Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong | Sujet: Le Passeur Mer 13 Sep 2023 - 0:17 | |
|
- Type de RP : Solo
- Date du RP : 08/09/19
- Participants: Tian Hong
- Trigger warning: /
- Résumé: En provenance directe de l'aéroport, le mystérieux étranger cherche à entrer dans Gotham par le Dini Bridge, bloqué d'un côté par les forces de l'ordre, de l'autre par le Gant Noir.
Le barrage armé côté continental du Dini Bridge se dessina de mieux en mieux à mesure que la Ford Galaxie progressait sur la route. Très rares étaient les véhicules à avoir eu l'autorisation d'entrer dans la ville par ce biais, quelques fous avaient tentés d'en sortir en brisant l'autre barrage, côté Gotham, où les Gargouilles montaient la garde avec vigilance, ce malgré le coup d'estoc porté au Gant Noir au Gotham Stadium.
Malgré l'obstacle évident, le véhicule conserva vive allure. Le conducteur y voyait-il quelque chose avec son masque ? Celui-ci paraissait parfaitement uni, sans la moindre ouverture, mais l'homme avait conduit depuis l'aéroport sans la moindre encombre. Ce n'est finalement que lorsque l'un des hommes du barrage lui fit signe de baisser l'allure qu'il relâcha accélérateur pour finalement presser son frein avec douceur.
Le véhicule immobilisé, plusieurs lampes torches braquèrent le pare-brise. L'une d'elle se rapprocha lentement pour atteindre la vitre du conducteur, et toquer dessus. Par un mouvement lent, mécanique et régulier, l'homme au masque baissa sa vitre teintée sans même se tourner vers la lumière. Au dehors, le policier eut un haussement de sourcil, braqua le passager avec sa lampe torche, puis le conducteur. Ils étaient parfaitement identiques, costard, boule de billard, jusqu'aux cicatrices sur leurs visages.
Circonspect, l'agent posa quelques questions. Ses collègues eurent beau n'entendre aucune réponse, il tint la conversation pendant une bonne minute, son ton de voix passa de l'étonnement à une certaine forme d'inquiétude, suivie d'une profonde résignation. Après quoi, il se redressa du véhicule et appela le reste de la troupe à ouvrir le barrage, et ils s’exécutèrent, sans rechigner. Après tout, si quelqu'un voulait aller mourir sur le mur de fanatique à l'autre bout, c'était bien leur affaire.
Avec le même calme qu'auparavant, le chauffeur remonta manuellement sa vitre puis, la voie dégagée, démarra en douceur pour passer le barrage. Immédiatement après, le moteur rugit pour propulser la voiture à fond et parcourir l'immense longueur du pont. Ce n'est qu'arrivé à une petite centaine de mètres de l'autre barrage, beaucoup moins bien ordonné, qu'un tir de semonce poussa la Ford à piler nette.
Gargouilles et miliciens du cartel braquèrent leurs armes sur la voiture, attendant un geste, un signe, une annonce. Ce n'est qu'au bout d'une quinzaine de seconde que la portière passager s'ouvrit en grand pour laisser émerger le borgne et sa sacrée mallette. Avec assurance, et même carrément un flegme remarquable, il contourna la portière laissée ouverte et s'avança à son rythme vers le mur de béton, d'acier, d'hommes et d'armes qui lui faisait face.
Décontenancé, la troupe l'observa progresser sur la moitié de la distance restante, suivie au pas par le véhicule derrière lui. Les phares le rendait impossible à discerner mais son ombre paraissait grandir au fur et à mesure de son approche. Cela dura jusqu'à ce qu'un officier du Bossu ne tire une balle au sol, juste devant le borgne. A cet instant, si la voiture s'était arrêtée, l'homme continua à avancer, malgré les cris, les invectives et les menaces.
Finalement, un ultime mot du mercenaire officier déclencha la déferlante de feu et de plombs de la vingtaine de soldats présents. Fusils, pistolets-mitrailleurs, armes de poings, un fabuleux concert de flash lumineux et sonore emplit l’extrémité du pont Dini, l'espace de quelques secondes, tous les innocents alentours se mirent en boule chez eux, craignant une balle perdue à travers une fenêtre, ou même un mur.
Sur le pont, les armes se turent. Déjà, on cherchait à distinguer quelque chose mais les yeux avaient été éblouis par les flashs répétés dans la nuit. Et puis il y eut un cri d'horreur. Le borgne se tenait là, devant le barrage, impassible et indemne. Dans l'assemblée des défenseurs, les hommes des Cartels signèrent à plusieurs reprises, ne cherchant même pas à recharger leurs pétoires. Les Gargouilles, elles, se préparaient prudemment pour un second round tout en s'observant mutuellement, l'inquiétude se lisant dans leurs gestes et leurs échanges verbaux chargés d'incompréhension.
Une nouvelle palanquée d'invectives, d'ordres et de questions émergèrent du barrage, mais comme les balles, elles restèrent sans effet. Cherchait-il à les avoir par l'ennui ? A obtenir leur reddition par simple étalage de son immunité à leur puissance de feu ? L'on songea un peu soudainement à s'en prendre au véhicule plutôt qu'à l'homme, et ainsi commença la 2e fusillade. Moindre en puissance, elle s'allongea dans le temps, les Gargouilles seules cherchant à tirer au but sur le Ford Galaxie.
Si cette dernière semblait bien recevoir chaque impact, les sonorités mats ne traduisaient pourtant aucun dommage, que ce soit sur la carrosserie ou le pare-brise. Sans doute auraient-ils pu crever les pneumatiques mais leurs positions en hauteur sur les barricades, associées à l'éloignement de la voiture, empêcha de tenter l'expérience. Chou blanc donc.
Le silence qui suivit fut proprement assourdissant. Qui était cet homme ? Que voulait-il ? Que venait-il faire à Gotham ? Malgré l'absence de projecteur, tous avaient bien reconnus un asiatique, et pourtant, la Triade n'avait rien de ces manières pompeuses, encore moins de technologies aussi avancées. Au mieux les criminels de Chinatown savaient-ils se montrer ingénieux et rusés.
En un instant, les hypothèses fusèrent, faisant bien peu de cas que le sujet se trouve à seulement quelques mètres d'eux, en contrebas, à attendre qu'on lui dégage le passage. L'une d'elle émergea des autres et se mue en rumeur. Pouvait-il être un autre métahumain au service du Gant Noir ? Ils auraient été prévenus, à moins que l'idée soit de ne pas ébruiter son entrée, mais alors pourquoi se montrer ainsi au lieu d'entrer par la voie maritime ?
Le doute s'installa progressivement dans les rangs, les sicarios défendaient bec et ongle l'idée de simplement le laisser passer, convaincu que c'était ce qu'il y avait à faire. De l'autre côté, les Gargouilles voyaient leurs convictions s'amenuiser à mesure que leur officier tombait à court d'arguments. Le doute devint débat, le débat devint mésentente, la mésentente devint conflit. En à peine cinq minutes, le groupe en était venu à se hurler dessus. Sous la pression monstrueuse, et la crainte d'une mutinerie qui mettrait fin à son existence, l'officier abandonna finalement la résistance. Ainsi, en leur promettant de gros problèmes dans le futur, il les laissa déplacer les véhicules.
Le borgne, lui, s'était finalement contenté de tourner les talons, retourner auprès de la voiture, contourner la portière, à nouveau, et retourner à l'intérieur. Un instant plus tard, la Ford Galaxie passait le barrage du Gant Noir sans encombres. Ne resterait alors encore qu'un petit trajet avant d'atteindre sa destination. |
|