendants c'est vrai. Mais d'autres ont besoin de ça pour continuer à vivre. Pour continuer à avancer. Le trou noir me submerge tandis que je réemerge, un peu plus frais qu'un gardon. Je suis secoué, et je vois que je me retrouve en face de l'impostrice. Mais son discours me glace le sang. Je reprends mes esprits, difficilement, mais je l'écoute. Et d'après ce que j'apprends, elle est bien ma fille. C'est Stéphanie. Elle était de retour, et elle n'était pas morte. Elle était bien vivante, mais pourquoi toutes ces confidences ? Pourquoi tous ces jeux sordides pour éplorer un père ? Ligoté, je l'écoute, et ne pouvant bouger, j'essaie d'articuler mes mots, je suis quand même sous le choc de cette révélation. J'avais eu le deuil difficile.
- Stéphanie ...
Dis-je d'une voix calme, toujours sous le choc. Elle parle. Elle avait toujours beaucoup trop parlé pour une gamine de son âge. Une bavarde. Combien de fois ses professeurs m'avaient dit qu'elle parlait trop en classe. Mais je suis partagé entre la joie de la retrouver, mais quand je l'écoute, quand je l'écoute ... J'ai envie de lui serrer son petit cou, de finir le travail qui n'avait pas été terminé. Mais elle était ma fille, et ce genre de pensée était assez monstreuse. Comment ? Pourquoi ? Qui ? Voila les questions qui me trottaient dans la tête dès à présent. Pourquoi un tel simulacre ? Pourquoi un tel jeu sordide pour tourmenter un homme aussi perdu que moi ? C'était de la torture, du sadisme. Je ne sais pas si ce sont les dernières vapeurs d'alcool qui m'influencent, mais je me dois de continuer à parler, d'exprimer ce que je ressens au plus profond.
- Je sais que je n'ai pas été un bon père ... Que je manque à tous mes devoirs.
Un homme sait parfois être responsable, parfois non. Un homme sait voir quand les choses changent et un homme sait évoluer en fonctions des conséquences liées à ses causes. Je ne suis pas un père modèle, mais Stéphanie était ma fille, et je me devais d'arrondir les angles, je me devais de tenter d'évoluer. Si je ne pouvais pas changer, peut-être, qu'elle, le ferait ? Elle était ma fille ... Elle pouvait marcher sur mes pas, elle pouvait devenir ma relève, ma suite. Ma gloire ... Redorer le blason du Cluemaster. Pourquoi ne le ferait-elle pas après tout ? Elle était de mon sang, l'appel de son père viendrait à la gagner. Elle deviendrait mienne par la suite.
- Je n'ai jamais été là pour toi. Les rares fois où j'étais près de toi, je les ai bêtement gâchées ...
Il est vrai, de meilleurs pères auraient sûrement rendu Stéphanie heureuse. Ils auraient mieux veillé à sa sécurité, et à son soin. Ils auraient mieux fait qu'un homme aussi naze que moi. Tout ce que je voulais, c'était de lutter contre ce destin sinistre qui m'avait fait plongé. Il est vrai, j'avais été heureux à une époque, quand j'avais mon travail, quand j'avais été un présentateur vedette. Puis, la fin. Une carrière brisée qui m'avait forcée à devenir quelqu'un d'autre, un criminel notoire, de seconde zone. Mais ce n'était pas ma faute. Je n'avais jamais demandé à être le Cluemaster. Je n'avais jamais demandé à devenir un criminel qui s'est associé aux pires criminels de la ville. Tout ce que je voulais, c'était offrir une vie normale à ma famille. Et leur offrir tout ce dont je pouvais pour maintenir notre famille à flots. Un homme doit encaisser, et faire des sacrifices. Mes choix ont mené à la destruction de ma famille, de ma vie. Et Stéphanie ... Il n'était pas difficile de savoir qu'elle m'en voulait pour ça. La psychologie d'une enfant, enfin, d'une jeune adolescente, parlons franchement, n'est pas difficile à cerner. Elle m'en voulait, et elle voulait me faire payer le fait que j'avais ruiné sa vie de famille. Que j'avais ruiné deux existences. Tout ça à cause de mes choix, tout ça à cause de ce que j'avais choisi d'être. Mais je ne me sentais pas responsable du sort que cette ville avait pour moi. Nullement.
- Pourquoi ne me rejoindrais-tu pas Stéphanie ? Tu serais mon acolyte ... Nous pourrions travailler ensemble, père et fille ... Nous pourrions être une famille, comme avant ...
Cette idée était séduisante à vrai dire. Nous pourrions rebâtir une nouvelle relation, elle et moi. Nous pourrions reconstruire, au lieu de continuer à nous écharper comme deux enfants. Nous pourrions refaire notre vie, ailleurs, dans une autre ville, loin du Batman, et faire quelque chose de mieux. Je commence peu à peu à reprendre mes esprits. Je commence à mieux cerner ce costume violet qui avait tellement pourri ma vie. Sans elle, il est vrai, j'aurais été un des meilleurs criminels de cette ville. J'aurais sûrement surpassé le Sphinx, et serait devenu un des pires criminels que cette ville ait portée. Ironiquement, il a fallu deux adolescents, et un peu d'alcool pour ruiner une vie entière. Ironique.
- Qu'en dis-tu ?
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Dim 1 Nov 2020 - 3:42
Ambiance musicale pour accompagner la lecture:
Je commençais à perdre pied, cher Journal. Il voulait en placer une mais je le coupai aussi sec.
« Stephanie ... »
« Je n’ai pas fini ! Parce que tu crois que j’ai que ça à faire, moi, de t’attendre dans une rue douteuse bordant un bar à putes à pas d’heure ? De venir te chercher par la peau du cul pour te faire dessaouler dans un hangar qui… qui… qui pue la pisse, oui ! Tu trouves que c’est normal, ça, pour une fille de dix-neuf ans, de faire ça à cause de son père ? »
Et c’est alors, cher journal, que l’improbable se produisit. Arthur Brown, mon père malgré tout, sembla réellement éprouver du regret. L’indécision se lisait sur mon visage. Et, pour une fois, la bavarde était à court de mots. J’hésitais même à le libérer, c’est te dire ! Il avait dû le percevoir dans sa stupeur alcoolisée, le Arthur, car son naturel revint aussitôt au galop. Sentant sans doute une brèche où il pouvait tenter de s’infiltrer, voilà qu’il me proposait de devenir son acolyte. Tu m’as bien lu cher journal : son ACOLYTE. Ma réaction face à une offre si inédite ne se fit pas attendre.
« Mais GRAVE ! m’écriais-je avec un enthousiasme démesuré. On ferait une super-méga-team, tous les deux ! Père et fille, on pourrait faire plier Gotham à notre volonté. T’imagine ? On pourrait aller cambrioler une banque ensemble. Et ensuite, avec le fric, on pourrait s’acheter une putain d’équipe de ninjas-acrobates pour voler un motherfucking missile ! Et avec ce missile, on menacerait Gotham pour qu’ils nous refilent encore plus de fric ! On empoche les biftons et on envoie le missile sur la putain de Maison Blanche ! Et là, on leur aura montré qui sont les vrais minables. Le Joker, Batman, Superman, Lex Luthor… tous nous respecteront et nous lècheront les bottes. Nous serons tellement des dieux ! Ah ah ! »
J’y croyais vraiment, cher journal. La certitude s’entendait dans ma voix. Stephanie Brown, justicière déchue qui finit par quitter le droit chemin pour suivre les traces de son père dans le crime. L’idée flottait un instant dans mon esprit. Elle était presque séduisante. Enfin, juste le temps de la blague. Après quoi, j'explosais de rire. Un rire rendu amer par la réalisation qu’Arthur ne changerait pas. Il était tombé bien trop bas pour remonter à la surface et reprendre un semblant de vie normale. Merde, il aurait pu être tant de choses s’il ne s’était pas complu dans sa propre misère ! Je devais au moins lui reconnaître son intelligence. Même s’il aurait déjà dû se rendre compte qu’il n’avait aucun talent pour la vie de criminel, ce qu’il refusait d’admettre, peu importe ses déboires avec la loi. Ce con était bien trop borné. Tel père, telle fille après tout.
« Non mais are you serious, Daddy ? Moi... Ton acolyte ? J’ai été le Robin du Chevalier noir, je suis même devenue sa Batgirl, rends-toi compte ! Et j’ai fini par claquer la porte, me jurant que plus jamais je n’obéirais à un minable névrosé qui joue les figures d’autorité. Et puis sérieusement, arrête avec l'orange. C'est la couleur des taulards. Tu es une véritable prophétie autoréalisatrice ambulante. »
Enfin, je terminais de composer le numéro de la GCPD. Prenant ma voix de gourdasse la plus convaincante, je m’exprimais d’un ton paniqué, leur signalant la présence d’un dangereux criminel et leur donnant notre position, des trémolos dans la voix.
« Faites vite, j’ai tellement peur ! »
Après avoir raccroché, j’observais mon géniteur d’un regard dur, croisant les bras avant de m’adresser à lui d’un ton froid. Je lui laissais une chance. Une dernière.
« Ils devraient être là d’ici une vingtaine de minutes. Ça devrait te laisser largement le temps de me convaincre de te libérer… Ou de te rejoindre. Sinon, retour à Blackgate. Vends-moi du rêve, Daddy. »
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Lun 2 Nov 2020 - 1:17
Cela ne servait à rien de parler. Ce n'était qu'une gamine. Une gamine idiote qui ne voyait pas plus loin que le bout de son misérable nez. L'alcool reflue, il commence à s'estomper, et ce qui me reste dans le crâne, c'est l'assurance de lui foutre une trempe bien méritée à cette petite carne qui ne comprenait pas qui j'étais, et ce que je lui proposais. J'étais le Maitre des Indices, pas un criminel lambda de cette foutue ville. J'étais le foutu maitre des indices. Elle ne voulait pas m'écouter. C'est ce qui est assez pénible avec les jeunes d'aujourd'hui, ils n'écoutent que leur propre égo. Elle se moquait de moi, de son propre père. Elle se moquait de mes intentions et de tout ce que j'aurais pu faire pour elle. J'aurais sans doute réussit à lui offrir la vie dont elle rêvait. Une famille et ne plus avoir ces soucis d'argent. J'aurais été un bon père pour elle, mais elle ne comprendrait jamais. Elle ne pourrait jamais comprendre MON point de vue. Et c'était dommage. Et elle ne m'a même pas laissé le temps d'en placer une. Mais cette fois, je comptais bien parler. Une vingtaine de minutes ? C'est bien plus qu'il n'en faut pour lui dire ce qui allait se passer.
- Si je retourne à Blackgate, je te promet que je te tuerai de mes propres mains. TU ENTENDS ?!
La menace, sempiternelle, tombe. Là, le véritable Cluemaster commence à revenir. Exit Arthur Brown, le Cluemaster était de retour dans la partie. Toujours ligoté, je n'en démordais pas. Elle allait me le payer, si jamais je venais à retourner en prison. Petite garce imbécile, incapable de comprendre tous les sacrifices que j'ai enduré pour qu'elle puisse avoir un avenir. Un véritable avenir. Je laisse place à la colère, à la colère contre cette petite imbécile qui ne comprenait pas les enjeux, tout ce en quoi j'ai lutté pour qu'elle puisse ne manquer de rien. Le véritable Cluemaster était bien de retour. Le retour à la vie de Spoiler redonnait toute crédibilité au criminel de revenir sur le devant de la scène. Comme une parcelle de sa vie enfouie, Arthur laissa libre cours à ses pulsions monstrueuses.
- J'ai été patient avec toi, Stéphy, j'ai été très patient, et je t'ai ouvert ce que je ressentais au plus profond de mon être. Mais tu n'es qu'une petite écervelée, une petite imbécile ! Et je ferai en sorte que tu ais une punition violente et sans concession. Si Black Mask ne t'a pas tué, alors je le FERAIS MOI-MÊME !
Hurlais-je de colère face à elle. En temps normal, je serais plus enclin à la discussion, mais Stéphanie m'avait particulièrement irrité. Son comportement, je ne l'avais pas élevée comme ça ! Sûrement sa mère, qui avait raconté un tas de mensonges sur mon compte. Sûrement. Je voulais sauver ma famille de la merde dont elle avait été ternie, et même ma propre fille me pissait dessus. Moi, qui avait consenti à toutes les pires infamies, m'allier avec Nygma. M'allier avec le Joker durant sa guerre contre les autres criminels ... M'offrir à Harley Quinn par la même occasion ... J'avais accepté tous les travaux que l'on m'offrait, tout ça pour garantir un avenir à ma famille. Mais Stéphy crachait sur tout ça. Un père, un bon père, faisait tout pour sauver sa famille. Et à quoi j'ai droit ? Des reproches. Toujours des reproches.
- Tu OSES me critiquer, tu OSES me dire que je suis un mauvais père ... Mais toi, Stéph ... Et le bébé que tu portais ?
Un sujet douloureux, qui allait sûrement faire mal. Très mal. Mais elle voulait jouer à ce genre de jeux. Elle voulait m'insupporter. Elle allait connaitre la douleur. Oui, je savais. Oui, j'étais au courant des malversations et du placement de l'enfant qu'elle portait dans une autre famille. Oui, j'étais parfaitement au courant. Ta vie n'est pas passée inaperçue à mes yeux. Même enfermé à Blackgate, j'avais toujours un regard posé sur toi. Et je n'ai pas été déçu. Elle voulait la guerre, elle allait l'avoir. Le sujet fâcheux était maintenant sur la table. Elle m'en voudrait, mais c'était le genre de petite pilule qui passait toujours très mal. Un maigre sourire de victoire perle sur mes lèvres. Je souris tandis que je fixe du regard, la jeune gamine qui fut jadis, un simple cadavre dans une belle boite en sapin.
- C'est pas facile d'être parent hein ? C'est pas facile de prendre le mauvais choix et d'assumer après. Alors, "maman", comment tu te sens dans ta petite tenue de justicière ?
Je l'avoue, c'est moche de s'en prendre à de l'histoire personnelle, surtout sur un sujet pareil, mais elle ne me laissait pas le choix. Je n'avais pas eu le choix. Elle me poussait, elle m'a amené vers mes choix et mes responsabilités, alors c'est pareil. Histoire d'enfoncer le clou. Histoire de lui mettre dans les dents le fait qu'elle semblait avoir préféré la vie de justicière, plutôt que d'assumer un choix qu'elle avait commis avec un de ses amants de l'époque. C'est tellement facile de se débarrasser de ce qui vous gêne dans la vie, et de refuser de prendre ses responsabilités. Moi, j'assumais mes choix, et je le faisais pour ma famille. J'avais sacrifié tout ce que j'avais pour elle, et voila comment elle me remercie. Tu comptes me mettre quoi dans les dents, maintenant ? Le fait que je suis un père absent ? Que je suis un criminel ? Je suis paré.
- Alors ? Tu comptes me libérer ? Ou je dois trouver un prochain moyen de m'enfuir de Blackgate. Rassure-toi, je saurais comment t'avoir, maintenant.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Mar 3 Nov 2020 - 4:56
Ambiance musicale pour accompagner la lecture:
Le loup sortait enfin du bois. Après des heures à jouer les traumatisés alcooliques, Arthur montrait enfin son vrai visage, celui du père susceptible et intransigeant qu’il avait toujours été. Ses délires autolâtriques reprenaient le dessus, voilà qu’il se permettait même de me menacer de mort. « De ses propres mains » comme il disait. Sans déconner, quel cinglé quand même ! Et comment comptait-il s’y prendre, avec son physique de brindille et sa cervelle de moineau ? Il devrait se trouver un hobby, n’importe quoi. Quelque chose qui ne le pousserait pas à flirter avec sa manie pour l’auto-destruction. La philatélie, la numismatie, peut-être ? Non, il serait capable de tenter de cambrioler un musée ou je ne sais quoi pour obtenir un nouveau joujou… Mauvaise idée, Steph.
« Toi, me tuer ? Mais qu’est-ce que tu ferais ensuite, Arthur ? Tu retournerais boire comme un trou, peut-être ? Je suis celle qui te donne la force de continuer tes sales coups. Enfin, pas moi. Spoiler l’est. Qui d'autre pourrais-tu blâmer de tes échecs si elle venait à disparaître à nouveau, dis-moi ? Tu as eu quartier libre pendant assez de temps pour planifier des casses d’envergure, avant que je ne finisse par venir te chercher. Mais tu n’as rien fait, parce que tu n’es qu’une petite frappe. Cesse de te bercer d’illusions ! Je t’offre une chance de laisser tout ça derrière toi, de redevenir quelqu’un d’honnête. Regarde Dent ! S’il en a été capable, pourquoi pas toi, POURQUOI ?! »
Je répondais à sa rage par une colère teintée d’un certain désespoir. Cette rage que je ne connaissais que trop bien, cher journal. Ce monstre qui jadis me faisait peur comme lorsqu’il se mettait à cogner Crystal. Il n’était vraiment pas beau à voir, aussi désopilant que le mauvais sbire du méchant d’un film Disney. C’est qu’il pouvait être presque effrayant face à des gamins impressionnables. Mais pour sa fille devenue adolescente, il faisait vraiment pitié. Il disait qu’il avait été patient avec moi, mais que dalle ! Il ne connaissait rien à la patience. J’avais attendu dix-neuf ans pour lui dire ce que j’avais sur le cœur, et lui continuait de me traiter comme la morveuse qu’il pouvait fesser à volonté si l’envie lui prenait. Mais plus personne n’a le droit de lever la main sur Spoiler sans en subir les conséquences, désormais. Hélas pour toi, Daddy, tu as commis la pire des fautes en faisant de moi ta fille. Et cette nuit-là, tu devais l’assumer plutôt que de vouloir me corriger comme l’une de tes nombreuses erreurs.
Je pensais avoir la situation bien en main. Mais c’est alors, cher journal, que ce génie fit la pire erreur de la soirée. Il voulait me frapper là où ça faisait mal. Et il avait réussi son coup, ce fils de pute. Il avait osé l’évoquer. Ma grossesse alors que je n’avais que quinze ans, l’accouchement… Mon bébé. Et il osait prétendre que mon choix cornélien était comparable à ses manquements en tant que père. Quelle putain d’ordure. J’allais lui expliquer ma vérité, une bonne fois pour toutes. Mais avant cela, j’avais une douleur à expier, celle infligée par sa méchanceté crasse. Il fallait que je lui exprime ma rage à moi, à grands coups de poing dans sa gueule. Je voulais effacer son petit sourire victorieux, lui faire ravaler son venin voire peut-être lui faire cracher quelques dents, histoire qu’il n’oublie pas et qu’il ait mal comme moi je souffre.
« A quinze ans, j’ai eu la maturité de me rendre compte que je ne pouvais pas élever un enfant et lui offrir tout ce dont il avait besoin. J’aurais fait une piètre mère malgré toute ma bonne volonté. »
Et alors que j’enchainais mes explications, je rythmais chaque phrase d’une nouvelle attaque, comme pour appuyer brutalement mes dires. Chaque virgule et chaque point résonnait ainsi dans sa chair.
« Contrairement à toi, j’ai pris une décision bénéfique pour mon enfant. Tant pis si je dois vivre avec un manque jusqu’à la fin de mes jours. Je l’ai laissé partir parce que justement, je l’aime bien trop que pour risquer de reproduire ce que j’ai moi-même vécu. Mon enfant aura droit à une vie heureuse, entouré par une famille aimante. »
Je n’étais plus maître de rien, les assauts pleuvaient sur mon géniteur. Je voulais à tout prix faire disparaître ce sourire insolent de son visage. Mais il s’y refusait, il semblait jouir de chaque coup qu’il recevait dans mon accès de folie comme s’il s’agissait d’une récompense pour m’avoir blessée. Quelle fierté perverse ce sadique devait-il alors ressentir !
« Peut-être que je t’aurais un jour respecté si tu avais eu les couilles d’en faire autant ! »
Et alors que je mettais un point final à ma correction, n’ayant pas un regard pour mes mains meurtries par la violence que j’avais déchaîné sur ce batard, j’explosais en sanglots, et m’écroulais contre lui, comme s’il était capable de me consoler malgré nos retrouvailles fracassantes, notre dispute tardive et le passage à tabac que je venais de lui infliger.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Jeu 5 Nov 2020 - 10:19
Les coups pleuvent, elle frappe fort, mais elle frappe bien. Arthur cependant, venait de disparaitre, et le Cluemaster venait de revenir à la vie. Une nouvelle fois déterminé à s'en prendre à sa propre rejetonne. Le visage en sang, j'avais atteins mon coup. J'avais frappé là où ça démangeait le plus, là où ça titillait le plus. Il n'en fallut pas plus pour que ma chère fille montre ce dont elle est réellement capable. Amusante petite gamine qui venait de montrer qu'elle avait elle aussi un accès de rage insoupçonnée. Toujours ligoté, elle enchaine les coups. S'en prendre à elle sur son bébé, sur l'enfant qu'elle a eu, était une douleur qu'il me faudrait exploiter par la suite. Peut-être même que je trouverais un scénario qui mêlerait ma chère fille en réunion avec son cher enfant non désiré. Un jeu de pistes, dans ce genre. Un sourire me parcoure le visage, même si le sang coulait de mon nez, que mes lèvres étaient fracturées, la seule pensée de la voir en colère, en souffrance, me donnait entière satisfaction. Le Maitre des Indices était bien de retour, et il annonçait des jours heureux pour Gotham City.
- C'est tout ce dont t'es capable ? J'ai connu des hommes de main plus violents que toi, fillette. Je ne veux pas de rédemption, il est trop tard. Beaucoup trop tard pour les gens comme moi.
Nous avions déjà franchi le point de non-retour pour la plupart. Elle parle de Dent ? Mais un jour où l'autre, il sombrera à nouveau, et recommencera à être un monstre qui sévit dans Gotham City. Après quelques coups biens placés, je dois le reconnaitre, je crache un peu de sang sur le sol dégueulasse, jonché d'ordures. Mais je la fixe, toujours avec ce sale petit sourire qu'elle détestait tant. Ce n'était pas dur de la provoquer finalement. Elle avait plusieurs talons d'Achille. Mais celui-là serait le pire pour elle. On ne se remet jamais de ce genre de choses, et même en étant une femme, on ne s'en remet jamais vraiment assez. C'était une tâche qui restait dans votre vie. Ce qu'il y'a de pire, c'est sûrement d'imaginer que la famille d'accueil est meilleure que vous, dans ce genre de moments, que vous n'êtes pas capables de devenir meilleur. Elle ne saurait jamais être une bonne mère, elle apprendrait que son rejeton est heureux sans elle. L'ironie pas vrai ?
- Je ne suis peut-être pas un bon père, mais je suis content de voir que c'est un héritage familiale.
Je me permets un petit rire, histoire de l'enfoncer un peu plus. Histoire de la mettre au plus bas, même dans la défaite, même dans le fait que je retournerai à Blackgate ce soir. Elle me pensait faible ? Elle me pensait dépasser ? Bien sûr que non. Oui, la mort de la célèbre némésis que tu étais m'avait affecté. Mais maintenant que tu es de retour à la vie, le jeu peut recommencer. Le jeu va reprendre, et il va monter d'un cran. Tu ne le sais pas encore, mais déjà dans mon esprit, je songe au prochain moyen de te faire du mal. Beaucoup de mal, sans que tu ne comprennes de là où ça vienne. Il te faudra ... Suivre les indices, et encore, quand tu seras à la source, il sera déjà trop tard. Les choses ne vont pas s'arranger pour toi, et je peux te promettre qu'il y'aura du sang. Et des larmes.
- Je te promet une mort douloureuse, lente, et atroce.
Mon visage se fit plus dur. La vengeance est un plat qui se mange froid, et crois-moi, Spoiler. Je me ferais une joie de préparer ma vengeance derrière mes barreaux. Ce ne sera pas difficile pour un génie comme moi de m'échapper, je m'échappe toujours. Même si Blackgate avait renforcé ses mesures de sécurité, je n'allais clairement pas me laisser intimider. Cette prison allait bientôt exploser, et je comptais bien prendre ma part sur tout ça. Je prendrais le temps qu'il faut, mais je me vengerai. Rien ne sera plus beau et plus poétique qu'une vengeance en famille. C'est alors qu'au loin, qu'un voiture de police apparurent. Les sirènes se firent entendre et les gyrophares se firent voir de loin. Le temps qu'ils descendent, cela me laissait le temps d'en terminer avec elle.
- Tu crois que c'est fini ? Vraiment ? Tu crois vraiment que je te laisserais t'en sortir avec ça ? Je promet de bientôt sortir, et crois-moi, je te le ferais payer. Petit à petit !
Une fois que je serai enfermé dans Blackgate, je ferai tout pour concocter un plan qui te mettra à terre. Je te ferai du mal, je te détruirais. Ce n'était plus Arthur qui était là maintenant, ce n'était plus Arthur qui parlait, mais le Cluemaster. Une autre personnalité qui jaillissait du plus profond de mon être. Mon Thanatos de l'inconscient, celui-là même qui guide mes actes criminels. Je commencerai avec ceux que tu aimes le plus, et ensuite, je m'en prendrais à tous ceux qui t'ont aidé. Je les ferais souffrir, les uns après les autres, et cette pensée te hantera à chaque fois que je serais en liberté. Tu n'auras aucun moyen de t'en sortir, je te le promet. Je te promet, des douleurs horribles, de la mort, et des larmes.
Invité
Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie] Ven 6 Nov 2020 - 5:29
Ambiance musicale pour accompagner la lecture:
J’avais merdé, cher journal. En m’emportant de la sorte, je lui avais montré qu’il avait fait mouche et je lui avais fourni tout ce dont il avait besoin pour me faire mal sans même lever le petit doigt. Une erreur de débutante, quelle conne. Je voyais son enthousiasme. Et j’y répondais avec ardeur.
« Tu n’as aucune idée de ce dont je suis capable, Daddy. Je veux que tu sois toujours conscient quand les flics viendront te coffrer, histoire que tu puisses pleinement savourer ton trajet vers la cellule qui t’attend à Blackgate. »
Je ne l’avais vraiment pas raté, à le regarder de plus près. Son visage était en sang. J’avais peut-être même cassé son nez dans mon excès d’enthousiasme. Par chance, je n’étais pas allée trop loin. Un traumatisme crânien est si rapidement arrivé, après tout. Je sais que c’est assez immature, mais j’éprouvais une sorte de jubilation malsaine à le voir impuissant et défait. Ce qui ne m’enchantait pas, à vrai dire, cher journal. Voilà qu’il déblatérait à propos d’héritage familial. Ses mots me glacèrent le sang. J’avais toujours craint que les torts que je lui reprochais inlassablement finissent par rejaillir sur moi, tel un atavisme presque pervers.
« Fais un effort et articule. Une mort lente et atroce, tu dis ?» lui répliquai-je en plongeant un regard plein de haine dans le sien.« Encore une promesse que tu ne tiendras pas, Arthur. »
Cette nuit-là avait agi comme un cruel rappel à la réalité. On ne peut jamais réellement fuir son passé et je restais un pur produit de l’éducation de ma chère famille. Et tu sais quoi, cher journal ? Je me suis rendue compte que j'en avais plus rien à foutre. Spoiler était de retour, pour le meilleur comme pour le pire. Il m’avait promis une mort spectaculaire. Mais moi, moi ! Je m’échinerai à le détruire avec minutie au moindre faux pas. Ça sera grandiose, tu verras.
« Regarde la vérité en face, gros naze. T’es même pas foutu de te libérer seul. Si tu tentes de te mettre en travers de mon chemin, je t’assure que ce sera la dernière erreur que tu auras le malheur de commettre. Vois cette nuit comme un avertissement. La prochaine fois, je ne serais pas aussi clémente, Cluemaster. »
J’étais la digne fille de ce mégalo bouffé par l’orgueil, après tout. Je n’étais plus rien de la gamine qui avait hésité à tirer sur Black Mask quand elle en avait eu l’occasion. J’avais changé, j’avais mûri. Avant de l’abandonner à son sort, je sortais un tube de rouge à lèvres couleur aubergine et écrivais sur le front de mon géniteur un simple mot, tout en majuscules : « LOSER », histoire que les flics n’oublient pas à quelle raclure ils auront à faire. Moi, en tout cas, je n’oublierai pas. Tu m’aideras à ne jamais oublier.
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Sujet: Re: Le Fantôme des Noëls passés [PV Stéphanie]